19 ~ Nocturne

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Après l'histoire avec Paulina, Antoine a voulu qu'on rentre directement à Madrid. J'ai conduis sur tout le retour pendant qu'il dormait. 

Graffitis est tout content d'avoir de nouveau un jardin ! Il court et saute absolument partout !
Je regarde Antoine poser ses affaires dans le salon par l'ouverture de la cuisine. Il a l'air miné...
- Hey Antoine ! Tu sais quoi, on va aller faire un tour à cheval, te faire prendre un peu l'air. Ensuite je sais que t'es fatigué mais tu prendras une douche et je te masserai. Et je soir je te réserve une petite sortie surprise. Okay ?
Il se retourna et acquiesça avec un sourire.

- Tiens, vas te balader avec Graffitis, je m'occupe de tout ranger !

Graffitis tout content de pouvoir aller gambader saute partout si bien Antoine a du mal à lui attacher son harnais. 
- Graffitis assis, lui demandais-je et il s'assit et ne bougea plus malgré la lueur d'excitation qui le  trahissait dans ses yeux. 


Lorsqu'ils revirent, j'avais posé une pile de vêtements sur le canapé.
- Tiens, tu peux te changer, lui indiquais-je. 
On se changea tous les deux avec des vêtements plus adaptés pour faire de l'équitation et on se rendit au champs. 

Galoper dans le vent est une telle sensation de liberté qu'Antoine retrouva instantanément le sourire. Ça me fait plaisir de le voir comme ça. Insouciant. Même pour quelques instants. Ça fait du bien. 

On s'occupa ensuite des chevaux, brossage, pansage etc... Antoine a un sourire d'enfant scotché aux lèvres. Lorsqu'on eu finit, on remit à plein la mangeoire avant de partir. 

On se changea et je lance une machine à laver avec nos vêtements. Antoine se doucha et je passe après lui. 

- Tu me lis un livre ? 
- Moui, lequel ?
- Je sais pas... celui que tu lis en ce moment ?
- Il est pas en français.
- Tu t'entraineras en traduction, sourit-il.

Alors je m'assis sur le canapé et Antoine s'étala de tout son long sur le canapé, sa tête posée sur mes cuisses. Je me saisis de mon livre et commence à lire en anglais, et traduis au fur et à mesure en français. C'est basiquement l'histoire d'un chevalier qui n'ose pas avouer ses sentiments à l'amour de sa vie. 

Après avoir lu un chapitre je propose de le masser. On monte alors dans la chambre et il s'allongea sur le lit pendant que je prenais des huiles végétales et essentielles. 
Je m'assois sur ses fesses et commence à le masser sur les épaules et les trapèzes. Lentement je descends le long de ses vertèbres jusqu'à ses lombaires puis son sacrum. 

Je continue jusqu'à l'entendre ronfler doucement. Je m'arrête alors et tire la couette par dessus lui. Je descends et joue avec Graffitis avant de passer un coup de fil.

J'étends le linge dans la buanderie et commence à brosser le chien qui mue pour son poil d'hiver. Je fais un tas de poils à côté de moi et je me retrouve avec une petite montagne de poils en tas. Je les ramasse et Graffitis m'accompagne tout en me poussant un peu dans les jambes pour jouer. 


Je finis par réveiller Antoine.
- Bonsoir mon cœur... Comment tu te sens ?
- Fatigué...
- J'ai une petite surprise pour toi. 

Je l'aide à se redresser et lui tend des vêtements. On descend main dans la main et je lui tends un casque, une paire de gants et une veste de moto.
- Où va-t-on ?
- Si je te le dis c'est plus une surprise !
Je caresse Graffitis et lui demande de bien veiller sur la maison.

- Prêt ?
- Prêt si vous l'êtes, Mademoiselle Lloris.
Je pris sa main et on sorti prendre ma moto. 

On monte, je démarre. 
L'air est frais mais ça ne me dérange pas, les hivers sont plutôt doux par ici. En quelques minutes à peine, on arrive au restaurant.

On entre et un serveur nous prends en charge. Il récupère nos vestes, casques et gants et nous fit assoir à notre table.
- Resto italien, ça te plait ?
- Merci !

On prit une pizza pour deux. Et on ne prit même pas de dessert tellement se fut copieux ! On remercia les cuisiniers et les serveurs avant de partir.

- Balade nocturne ? proposais-je.
Il sourit simplement. On enfile nos casques et j'enfourche la moto. Antoine passe ses bras autour de moi pour s'accrocher et je pose ma main un instant sur les siennes.

Ensuite je descends vers le sud pour prendre de la vitesse.


PDV d'Antoine

Elle prend un grand boulevard descendant vers le sud et accélère en douceur jusqu'à qu'on ait atteint une bonne vitesse. Les lumières de la ville défilent comme des étoiles filantes. Il y a peu d'autres automobilistes, la route est à nous. Elle tourne sur une autre avenue, déserte.

- Fermes les yeux, me dit-elle par dessus le bruit.

Je les ferme et me concentre alors sur les sons et les sensations. Un autre monde s'ouvre à moi. Je la sens prendre encore plus de vitesse. On doit sûrement être en excès, mais là, rien de tout ça ne compte. Pas de conséquences. Juste ce moment. Juste nous.

Le vent frais qui s'engouffre dans le casque siffle. Je sens mon cale-pied droit vibrer au rythme du moteur juste en dessous. Son bruit rond et chaleureux, qui change et devient un peu plus aigu quand elle ralentit... La moto qui se penche quand on tourne. Tout ça donne une autre perspective. Une autre manière de vivre ce moment sans pourtant rien voir.

 On croise une autre voiture dans le même sens que nous. Elle se décale sur la droite pour nous laisser passer et Kath la remercie du pied. 

- Tu me fais confiance ? me demande-t-elle.
- Absolument.
- Alors surtout tu ne fais pas contre-poids, tu te penches avec la moto. Okay ?
J'acquiesce simplement avant de me rendre compte qu'elle ne pouvait pas me voir. 

Par le biais du rétroviseur, je vois dans ses yeux qu'elle me sourit. 

On ralenti un peu tout en gardant une certaine allure et on entra dans un rond-point. Premier tour, on était penché normalement. Mais au lieu de sortir du rond-point, elle continua d'y tourner et se pencha de plus en plus en prenant de la vitesse pour rester en équilibre malgré l'angle rétrécissant. 
Nos genoux n'étaient plus qu'à une cinquantaine de centimètres du sol !
Puis elle redressa brusquement pour se pencher de l'autre côté pour accompagner la moto et sortir du rond-point.

- ça va ? 
- Ouais... répondis-je encore tremblant de ce qu'il venait de se passer.
Elle me sourit à nouveau par le rétroviseur, et ça m'apaisa. 

On rentra tranquillement à la maison, avec une vitesse qui n'excéda aucun panneau.


Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant