16.4 : L'aiguille

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La plus jeune du duo arracha la pochette encore à moitié remplie de la mâchoire du matou, projetant par l'occasion une partie de la substance sur le carrelage

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La plus jeune du duo arracha la pochette encore à moitié remplie de la mâchoire du matou, projetant par l'occasion une partie de la substance sur le carrelage. Elle s'empara ensuite hâtivement d'un sachet de seringues posé à côté de la tête du patient aux oreilles pointues et s'en alla chercher une cartouche cylindrique dans un tiroir. Elle chargea celle-ci dans le magasin de la petite pompe médicale transparente et, nerveusement, pressa légèrement le piston dans le vide afin de vérifier si la solution évacuait bien de l'aiguille. D'une main de prime abord hésitante, elle saisit le chat par la peau du cou et tenta de lui planter la fine tige de métal. Elle constata rapidement la difficulté à percer la dure enveloppe incrustée de poils noirs. L'aiguille finit par se briser, à la grande surprise et inévitable inquiétude des deux dames en blouse bleue.

L'instrument de mesure du temps de la plus âgée se mit à sonner. Sa propriétaire toucha le cadran qui fit alors apparaître, en semi-holographie, le visage de Léo Alekna.

<< Bonjour, Maréchal.

— Bonjour ... Tout se passe bien avec le chat ? >>

La petite bête, allongée sur la table, toussota.

<< Cet animal est ... très troublant. Ce n'est pas un chat ordinaire.

— J'ai justement eu une curieuse conversation à son sujet avec le garçon que nous avons retrouvé à ses côtés.

— Où est-il, ce garçon ?

— Il est actuellement hospitalisé au dernier étage, en zone C. >>

Les oreilles du matou se redressèrent.

<< Ne perdez pas cette bête des yeux. Je vais envoyer deux hommes pour surveiller votre espace de travail. >>

Alekna raccrocha. Les deux femmes en blouse bleue se tournèrent de nouveau vers la table d'examen et surprirent le singulier patient se replacer doucement sur ses pattes.

<< Il a l'air en pleine forme ... La perfusion nanorépatrice semble avoir un effet sur lui.

— C'est impossible, ça ne fonctionne que sur les êtres humains ... >> contesta celle qui venait de s'entretenir avec le Maréchal de la Milice des Lions.

Elles s'approchèrent prudemment du félidé.

<< Mince ... Si nous essayons encore de le piquer pour l'endormir, il pourrait avoir une réaction imprévisible. Il vaut mieux appeler un milicien pour nous aider ... >> argua la patricienne.

Dans un bond inattendu, le chat se retrouva au plafond, suspendu par les griffes des pattes ascendantes sur l'un des vieux tubes fluorescents qui éclairaient la pièce.

<< Attention ! >> s'écria la seconde.

Le félin noir s'élança sur une petite étagère - non sans provoquer la chute de matériaux médicaux - avant de se revenir à terre et se précipiter comme un lièvre vers la sortie.

<< La porte ! Fermez la porte ! >> hurla la plus âgée.

Le duo en blouse bleue, pris au dépourvu, fut incapable d'empêcher sa fuite. Elles poussèrent des cris et se précipitèrent dans le couloir, tentant désespérément de rattraper le félidé.


🐾🐾🐾

Note de l'auteur :

Je viens de rentrer de vacances ;-) j'ai enfin pu ajouter l'illustration de l'épisode 16.2

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant