Hélios Arkoudas descendit un escalier en pierres de calcaire en compagnie du directeur de l'établissement bancaire athénien ; une porte ronde et blindée d'une chambre forte les attendait grande ouverte dans le sous-sol. Ils en franchirent le seuil et parvinrent devant une seconde porte de sécurité, cette fois-ci grillagée. L'homme au costume trois pièces posa sa main sur un lecteur mural d'empreintes digitales et provoqua son déverrouillage et son coulissement automatique, permettant ainsi l'accès à la salle des coffres.
<< Je vous laisse, Général ...
— Merci. >>
Le militaire de haut rang s'introduisit seul dans la pièce tandis que le directeur de la banque rebroussa chemin. L'endroit était vaste et insonorisé, la voix de la cantatrice Maria Callas était à présent imperceptible ; il était également vide, à l'exception des trésors renfermant ses murs et d'une petite table de bureau sur laquelle étaient posés un figuier en bonsaï, un transparent A4 et un vieux combiné téléphonique au disque rotatif. Il détacha l'objet circulaire qu'il portait au poignet tout en s'approchant d'un pan de mur où se trouvaient cent cinquante colonnes de compartiments et s'arrêta sur celui portant le numéro sept cent cinquante-six. Il posa l'instrument de mesure du temps sur le capteur optique de la face du coffre, provoquant un signal sonore. Il examina le cadran de sa montre-bracelet et déclencha l'affichage semi-holographique d'un clavier numérique virtuel requérant l'insertion de quatre chiffres. Il pressa simplement la touche numéro six et valida directement l'information. Le même son électronique résonna encore, indiquant le déclenchement de l'ouverture partielle du compartiment. Hélios le tira vers lui et examina son contenu ; un vieux passeport grec, un carnet militaire macédonien, une centaine de vieux Euros en or ainsi qu'un classeur souple bleu sur lequel avait été dessinée une fleur de lotus au feutre noir. Il s'empara de ce dernier objet comprenant une liasse de documents en papier et referma le coffre avant de quitter prestement les lieux.
<< Il n'y a plus aucun tir ... >> fit remarquer le Commandant Izidor Kaluža à son binôme.
Tous deux gardaient encore patiemment la Porte de Brandebourg sur la place du dix-huit Mars en compagnie d'une dizaine d'autres soldats cagoulés. Le petit homme violâtre se décida à réagir en levant son poignet.
<< Allô ? Commandant Larsson ... >>
Une voix familière résonna sur le toit-terrasse du Reichstag. Le félin noir se retourna.
<< Commandant ... Nous n'entendons plus rien. Devons-nous intervenir ? >> questionna-t-elle au travers de la montre-bracelet du cadavre d'Ingmar Larsson.
Il échangea un nouveau regard avec l'ex-forçat, qui semblait toujours aussi déconcerté. L'animal, après quelques secondes d'hésitation, se rapprocha du corps.
<< Allô ? Commandant Larsson, vous m'entendez ? Nous allons envoyer des renforts ... >>
Il plaça sa gueule à proximité de l'instrument de mesure du temps.
<< Heu ... La ... La mission est terminée ... L'ennemi est neutralisé.
— Ah oui ?
— ... Faites passer le message à toutes les unités ... Tout va bien. >>
Un silence pesant s'imposa durant un bref laps de temps.
<< Très bien. >> conclut le petit homme violâtre.
VOUS LISEZ
KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]
Science-FictionGAGNANT WATTYS 2021 ⭐ Un mystérieux chat noir pourchassé par l'armée libère un jeune prisonnier ayant participé, quelques années plus tôt, à la dernière guerre des Balkans. Au fur et à mesure d'une traque qui se poursuivra au travers de l'Europe et...