55 ~ Je quitte Clairefontaine

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PDV de Katherine

Hier Didier est passé, comme je n'ai pas répondu, il m'a demandé de passer dans son bureau. 

En m'apportant un plateau, que je n'ai pas touché comme celui d'hier, Hugo m'informa qu'Octave l'avait appelé pendant l'entraînement.
- Il m'a laissé un message, vous aviez rendez-vous à l'hôpital. Et tu n'es pas venue. Katherine, ça prouve juste que tu ne vas pas bien. Mais si tu ne coopère pas, on ne pourra rien faire. On est tous la à te tendre la main, mais il faut que tu fasses aussi un pas en avant, que tu tendes ton bras et attrape notre main. 

Hugo, si tu savais... Là je n'ai même pas la force de me lever pour aller faire pipi. 

- On veut juste t'aider Katherine. Mais on ne peut rien faire sans toi. 
Je l'entendis partir doucement. 

Et je m'autorise à m'effondrer de nouveau en larmes. La seule chose que je sais faire depuis  presque trois jours. Littéralement. A part hier matin où je suis sortie avant tout le monde pour respirer l'air frais du matin dans l'herbe humide, je n'ai fait que ça. 
Je suis incapable. 

D'autres bleus sont apparus et j'ai de nouveau saigné du nez. Je suis fatiguée, mais je n'arrive pas vraiment à dormir pour autant, sans même parler des cauchemars. Je peux me redresser assise, mais si je me lève je suis prise de vertige et j'ai du mal à rester debout avec les muscles tremblants. Je me sens faible musculairement.

En fin d'après-midi, une idée me force à me lever et gagner le bureau de Didier. Je me lève difficilement, pose ma peluche lion sur mon lit et rassemble rapidement mes affaires pour les mettre en boule dans ma valise. Je pose le lion dessus et range les dernières affaires dans mon sac à dos. Je descends ensuite au bureau de Didier. Par l'ascenseur. Je toque et entre, il n'est pas encore là. 

- Bonsoir Katherine. Comment te sens tu ?
- Je quitte Clairefontaine. 
C'était brutal. Mais sinon je n'aurais pas réussi à le dire.
- Oula... Mais pourquoi une telle décision ?
- Je n'aurais pas du venir. Je suis un élément perturbateur pour le groupe. Je crée des conflits et des tensions et je déconcentre particulièrement Hugo et Antoine. Tu as même du l'exempter d'entraînement. C'est de ma faute tout ça. 
- Katherine, tu crois vraiment tout ça ?
- J'en suis responsable.
- Premièrement, la compétition va bientôt ouvrir, c'est assez stressant pour les garçons. De plus ils commencent à ressentir la fatigue des entraînements, ils sont un peu à cran avec tout ce qui arrive... C'est normal, et tu n'en es aucunement responsable. D'accord Katherine ? C'est comme ça pour chaque compétition. Et comme je te l'ai dit à ton arrivée, je suis sûr d'une chose, c'est qu'Hugo et Antoine seraient beaucoup plus anxieux de te savoir loin et seule, livrée à toi même pour te remettre de ta dernière mission, plutôt qu'ici avec tous les garçons. J'ai clairement vu un avant/après ta rencontre chez les anciens à la coupe de Russie. Tu n'imagines même pas l'effet positif que tu as eu en 2018 sur un groupe déjà soudé, tu l'as encore plus renforcé. Katherine...
- Mais je vois les effets négatifs de ma présence Didier ! protestais-je. Je m'en rends clairement compte ! Je peux pas me permettre de...
- Katherine ! me coupa sèchement Didier.
Je l'ai très rarement vu en colère, même si là s'en est pas vraiment, c'est une sorte d'émotion complexe que j'ai du mal à lire... Mais j'y décèle une once de colère.
- Katherine, reprit-il avec plus de douceur. Où même irais-tu ?
- Je peux aller chez Kate, c'est elle qui garde mon chien actuellement. Je peux rejoindre Maud et Arman en Espagne. 
- Et ton psychiatre ? Tu ne pourrais plus aller en rendez-vous avec lui.
- Je n'y suis même pas aller ce matin...
- C'est une raison encore supplémentaire pour que tu restes ici, tu ne serais pas trop loin de lui, les gars sont toujours contents quand tu es dans les parages, et Hugo et Antoine se portent bien mieux en te savant non loin dans l'état où tu es, et ils seraient clairement pas concentrés si tu n'étais pas ici, ils seraient toujours inquiets. Je suis sérieux Katherine.
Je ne répondis rien.
- Tu sais quoi ? Proposes à Kate de venir passer la fin de semaine avec toi, et qu'elle ramène ton chien. On pourra exceptionnellement faire une dérogation pour qu'il reste ici. En plus ce weekend est un weekend famille. Prends le temps de voir ton psychiatre, tu sais que c'est important, si il faut je peux vous mettre une salle à disposition pour qu'il puisse venir ici si il peut. On fera le point ensemble juste avant le premier match, ça te va ? Je tiens vraiment à ce que tu restes avec nous.
J'hoche lentement la tête, je n'ai pas la force de riposter. 
- Aller, viens avec moi Katherine. On va ranger tout ça. 

Il attrape ma valise et prend les devants tandis que je le suis légèrement en retrait.

En passant par le hall pour récupérer les clefs que j'avais déjà rendues, on rencontra Antoine et mon frère en train de discuter, l'air préoccupés. 
- Kath ? Tu t'en vas ? s'inquiéta Hugo.
- Didier, ne la renvoyez pas ! On va se reconcentrer et travailler d'arrache pied pour rattraper notre retard ! s'empressa mon copain.
Le sélectionneur se tourna vers eux en leur souriant comme il sourirait à des enfants.
- Au contraire, vous en faites pas. Je la raccompagne à sa chambre.
- Vous m'avez fait peur !
Hugo s'approcha en hésitant puis se jeta sur moi pour me prendre dans ses bras. Je ne su même pas comment régir...

Didier me raccompagna à ma chambre, posa la valise sur le lit et l'ouvrir.
- Oh, fit-il surpris de voir que tout était désordonné, jeté en boule dans la valise. Bon, je m'occupe de ça, toi tu appelles Kate.
Je compose le numéro de Kate et l'appelle pendant que Didier sort un à un chaque vêtement, qu'il plie et range de l'armoire. Je propose donc la proposition de Didier à Kate, qui évidemment accepte. 
- Elle arrivera dans environs deux heures, dis-je doucement à Didier après avoir raccroché. 
- Bien. Que dis-tu de rejoindre les garçons en bas et de jouer avec eux ? 
De nouveau je n'hoche que simplement la tête. 
- Je vais prévenir les cuisines que nous avons une personne de plus jusqu'à la fin de la semaine. Ainsi que préparer une chambre pour elle.
- On peut dormir ensemble, ça fera des draps en moins à laver...
- Tu veux aller dormir avec Antoine ? Je me souviens que tu avais demandé une chambre à part pour qu'il ne pâtisse pas de tes cauchemars ou autres, mais je crois que ça ne te ferait pas de mal de retourner auprès de lui pour quelques nuits.
J'accepte la proposition et il parti prévenir les cuisines avant de nous rejoindre à la salle commune.

Hillow hillow !
Comment vas-tu ? Tu survis à la canicule ?
J'étais sensé aller en festival et avoir une journée/soirée de foliiiie et mon amie a eu son train annulé à la dernière minute... donc j'ai été faire un piercing à la place... je suis quand même triste...
Bref, j'espère que ta semaine était meilleure que la mienne !
A lundi prochain ;)
L.

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant