1.2 : La cible immobile

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<< C'est le moment ! Allez-y ! Cernez-le ! Vous avez votre système de navigation qui vous indique sa position ! Il ne peut pas vous échapper ! >> ordonna le Commandant Larsson en se retournant vers les fantassins

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<< C'est le moment ! Allez-y ! Cernez-le ! Vous avez votre système de navigation qui vous indique sa position ! Il ne peut pas vous échapper ! >> ordonna le Commandant Larsson en se retournant vers les fantassins.

Deux larges portes derrière les soldats se rompirent de la symétrie du fuselage, provoquant la propagation d'un vent incommodant à l'intérieur. Ils saluèrent une nouvelle fois le meneur de l'opération et rabattirent sur leur visage leur couvre-chef anthracite qui s'avérait être en réalité une cagoule thermique. Ils bondirent de l'engin deux par deux. Leurs bottes imperméables avaient la capacité technologique de les aider à ralentir leur descente et à réussir avec brio leur atterrissage sur la terre ferme ; les semelles s'illuminaient à chaque moment de diminution de l'effet de gravité. Une partie d'entre eux, à défaut de parvenir au sol, posèrent les pieds sur quelques toits.

Les portes de l'hélicoptère se refermèrent. Larsson avait les yeux rivés, au travers de la baie vitrée, sur la gare ferroviaire à la spectaculaire voûte d'arcs qui se dressait au loin. Il émit un soupir d'agacement. Il sortit de la poche intérieure de sa veste une petite boîte circulaire, dorée et tellement défraîchie qu'elle devait avoir au moins un siècle. Il l'ouvrit et en ôta le morceau d'éponge qui recouvrait le principal contenu, une cinquantaine de petits bonbons ronds de différentes couleurs. Il en saisit un, le plaça sur sa langue, le mâcha quelques brèves secondes, puis l'avala. Il rabattit ses paupières, les contracta subitement et inspira fortement ; il releva la tête, la maintint comme telle un instant et poussa une longue expiration.

Les militaires largués sur la ville scrutèrent attentivement leur environnement, faisant fi des civils aux alentours qui, en tous les cas, vaquaient à leurs occupations sans se soucier d'eux, comme si les évènements du moment étaient conventionnels voire, plus simplement, insignifiants.

<< Rien à signaler par ici ... Suivez l'indication sur vos écrans, il est à quelques pas ! >> cria l'un des hommes en portant sa montre-bracelet auprès de ses lèvres.

Ils se mirent unanimement à courir dans une même direction, suivant un point virtuel affiché sur l'assistant de navigation électronique déployé sur le côté gauche du canon de leur fusil, qu'ils fussent sur le bitume ou sur les toits. La cible était apparemment immobile.


L'hydrocureur sillonnait à présent les rues liégeoises. Zoran et Pero se maintenaient debout sur les marchepieds tout à l'arrière du véhicule. Le premier tourna sa tête vers le second, qui semblait toujours aussi préoccupé que précédemment.

<< Hé ... Pero ...

— Quoi ?

— Tu devrais prendre la vie comme elle vient ... >>

Le bourdon que Zoran avait désigné comme geôlier les suivait à quelques mètres de distance.

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant