117 ~ Ballon d'or

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Lundi 29 Novembre 2021, 19h
Théâtre du Châtelet, Paris


Antoine est tout beau dans son costume bleu nuit parsemé de discrètes paillettes. Avec une chemise noire, col ouvert, pour porter un foulard noué à son cou. Il y a beaucoup de joueurs dans le hall, tous beaux, mais Antoine est plus beau qu'eux. Leurs femmes, certains enfants sont présents aussi. 

Je porte une robe bustier longue tout assortie au costume d'Antoine. Il voulait qu'on ait une tenue de soirée assortie pour des évènements. On a choisi le tissu et la couleur ensemble, et il a choisi la coupe de ma robe et j'ai désigné la coupe de son costume avec la couturière.
La robe est suffisamment longue pour que je porte une paire de converse en dessous incognito.

- J'ai pas envie d'être là.. se plaignit Antoine. 
- Je sais mon cœur, je sais. Viens on va voir le plan de table.
- On est pas à côté, répondit-il tristement. 
- Comment ça ?
- Je sais pas, c'est l'organisation... Chaque année, quand je viens accompagné, je ne suis jamais à côté de la personne. Ça me soule.
- He, tu sais quoi ?
- Non...
Je l'entraine bras dessus, bras dessous chercher un serveur. Ils sont plusieurs en veste blanche à sillonner entre nous pour nous proposer des verres de champagnes. J'en attrape deux et remercie le jeune homme au vol.
- On va se bourrer la gueule ! m'exclamais-je joyeusement mais assez bas pour qu'il soit le seul à m'entendre.
- Kath...
- On va se refaire la soirée ! lui dis-je en lui tendant un verre. 
Puis je descends le mien d'une traite. 
- Très bon ! Je ne vais pas avoir de mal à en abuser. Aller bois le tiens ! l'encourageais-je. 
- Kath, je dois rester présentable. 
- Oh mais tu le seras. Bourré mais présentable. 
- Il y a des journalistes partout... Je peux pas faire ça. Déjà si toi tu es bourrée ça va être compliqué...
- Tu peux être bourré tout en tenant debout et ayant un discours encore assez limpide. Ça t'aidera juste à supporter la soirée. Crois moi. 
Je pousse son verre vers sa bouche. Et il le bu. 
- Marine m'avait suggéré l'idée quand Kate et moi devions assister à une cérémonie militaire barbante qui se tient  chaque année. Alors on est arrivées pompettes et on s'est achevées là bas. On a passé un si bon moment qu'on a recommencé chaque année ensuite.

- C'est une cérémonie pour qui déjà ? chuchotais-je à Kate.
- Je sais plus, un gars qu'on aime pas.
On est au milieu du rang, le silence règne autour de nous pendant qu'un supérieur parle, mais on écoute pas, on essaie tant bien que mal d'étouffer nos éclats de rire qui nous tordent le ventre. 
- Chut ! Tu vas nous faire prendre ! 
- Mais arrête, c'est toi, avec ton rire de baleine ! On entend que toi !
- Est-ce que ça rit une baleine déjà ?
- Je sais pas je suis pas baleinologue !
Et on éclata de rire de nouveau. 
- Taisez-vous les filles ! C'est comme ça que vous montrez l'exemple pour les nouvelles recrues ? nous engueula un voisin de rang. 
- Oui ! On leur montre comment s'amuser !
- Comment survivre en milieu hostile ! 
- Calmez-vous les deux là ! nous engueula un supérieur en passant. Et fermez là.
On se redressa, pinçant les lèvres pour empêcher tout son de sortir. Puis un coup d'œil l'une à l'autre lorsqu'il fut parti et on ré-explosa de rire. 

Oui, une fois ça nous avait même valu d'être punies. Après la cérémonie qui avait eu lieu le soir en plus, on avait dû courir trois fois le tour du terrain entier de la caserne, faire deux cent pompes à notre arrivée et finir en rangeant et nettoyant toute la salle où s'était tenue la cérémonie. 
Courir sous la pluie avec la boue déjà c'était drôle, ça glissait pas mal. Mais bourrée c'était toute une aventure ! Et en rangeant la salle, on ne s'est pas privées, il restait encore des verres. 
Ce fut une sacrée soirée de cérémonie celle-ci. 

- Aller, on va s'amuser ! lui dis-je en l'attirant vers moi. 
Je pris la direction d'un autre serveur et lui prit de nouveau deux verres. Et hop d'une traite. 

On avait bu pas moins de cinq verres quand on passa à table. Et effectivement, Antoine et moi on était pas à côté. Pas très très loin, mais pas à côté. En revanche je suis entourée d'inconnus. Et l'alcool commence à monter. 

Je regarde Antoine, il me regarde. Quelqu'un annonce l'entrée, même si le menu est affiché devant chaque assiette, posé contre le verre. 

Les entrées arrivent, joliment dressées, mais vu l'évènement, vu l'argent qui gravite dans le milieu je m'attendais à mieux. Je regarde Antoine qui dévisage encore son assiette.

Puis il me regarde. Je fais un signe du regard vers ma propre assiette, puis le regarde de nouveau avec un court sourire qui se transforme en petite moue grimaçante. Ce qui le fit rire et il approuva avec un pouce. 

On attendit que tout le monde soit servi et on commença.
Clairement pas la meilleure entrée que j'ai mangé. Il y avait quelque chose qui me dérangeait, sans savoir quoi. Je regarde Antoine qui a l'air toujours très pas convaincu par son assiette.

J'interpelle un serveur.
- Excusez-moi, est ce que je pourrais avoir un verre de champagne pour le monsieur en bleu là bas et un pour moi s'il vous plaît ?
Il regarda Antoine avant d'acquiescer.
- Pour Monsieur Griezmann ? Oui bien sûr, je vous apporte tout ça.
- Merci beaucoup ! souris-je.

Lorsque les verres arrivèrent on leva nos verres l'un en direction de l'autre.

Les plats s'en suivirent.
- Pas ouf non plus hein ? demandais-je à Antoine en chuchotant.
Il comprit néanmoins ce que je voulais dire et me répondit de la même manière.
- Nan. Un peu décevant.
Et on éclata de rire.

En vrai les plats étaient un peu mieux que l'entrée mais, toujours pas vraiment ça.

Avant les desserts, quelqu'un se leva pour faire un discours.
Je regarde Antoine et lève les yeux au ciel. Il me répondit d'un soupire.
Pendant tout son discours on ne s'est pas quitté des yeux, n'écoutant pas un mot de ce qu'il racontait. On avait pas besoin d'être l'un à côté de l'autre pour parler, on se comprenait à distance. Avec des soupire ou des yeux au ciel. L'alcool – je sais même plus à combien de verre on est – fait bien son effet et la soirée à une toute autre saveur.

L'homme qui faisait le discours annonça les lauréats et les vainqueurs. Les annoncés le rejoignirent sur l'estrade pour faire un petit discours aussi.
Et avec Antoine on reprend notre communication par soupire et yeux au ciel.

Puis vient enfin le dessert.
- Ah ils ont tout envoyé pour le dessert, Antoine me dit.
- Ça claque ! répondis-je.

À la fin de la soirée, il fallait quand même un petit effort de concentration pour marcher droit.
En se tenant par la main avec Antoine on sorti et devant le théâtre du Châtelet, je l'embrasse.
- J'avais une folle envie de faire ça ! m'exclamais-je.

On finit par rentrer chez Théo et Nathan qui nous hébergent.

Le lendemain matin, en se réveillant je me dirige à la cuisine, vêtue seulement d'un sweat à Antoine et d'une culotte. Évidemment, capuche sur la tête.
- Salut Kath ! lança Théo quand j'apparu dans l'ouverture.
- Coucou ! On a pas fait trop de bruit hier soir ?
-  Absolument pas, t'inquiètes !
- J'avoue qu'on était bourré, on a essayé de faire attention mais tu sais ce que c'est...
- T'en fais pas Kath. Tiens regarde !
Il me lança le journal qui parlait du Ballon d'or justement.
- Ici, regarde, indiqua-t-il.

Antoine Griezmann était accompagné pour la première fois pour une cérémonie du Ballon d'Or, de sa compagne Katherine Lloris. Tous deux superbement vêtus en matching outfits, le couple était sûrement l'un des plus beaux de la soirée. Et malgré la défaite du numéro 7 des bleus, ils  arborent un immense sourire et n'ont pas hésité à s'embrasser en se retrouvant après le repas à l'extérieur du théâtre du Châtelet.

Avec deux photos fournies, la première où je l'embrasse, la seconde, quelques secondes après l'avoir embrasser, où on sourit comme des enfants. Ce genre de sourire lumineux.
- Les photos sont super jolies, ajouta Théo. Je vais voir avec Nathan si il peut retrouver le photographe et vous les faire développer. 


Hey ! 
J'espère que ce chapitre t'a plu, je me suis tellement amusé à l'écrire ! J'espère que ça t'aura fait rire autant que moi !
J'espère que tout va bien, que tu as passé un bon weekend et je te souhaite une belle semaine !
A Lundi !
L. 

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