4.4 : La dame en haut de l'escalier

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L'hélicoptère de transport se trouvait, cette fois, perché au sommet de quelques conteneurs colorés

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L'hélicoptère de transport se trouvait, cette fois, perché au sommet de quelques conteneurs colorés. Le Commandant Larsson en sortit et enjamba, au pas de course, les piles de caissons métalliques en direction de la superstructure du bateau. La vingtaine de fantassins cagoulés et armés qui l'évacuèrent le suivirent au même rythme. Izidor et Anselme, qui avaient fait la route dans le même appareil, en sortirent à leur tour et balayèrent les alentours du regard. Le Capitaine et l'homme d'affaires, parvenus sur une plate-forme extérieure du château, furent éberlués par l'animation qui se déroulait sous leurs yeux. Le premier attendit quelques secondes avant que l'officier au blouson d'aviateur soit assez proche de leur position pour se faire entendre de vive voix : << Que faites-vous sur mon bateau ? Que se passe-t-il ?

— Nous recherchons quelqu'un ! répondit Larsson avec une intensité de voix légèrement plus puissante.

— Qui cherchez-vous ?

— Secret défense ! >>

Le chef du navire était vraisemblablement médusé.

<< Ne vous inquiétez pas, ils savent ce qu'ils font. Je crois que ce spectacle doit vous rappeler quelques souvenirs ... >> émit le personnage qui l'avait accompagné.


Zoran et le chat arpentaient à présent l'intérieur de la superstructure à toute pompe, cherchant comme prévu un accès aux canots de sauvetages. L'animal progressait en éclaireur afin de s'assurer dans un premier temps, très vraisemblablement, de l'absence de toute présence humaine aux détours des couloirs puis des escaliers ; dans le cas contraire, il leur fallait trouver des passages alternatifs, ce qui se produisit dans un cas. La plupart des membres de l'équipage étaient naturellement attelés au travail, ce qui laissait généralement la voie libre aux deux poursuivis.

Le félin noir s'arrêta tout à coup au pied d'une nouvelle série de marches dont il était censé faire l'ascension pour continuer sa course, fortement troublé comme en témoignait sa gueule bée. Une femme blonde au faciès légèrement méditerranéen et au béret incarnadin posé sur la tête l'attendait tout en haut de l'escalier ; il s'agissait de la jeune dame de son enregistrement. Elle braquait un révolver dans sa direction. L'arme, qui paraissait être d'une conception plutôt récente, était de couleur noire, à l'exception du barillet et du pontet qui étaient verts. Le matou la regarda fixement, interdit, jusqu'à ce qu'elle décharge une balle sur lui.

<< Hé ! Le chat ! Tu vas bien ? >>

La petite bête, collée au mur, était manifestement absorbée par ses pensées, comme déconnectée du monde extérieur ; le forçat la réveilla.

<< ... Hein ... Quoi ? >>

Des bruits de pas en provenance du niveau supérieur retentirent alors.

<< Ils arrivent de l'autre côté ! alerta le jeune homme.

— ... Cette femme ...

— De quoi parles-tu ? Ne traînons pas ! Nous devons sauver notre peau ! >>

À défaut de la confidente du Général Arkoudas, c'est un matelot à la carrure athlétique et à la mine apathique qui apparut au sommet de l'escalier.

<< Hé, garçon ! Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il au jeune évadé du pénitencier liégeois.

— Heu ... Rien ... >>

Zoran, sans plus attendre, chargea illico le matou dans ses bras et se mit à détaler comme un dératé dans le sens opposé.

<< C'était elle ! lâcha la petite bête.

— Qui ?

— ... Je ... Je suis déjà allé dans ce bateau, Zoran ! Je me rappelle qu'il y a un vaisseau submersible au plus bas niveau ! Nous pouvons encore nous échapper !

— Hein ? Un vaisseau submersible ? Qu'est-ce que tu racontes ?

— C'est rien, fais-moi confiance !

— Dis-moi par où il faut aller ! >>

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant