7.6 : Le yodel

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Une dizaine de quadricycles étaient à présent stationnés devant l'ancien restaurant où s'était jusqu'ici terré Klaus Friedrich avant son évasion

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Une dizaine de quadricycles étaient à présent stationnés devant l'ancien restaurant où s'était jusqu'ici terré Klaus Friedrich avant son évasion. La bande de pouilleux était occupée à retourner tout le bâtiment, fouillant chaque recoin des deux étages. Ils étaient tous pourvus d'armes blanches et de bandages enroulés autour de l'un ou l'autre membre de leur corps ; certains portaient par ailleurs un casque de chantier ou de motocyclette, sans doute afin de protéger leur tête en cas de nouvelles hostilités. Une partie d'entre eux semblait très remontée tandis que d'autres étaient plus en retrait car, peut-être, plus peureux.

Sterben et Schnabel se trouvaient dans la cuisine en compagnie du pouilleux aux longs cheveux verts qui examinait le contenu de la crédence. Ils pouvaient entendre les tables se faire brutalement renverser dans la salle à manger voisine.

<< Ils étaient ici ... Avec cet étrange chat qui parle ... Je vous le promets ! garantit l'homme qui avait agressé Zoran la veille.

— Pas la peine de le répéter ! Nous sommes au courant ! C'est ici que nous avons été cueillir Friedrich hier ! Sais-tu où ils auraient pu s'enfuir ?

— Ils ont suggéré l'idée qu'ils allaient partir, c'est pour cela qu'ils m'ont laissé en vie ... C'est comme si ... Comme s'ils parlaient de s'évader de l'île ... >>

Le pouilleux aux incisives taillées en pointe et à la langue bifide s'introduisit dans la cuisine : << Nous avons fouillé tout l'établissement. Une chose est certaine, ils se sont bien volatilisés. >>

Leur compère à la chevelure verte rassembla les boites de raviolis à terre.

<< Friedrich n'avait plus beaucoup de stock de vivres ... Il n'y a pas de quoi renflouer nos réserves et nous n'avons pratiquement plus rien à manger à part des rats ! Et si nous n'avons pas livré de détenu à la Suggestion dans les prochaines heures, l'électricité sera coupée ... Nous manquons aussi de médicaments pour soigner nos blessures ... Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps ! >>

Quelques regards, dont celui de Sterben, se posèrent sur Schnabel.

<< Je ... Il y a peut-être encore moyen de trouver un arrangement ... >> suggéra l'ancien truand d'Hambourg.


Le chat, Zoran et Klaus Friedrich avaient abandonné le submersible sur l'une des jetées de pierres et de sable ouvrant la route au canal menant au port de Greetsiel, dans la région de Basse-Saxe, près de la Hollande. Ils cheminaient tous trois en direction de l'écluse qui se dressait au loin. C'est à cet instant que l'Autrichien chanta un vibrant et réjouissant yodel dont les premières onomatopées firent sursauter ses deux associés d'évasion tout aussi trempés que lui.

<< Merci pour la discrétion ... lâcha l'ex-forçat quand le chant fut achevé.

— De rien ... >> répondit l'ex-Lieutenant, la mine rayonnante.

Le félin noir effectua un zoom en direction d'un muret gris bordant la route de bitume vers laquelle ils se rapprochaient. Il remarqua un vieux pick-up utilitaire blanc garé à proximité.

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant