69 ~ Suisse, prolongations

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Lundi 28 Juin, 23h
Bucarest


Didier m'a fait descendre sur le banc de touche pour être plus proche des gars. Antoine, sorti à la 88', est à côté de moi, tendu et nerveux. 

Prolongation.

Les gars sont fatigués mais continuent et ne lâchent rien. Malgré tout, les scores ne bougent pas.

Tirs au buts. 

Je commence à réellement stresser. Hugo en a pris quelques-uns et j'ai peur qu'il...
- Fais-toi confiance frangin, murmurais-je. 
Je laisse le staff parler à l'équipe et reste assise sur le banc de touche. Le stress me tord le ventre. Qu'on en finisse !

L'arbitre tire à pile ou face et les tireurs se mettent en place. Premier tir : rentrant. 
- Hugo, concentre-toi. Ne te laisse pas démolir par les précédents buts que t'as pris.
Premier tir français : rentrant. 

Second tir suisse : entrant aussi. Je vois le regard d'Hugo. Il sait que tout repose sur lui. 
Le second tir français rétablit l'équilibre.

Le troisième, le quatrième. Hugo l'a touché mais pas arrêté.

Le cinquième suisse, encore dans les filets. C'est une véritable hécatombe.

Le cinquième français. Allez Kyky..!
Le gardien l'intercepta. 

La Suisse a gagné. 

Et on est dégagé de la compétition. 

Je me lève brusquement et fonce vers Hugo.
Il transpire la rage et la frustration. 

J'arrive à toute vitesse et m'impose entre le poteau et lui pour l'empêcher de frapper.
Trop tard. 

Je me jette contre son torse. Dans mon mouvement, on manque de perdre l'équilibre et il fait quelques pas en arrière pour le rétablir. Je sais qu'il pleure. Mais on reste comme ça. Les gars s'approchent mais je leur demande de nous laisser à l'écart. Je sais qu'ils veulent réconforter leur capitaine, mais là j'essaie d'abord de le calmer. 

Je les raccompagne aux vestiaires. Je m'assois à côté d'Hugo, et lui retire ses gants. Il a l'air de dissocier.
Didier parle mais je ne l'entends pas, je suis dans une autre dimension.
Son gant a quand même protégé sa main, heureusement. Je continue de le déséquiper pendant que Stéphan prend le relais de Didier.

Hugo qui a toujours un mot pour ses coéquipiers, en défaite, comme en victoire, reste silencieux. Varane prend alors sa place pour essayer de réconforter l'équipe.

Je l'aide à retirer son maillot et lui tends une petite serviette pour qu'il s'essuie. 
Je regarde son tatouage, juste en dessous de sa clavicule gauche. Ma signature tout près de son cœur. Je la trace de mon doigt sur son torse et souris faiblement.   

Ensuite les gars vont voir leur famille. On rentrera après et on se chargera de la presse demain. 
Je m'allonge sur le banc dans le vestiaires pendant que les gars sont avec leur famille. 

Les gars avaient un bon match. 3-1 avant que les suisses remontent, c'était superbe. Et même quand les suisses ont égalisé... Mais il fallait un vainqueur. 

- Kath ? 
Je me redresse, surprise par l'interruption, Paul est à l'entrée du vestiaire. Il vient s'assoir à côté de moi. Aucun de nous ne parle. 

- Ça va aller pour Hugo ?
- Ça ira.
Je marque une pause.
- Vous vous relèverez, et vous reviendrez plus forts encore, promis ?
- Promis, répondit-il doucement. Et prochain match, tu seras avec nous, et tu nous engueuleras pour quelques petites erreurs et on rentrera de nouveau sur le terrain pour rafler la victoire, ajouta-t-il. 
- Vous êtes une très bonne équipe. Même si vous ne réussissez pas, vous le restez. Vous l'avez déjà prouvé. 

Dans le bus il n'y a aucun bruit. En montant, Antoine m'avait poussé vers le siège libre à côté de mon frère et était parti s'installer plus loin. 

Il posa sa tête sur mon épaule et je passe ma main dans ses cheveux. 
- T'as fait ce que t'as pu Hugo, c'est ce qui compte. Tu sais que t'es bon, et tu sais aussi ce que tu vaux, c'est pas cette défaite qui va effacer tout ça.
- J'ai mal...
- Où ça ? Tu veux que j'appelle le kiné pour qu'il s'occupe de toi quand on arrive ?
- J'ai mal au cœur d'avoir été un tel désastre...
Je me tourne vers mon frère et l'allonge sur mes cuisses. 

Lorsqu'on arriva, la plupart partirent vers leur chambre. Je vis Paul partir vers la cuisine et Antoine m'informa qu'il irait dormir dans ma chambre. Je lui réponds que je le retrouve là-bas et me tourne vers Hugo.

- Tu m'accompagnes ?
Je le suis. On arrive sur le terrain d'entrainement. 
- Hugo... 
Il me lance un ballon et remet ses gants.
- Tire, m'ordonne-t-il.
Je sais pertinemment que ce n'est pas le moment de discuter.

Alors je m'exécute. Une fois, deux fois, dix fois... On continue. Hugo ne veut pas s'arrêter. Il en loupe, il en réussit, déverse sa rage de défaite dans ses arrêts. 

Quand il finit par s'écrouler de fatigue, je le porte jusqu'à sa chambre. Lui retire ses crampons et ses gants, et passe un gant humide sur son visage pour retirer les traces de terre. Je dépose un bisou sur son front et le laisse dormir. Je retourne dehors pour ranger le ballon puis monte dans ma chambre retrouver Antoine. Il est déjà endormis alors je m'allonge en grande cuillère contre lui et finit par m'endormir à mon tour.


Coucou Wattpad !
Comment vas-tu ? Ce chapitre t'a plu ? C'est sûrement l'un de mes préférés de ceux qui concerne l'Euro 2020. Il est pas très long, mais il se suffit à lui-même. J'aime vraiment beaucoup ce chapitre, j'espère qu'il t'a plu autant que j'ai aimé me plonger dans son écriture !
Fin de semaine chargée pour moi, et début de semaine prochaine aussi avec des contrôles que ne vais pas pouvoir réviser en cette fin de semaine (et je suis vraiment pas organisée donc je révise pas à l'avance... du tout.. 😳😞), mais j'essaie de mon mieux de poster la suite Lundi ;)
Je te souhaite une belle semaine !
L. 🤍


Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant