4.10 : La conversation privée

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<< Rien

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<< Rien ... émit un matelot aux oreilles casquées et assis devant un tableau de bord, à l'intérieur de la passerelle de pilotage du cargo.

— Comment ça ? Vous êtes bien sûr ? s'écria le Commandant Ingmar Larsson.

— Le sous-marin n'émet aucun signal permettant sa géolocalisation, elle doit avoir été désactivée. Nous avons complètement perdu l'intrus ! >>

L'officier au blouson d'aviateur poussa un soupir d'agacement, se frotta les yeux et finit par se retourner ; il se découvrit alors nez à nez avec l'homme d'affaires avec lequel s'était précédemment entretenu le Capitaine du porte-conteneur. Ce dernier était également présent dans la pièce, en compagnie des trois autres matelots qui assuraient la navigation.

<< Veuillez me suivre, Commandant ... J'aimerais vous parler. >>

Larsson se maintint silencieux, immobile et le regard interrogatif, s'accordant apparemment quelques secondes de réflexion avant d'effectuer un hochement de la tête en signe d'acquiescement. Au moment où il se dirigea vers la sortie en sa compagnie, l'homme d'affaires put remarquer que le chef du navire les suivait. Il s'interposa : << C'est une conversation privée, Capitaine.

— ... Une conversation privée ? Bien ... Je vous laisse. >> accepta l'homme qui lui avait précédemment préparé le thé, l'air embarrassé.

Les deux personnages firent l'ascension de deux séries de marches d'escaliers et se retrouvèrent sur le toit de la superstructure. L'officier enleva sa casquette afin, sans aucun doute, d'empêcher le vent de l'emporter.

<< Je vous ai souvent aperçu au Campus de l'Oesling ... Vous êtes Monsieur Dirk Zaterdag, c'est bien ça ?

— En effet.

— Faites vite ...

— L'information comme quoi votre intrus serait accompagné d'un chat noir qui aurait posé quelques légers problèmes au service de sécurité de ce navire est remontée jusqu'à mes oreilles. >>

Le militaire s'abstint de répliquer, ignorant peut-être ce qu'il était autorisé ou non à informer.

<< ... Un chat noir. Personne ne m'a prévenu. Que s'est-il passé ? questionna l'homme d'affaires, se déplaçant jusqu'au garde-fou.

— Ce n'est pas à moi qu'il faut vous adresser. Si vous connaissez bien mon supérieur, arrangez-vous avec lui. suggéra le Commandant.

— ... Très bien. Vous allez m'amener tout de suite à lui !

— ... Vous me donnez des ordres ? >>

Le dénommé Dirk Zaterdag gifla son interlocuteur et l'empoigna fermement par le col. Larsson le saisit alors par le poignet afin de le repousser mais, au bout d'un moment, relâcha doucement la pression des doigts, apparemment hésitant. L'homme d'affaires fit de même. L'officier se palpa la joue et toussota.

<< Les Commandants Rojas et Kaluža vous accompagneront. proposa le militaire. Moi, je dois assurer une mission.

— Bien ... Voilà. >>

Le personnage aux lunettes fumées s'en alla, laissant seul son interlocuteur sur le toit de la superstructure. L'officier sortit de la poche intérieure de sa veste sa boîte à bonbons et se servit.

<< Crevure ... >> prononça-t-il à mi-voix.


Le vaisseau sous-marin progressait vélocement sous les flots troubles de la Mer du Nord. Le chat aux commandes de l'appareil était assisté par un système de navigation qui affichait, sur le tableau de bord, une carte topographique maritime et côtière.

<< Où allons-nous ? interrogea Zoran, encore clairement nerveux.

— Le plus loin possible ...

— Je suis content de l'entendre ...

— Je pense que nous pouvons atteindre le Nord de l'Allemagne avec ce véhicule. Grâce au principe physique de supercavitation, nous nous déplaçons d'une manière extrêmement rapide sous l'eau. J'espère que la batterie tiendra le coup d'ici l'arrivée à destination. Nous devrions y parvenir avant la tombée de la nuit si tout se passe bien ...

— Très bien ... En tous cas, si tu peux faire en sorte que nous ne soyons plus traqués comme des criminels, je t'en serai reconnaissant ! Je suis me fait tirer dessus, tout ça pour des histoires auxquelles je n'aurais jamais dû être mêlé !

— ... Ne t'inquiète pas ... Dès que nous aurons atteint la Pologne, tu seras en sécurité.

— J'espère bien ! >>

Le jeune homme se martela le front du bout des doigts.

<< Je suis en train de parler avec un chat qui pilote un sous-marin ... Purée ... >>

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant