7.1 : La bannière armoriée

56 13 0
                                    

Sterben ouvrit les hostilités en tentant de dégager du pied l'animal qui esquiva l'affaire en un saut, saisissant l'occasion pour frapper la face tatouée mais, à défaut d'y parvenir, fut bloqué par l'avant-bras de l'adversaire

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Sterben ouvrit les hostilités en tentant de dégager du pied l'animal qui esquiva l'affaire en un saut, saisissant l'occasion pour frapper la face tatouée mais, à défaut d'y parvenir, fut bloqué par l'avant-bras de l'adversaire. Le félin noir visa alors l'abdomen, essai qui fut de nouveau correctement paré. Il retomba sur le tarmac et se relança sur le pouilleux pour lui porter un coup de patte postérieure ; l'homme recula à temps avant de s'incliner pour lui porter un soufflet du revers de la main ; le matou parvint à l'éviter, se faufila par-dessous ses jambes et chercha à lui bondir au dos. Le chef de bande se retourna in extremis et, dans son mouvement, réussit à infliger un coup de coude à la petite bête qui réatterrit, plus loin, rudement sur le béton goudronné.

<< Entre nous, je pense être un peu plus coriace que les autres ... >> confia le personnage à la face tatouée et amputée du nez.

Il effectua quelques pas vers le petit corps ébène étendu à terre et chercha de nouveau à le frapper du pied. Le chat se redressa de justesse, para l'attaque en saisissant Sterben à la jambe au moment où elle se retrouva tendue dans l'action ; il exerça sur elle un mouvement de pivotement, provoquant l'inévitable chute du personnage. Il lui sauta alors à la tête mais l'ennemi accomplit promptement une roulade et repoussa vigoureusement l'animal qui fut expulsé trois mètres plus loin, à proximité du carré de haies dans lequel des rats de villes grillaient dans le feu de bois.

<< ... Comment est-ce possible ? >> se murmura Klaus Friedrich à lui-même.

Les deux opposants se redressèrent, se défièrent encore du regard un bref instant et se chargèrent l'un sur l'autre pour reprendre la confrontation. Les échanges, les esquives ou les blocages de coups se poursuivirent durant de longues secondes, jusqu'à ce que le chat s'accrocha au bras de Sterben ; ce dernier, de sa main libre, le saisit par la peau du dos et, d'un coup sec, l'en retira, quitte à garder de profondes cicatrices cutanées dans l'extirpation des griffes ; la giclée de sang qui en résulta, doublé de la déchirure de la manche en cuir, en témoignait. Le pouilleux hurla de douleur et, la bile surchauffée, projeta férocement le félin noir au loin. La petite bête retomba brutalement sur le dos sans se mouvoir plus longtemps, apparemment en perte de conscience. Son adversaire émit un ricanement de soulagement.

<< Sale bête ... >>

Il se dirigea vers le matou et, en chemin, ramassa un morceau de bois qui jonchait le sol. Tout en poursuivant sa progression, il croisa son quadricycle ; il détacha de son guidon la bannière armoriée de l'île et, en un tour de main, la noua à l'extrémité du bâton. Il passa à côté de l'animal gisant sur le tarmac et pénétra dans le carré de haie ; il saisit une bouteille en plastique à moitié remplie et y déversa prestement une partie du contenu sur le tissu ; ensuite, il alluma sa torche avec le feu qui, bien que sous-alimenté, était toujours en vigueur.


<< Il ne faut faire confiance en personne ici. Tu as cru en mes paroles durant quelques dixièmes de seconde, cela a été ton erreur. >>

L'intrus de l'ancien restaurant tourna la poignée afin d'accéder à la chambre et, en forçant quelque peu, comprit rapidement que la porte était verrouillée.

<< ... Tous mes alliés sont morts depuis quelques semaines et maintenant je suis tout seul, comme Friedrich. Il a éliminé deux de mes potes ... C'était lui ou eux ... Aujourd'hui, je vais prendre ma revanche ! >>

Il porta quelques coups de pied à la structure de bois qui s'avérait, apparemment, assez solide et résistante. Zoran, toujours réfugié dans son coin, tressaillait à chaque frappe.

<< Quand je trouve quelqu'un à attacher sur le phare, au moins, personne ne cherche à me faire la peau. J'ai déjà fourni quelques personnes ces derniers temps, j'ai dû tromper des alliés ... Je ne me considère pas comme un traître mais simplement comme un survivant. >>

Il se mit à châtier la porte avec sa pince à décoffrer.

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant