11.6 : Est-ce qu'il est dangereux ?

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Górski saisit son microphone et se connecta au haut-parleur d'une caméra fixée dans le corridor des cachots

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Górski saisit son microphone et se connecta au haut-parleur d'une caméra fixée dans le corridor des cachots.

<< Gardien Krawczyk ... Pourquoi la porte de la cellule du chat est-elle ouverte ?

— Colonel ? >>

Le hussard interpellé, armé et ailé, parut mettre un bref temps à réaliser ce qui se tramait.

<< ... Colonel, je n'ai jamais ouvert cette porte ... Je n'ai rien vu ! Je ne sais pas qui est allé le chercher.

— Personne n'était censé allé le chercher.

— ... Je ne comprends pas ! Ce n'est pas moi ! >>

Górski coupa furieusement la communication et se retourna vers les cinq hommes derrière lui tout en prenant une forte inspiration qui illustrait un état de saturation. Il put remarquer qu'ils avaient tous cessé leur activité et qu'ils avaient les yeux rivés sur la porte d'entrée de leur espace de travail, bouche bée. Il orienta à son tour la tête dans la même direction et découvrit l'animal assit sur le seuil. Il le scruta également sans lâcher un mot.

Le matou s'introduisit calmement dans la pièce, sauta sur la table de bureau de l'officier et posa son séant sur une vieille imprimante portative. Górski se leva de sa chaise comme un ressort. La petite bête observait le petit monde tout remuant lentement la queue.

<< Colonel ... interpella un soldat. Que faisons-nous ?

— Ne bougez pas ... >>

Ils s'abstinrent de tout mouvement.

<< ... Colonel ... Est-ce qu'il est dangereux ? >>

Le félin noir se plaça devant le transparent A4 et se mit à tapoter une commande sur le clavier virtuel. Il déclencha à distance l'ouverture du cachot de Zoran.

<< Il libère le garçon ... >> commenta le hussard bien en chair.

Le chat se posa devant la gamelle, renifla son contenu et, sans se gêner, se dérouilla les crocs.

<< Ma choucroute ... >> prononça le Colonel.

Le soldat lunetté, qui avait affiché l'avis de recherche concernant Zoran Ivanović, intervint à son tour : << Nous avons des armes, des hélicoptères, un porte-avions en mer baltique, des centaines de milliers d'hommes prêts à donner leur vie pour la patrie ... Et cette petite chose agit en toute impunité face à nous. >>

Sur ces mots, il dégaina un vieux pistolet Vis qu'il portait, à l'instar de son supérieur, à la ceinture ; il chargea une balle dans la chambre et le braqua en direction du matou qui, sans se retourner, releva la tête.

<< Calmez-vous ... enjoignit l'officier.

— Il a mis deux de nos camarades allemands au tapis, tout à l'heure, à la frontière ... répliqua le militaire pris de panique. C'est évident qu'il s'agit d'un robot terroriste !

— Gardez votre sang froid ! Rangez votre arme ! >>

Une goutte de sueur s'échoua sur la joue gauche partiellement pileuse de l'homme lunetté. Les autres soldats restèrent interdits, désemparés. Il finit par obtempérer, replaçant nerveusement l'arme dans son holster. Le félin noir réattaqua le chou fermenté.

<< ... Qu'est-ce que tu veux ? questionna le Colonel au curieux animal.

— C'est un robot, c'est certain ... >> commenta un autre hussard.

Górski, gardant toute sa contenance, revint lentement à son microphone sans provoquer la moindre réaction du matou. Il se rebrancha sur la cellule du compagnon d'aventure de celui-ci.

<< Zoran ... Rejoins-nous au dernier étage ... >> invita-t-il d'une voix légèrement altérée au jeune homme qu'il pouvait voir, sur le moniteur, sortir du cachot dont l'ouverture venait d'être déclenchée à distance.

Le chat adressa un signe de la tête significatif au Colonel, comme s'il le remerciait, avant de replonger la tête dans la gamelle.

<< ... Et maintenant ? demanda le soldat bien en chair.

— Nous attendons l'étranger. >>

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant