167 ~ T'as peur de la pluie ?

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Première semaine de la césure estivale - comme l'a joliment appelée Didier - c'est repos complet et total pour Antoine. Enfin, presque.

[Une heure plus tôt]
- On va courir en fin d'aprèm au bois ? me demande Antoine.
- Tu sais ce que ça veut dire "repos" mon cœur ? je lui réponds. Le répit en est un synonyme, tout comme la pause, l'interruption, l'arrêt.
- Je saaaiiiis, il geint. Mais j'adore aller courir avec toi et je pouvais pas le faire dernièrement. J'ai pas été courir depuis quatre jours, j'ai pas couru tout court même ! Alleeeer, s'il te plaaaaît !
- Menteur, t'as couru avec Arman en jouant au foot hier matin ! Et avant-hier soir après l'école, je ris. 
- Steuplaaait Kath ! Ça m'a manqué de courir avec toi !
- D'accord, d'accord, je capitule. On va aller courir ensemble en fin de journée.

- Kath ? m'appelle Antoine depuis la cuisine. 
Je le rejoins.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il pleut.
- Oui... Et ?
- Bah on peut pas aller courir, me dit Antoine tristounet.
- T'as peur de la pluie ? je lui demande légèrement moqueuse.
- Non, mais tu vas fondre toi ! dit-il avec une voix d'enfant.
J'éclate de rire à l'entente de sa réponse.
- Bah quoi ?! proteste Antoine. J'ai pas envie que tu fondes moi ! Je veux pas que disparaisse dans la boue !
Je continue de rire. 
- Promis, ça va bien se passer ! Je ne vais pas fondre ! Mais vu que tu es sensé te reposer, on peut remettre la course à plus tard.
- Non, c'est important de garder une activité physique.
- T'en as déjà une si je peux me permettre... Hein.
- Kaaaath ! C'est pas la même chose ! 
- Ça fait le cardio, ça nécessite de...
- J'adore faire l'amour avec toi Kath mais j'aime aussi beaucoup courir avec toi, donc, on y va ! s'exclame-t-il en me coupant. Aller !

Je capitule et enfile mes baskets avec lui pour sortir avec Graffitis. Juste avant de passer la porte je lui jette un k-way.

Au retour, on est évidemment couvert de boue. 
- Ah nan Kath ! Tu rentres pas dans la maison comme ça hein !
- Si Monsieur Griezmann m'avait pas poussé directement dans la boue je ne serai pas dans cet état aussi ! Et puis toi alors ? T'es tout aussi cracra que moi tu vas faire quoi hein ? 
En passant le portail, je contourne la maison pour rejoindre la grande étendue de jardin à l'arrière. J'attrape le jet d'eau et commence à rincer Graffitis qui s'était roulé dans la boue sans aucune vergogne et pour son plus grand bonheur. Enfin, le rincer. C'est un peu plus compliqué vu il essaie à tout prix de mordre le jet d'eau. 

Je vois Antoine nous rejoindre. Et sans prévenir je dirige le jet vers lui. Graffitis suit le jet et saute sur Antoine alors que les deux tombent à la renverse. Je ris si fort que j'en lâche le tuyau et me plie en deux en me tenant le ventre. Sans compter sur la puissance du jet qui fait bouger le tuyau au sol et finit par m'arroser aussi ! Trempe à mon tour, je tombe de côté tout en me tenant toujours le ventre en me tordant de rire.

Antoine rit toujours et rampe jusqu'au robinet du jardin pour couper l'eau. Puis il s'effondre en se tordant encore de rire.

Une fois qu'on s'est calmé, on reprend notre souffle.
- Ça faisait longtemps que je n'avais pas ris comme ça ! me confie Antoine. Ça fait du bien !
- C'est ce qu'il te faut !
Ces derniers mois ont été durs tant sur le plan mental que sur le plan physique. Rire comme ça lui ramène la légèreté. 
- Par contre... il va falloir sécher avant de rentrer là.
- On a pas tant de temps que ça avant d'aller chercher Arman. Et même s'il ne pleut plus, il ne fait pas un grand soleil pour autant.
- Ah, euh.... Va à la douche en première. Je te suis et on ira chercher Arman en suivant.

Je ne me fais pas prier. Je me déshabille pour ne garder que mes sous-vêtements et tracer à la salle de bain de la chambre d'amis en bas. Antoine ne tarde pas à me rejoindre dans le même accoutrement que moi.

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant