KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]

10.2 : La coupole

Les trois militaires qui poursuivaient le chat à l'intérieur de la coupole escaladèrent la passerelle en spirale, facilités par la technologie de leurs bottes, et se retrouvèrent rapidement sur le plan supérieur où leur objectif les avait devancé ; celui-ci se jeta alors sur le trio, provoqua rapidement la chute à terre de l'un d'eux puis s'en alla administrer quelques coups à un second qui, surpris par la charge, passa par-dessus le garde-fou pour sombrer sur plusieurs mètres. Le matou esquiva la foudre du troisième et lui porta un coup de boule dans l'abdomen ; sous le choc, l'homme assomma maladroitement par électrocution un coéquipier qui, occupé à se redresser, avait été le premier de la bande à se faire dominer. Ils luttèrent au corps à corps. Le fantassin qui avait chuté de plusieurs mètres, après avoir amortit son atterrissage grâce à ses chaussures sophistiquées, retourna sur la piste de combat en réempruntant la passerelle. Il adopta une position tactique au bout de celle-ci afin de lancer, vainement, quelques décharges contre le chat qui était toujours occupé à se battre.

Quatre soldats se trouvaient à présent sur le toit-terrasse, au dehors du dôme transparent, du fait de l'arrivée du duo dépêché par Larsson. Tous avaient la tête levée vers la structure galbée transparente dans l'espoir de distinguer des bribes du combat qui se déroulait à l'intérieur. Soudain, l'un des deux hommes récemment arrivés sur place s'écroula, foudroyé dans le dos par Zoran.

<< Reste ici ! Veille à ce que le chat ne puisse s'échapper de la coupole ! >> pria alors un fantassin à son coéquipier qui gardait l'entrée du dôme opposée à la sienne.

Il rejoignit le militaire qui venait de perdre son binôme et l'invita gestuellement à le suivre. Ils s'approchèrent tous deux de la tour de guet où se cachait l'ex-forçat. Ce dernier dépassa légèrement la tête de la fenêtre partiellement brisée - d'où étaient précédemment partis Friedrich et le félin noir - dans l'espoir évident de pouvoir faire furtivement le point sur la situation. Un éclair magenta lui frôla immédiatement les cheveux, le contraignant à se jeter au sol.

<< Zut ... Ho non ... >> poussa-t-il.

Le chat, finalement dépassé par la stratégie d'attaque de ses deux opposants dans un espace circulaire qui devait manifestement lui être trop étroit, passa par l'orifice du faîte du dôme transparent et se retrouva à l'extérieur de la structure. Les deux hommes le poursuivirent en empruntant la même voie. Il retomba sur le dallage du toit-terrasse, à la grande surprise du fantassin qui gardait l'entrée de l'édifice de verre et, sans possibilité de s'accorder un réel temps de réflexion, se précipita sur l'ascenseur adjacent à l'entrée du restaurant ; il déclencha l'ouverture précipitée de la double porte par un simple contact physique d'une patte antérieure et se jeta instinctivement dans la ténébreuse cage sans la moindre hésitation. Les deux fantassins qui étaient à ses trousses, rejoints par le dernier garde des accès au dôme, tirèrent à l'aveugle ; les jets de foudre éclairèrent très brièvement la longue et sombre enceinte verticale. Ils déployèrent ensuite l'écran de vision nocturne intégré à leur arme et activèrent les diodes électroluminescentes enchâssées à leurs gants afin de pouvoir distinguer ce qui se tramait à l'intérieur. Ils sautèrent l'un après l'autre.

Klaus Friedrich se retrouva une seconde fois dans le Parlement mais, cette fois-ci, au niveau des sièges de la députation. Tout en les contournant furtivement, il entendit un grincement et se retourna ; un soldat cagoulé se préparait à le braquer à partir des gradins. L'Autrichien tirailla une salve d'éclairs magenta, neutralisant promptement l'ennemi sur plusieurs mètres de distance. Il reprit un instant son haleine et se remit en progression en trottinant. Il passa derrière l'un des hauts murets qui environnaient l'aigle fédéral et, soudainement, remarqua la présence du Commandant Ingmar Larsson derrière la cloison vitrée donnant sur l'extérieur de l'hémicycle qu'il était occupé à longer. Le responsable de la mission pour la Suggestion, droit comme un jonc, lui adressa un regard dédaigneux. L'ex-Lieutenant tira sans délai mais la foudre fut naturellement obstruée par le verre. L'ennemi se contenta de réagir par un simple rictus moqueur. Le sexagénaire tourna alors doucement la tête et réalisa la présence, à deux mètres de lui, d'un autre militaire. Se rendant bien compte qu'il était pris au piège, il le fixa dans les yeux en prenant une profonde inspiration. Le fantassin lâcha un tir magenta. L'Autrichien s'écroula.