5.2 : Les quadricycles

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Une bande composée d'une dizaine d'hommes très agités, roulant sur de vieux modèles de quadricycles, passait un moment de détente au milieu d'une zone de monticules de sable de la plage allemande

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Une bande composée d'une dizaine d'hommes très agités, roulant sur de vieux modèles de quadricycles, passait un moment de détente au milieu d'une zone de monticules de sable de la plage allemande. Ils étaient tout aussi sales que leur véhicule, ce qui renforçait leur allure esthétiquement anarchique et haute en couleur ; l'un d'eux avait les cheveux longs, gras, tressés et lâchés au vent ; un autre, une dizaine de piercings de surface plantés sur le crâne ; un troisième, une cible rouge tatouée sur le front ; un quatrième, les incisives taillées en pointe et une langue bifide ...

<< Hé ! Sterben ! Je pense qu'il y a de l'animation là-bas ! >> prévint l'un d'eux.

Le personnage interpellé, assis sur un imposant quad noir et stationné au milieu de la route, les bras croisés, avait le nez amputé et le visage tatoué de façon à obtenir les traits d'un crâne humain ; il était revêtu d'une vieille combinaison de motard en cuir ; sur le guidon de son véhicule était nouée une bannière armoriée représentant deux baleines sur fond vert et un phare rouge sur fond blanc. Il s'empara de sa lunette de vision nocturne et put ainsi apercevoir l'homme aux cheveux poivre-et-sel jeter un bref coup d'œil dans la rue avant de refermer brusquement la porte du restaurant.

<< ... Je crois savoir où Friedrich se cache ! >> se réjouit-il d'une voix grave et âpre.


Hélios Arkoudas déclencha l'ouverture de la porte de son bureau en posant la main sur un identificateur mural et invita Dirk Zaterdag à y pénétrer en premier. L'éclairage se déclencha automatiquement. Il saisit la chaise sur laquelle la Ministre de la Défense s'était précédemment installée et l'amena devant sa table de travail, proposant au personnage aux lunettes fumées de s'y poser. Il alla s'asseoir de l'autre côté du meuble où reposaient toujours une fleur de lotus d'orient artificielle et un stamnos représentant Morphée.

<< Désirez-vous quelque chose à boire ?

— Non, ça ira, merci, Général.

— Comme vous voulez. >>

Zaterdag examinait le décor du regard. Les lamelles du store vénitien étaient closes, obstruant de sa vue les dégâts sur la fenêtre à ouverture oscillante.

<< Alors ? >> questionna-t-il.

Le chef militaire prit une profonde inspiration avant de s'expliquer : << ... Le félidé s'est fait la malle hier après-midi. J'ai chargé le Commandant Larsson de le retrouver. Anselme Rojas et Izidor Kaluža l'assistent.

— Il s'est enfui depuis hier après-midi et je n'ai pas été mis au courant ...

— Non ... Personne n'est au courant.

— Même pas Madame la Ministre ?

— Cela ne saurait tarder.

— ... Cela ne saurait tarder ? Vous êtes juste irresponsable. >>

Le Général détourna le regard de l'homme d'affaires. Celui-ci reprit : << Avant que je prenne personnellement contact avec Madame la Ministre et tous les investisseurs qui ont participé à sa conception, j'aimerais que vous me racontiez ce qu'il s'est exactement passé hier ; dans les moindres détails.

— ... Je ne comprends pas moi-même ce qu'il s'est passé.

— Je ne vous demande pas une analyse des faits, jevous demande juste les faits en tant que tels. Allez-y, racontez-moi. >>

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant