12.7 : La passerelle

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Le personnage en treillis d'automne, à cran, tirailla des jets de flamme en direction du chat

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Le personnage en treillis d'automne, à cran, tirailla des jets de flamme en direction du chat.

<< Te voilà ! Sale bête ! >>

L'animal esquiva le feu avec son aisance caractéristique dans un premier temps, sautillant sur le mobilier de l'espace de travail.

L'un des deux reptiles d'acier censés tenir Zoran en joue se mit à son tour à attaquer le matou en recourant à son Zater dorsal ; les projections de feu et de foudre s'entrecroisèrent. Cependant, l'importante combustion qui dévorait à présent les ailes aux plumes de cygne synthétiques précédemment renversées déclencha l'ensemble des extincteurs automatiques à eau du plafond ; ce fut l'averse. Le dragon qui tiraillait ses décharges magenta à ce moment là se retrouva hors-circuit et s'écroula sur lui-même.

Pyroski semblait de plus en plus déchaîné en multipliant les colonnes ardentes à tous azimuts, le félin noir continuant à y échapper habilement en fendant l'air dans une maîtrise millimétrée de ses mouvements.

<< Tu vas brûler, oui ? >> s'emporta l'homme au lance-flamme.

La petite bête, après un salto, se retrouva sur l'assise d'une chaise. Un nouveau jet de feu très consistant fut projeté dans sa direction, lui laissant à peine le temps de sauter de nouveau. Le second dragon, qui venait juste de s'élancer sur elle, se prit de plein fouet la colonne lumineuse et, à son tour enflammé, continua à la courser. Profitant de la brève distraction de l'artificier sur le moment, le Colonel ramassa sans plus attendre son Beryl. Il tira dans le dos de l'ennemi, perçant le réservoir d'huile et provoquant une boule de feu qui enveloppa l'ensemble du corps du personnage. Ce dernier émit d'effrayants cris aigus dans une hystérie intarissable, importunant les tympans des autres individus présents dans la pièce. Le dragon de feu fut stoppé net dans sa poursuite par Zoran qui lui happa la queue ; Górski profita de l'instant pour lui exploser la tête en le mitraillant, avant que le garçon au pantalon de visibilité, à deux doigts de se brûler les mains, ne le relâche en hurlant. L'officier polonais se leva ensuite et s'en alla administrer un vigoureux coup de pied sauté à l'artificier qui, sur le choc, se cogna la tête contre le volet avant de sombrer à terre. Pyroski se mit alors, instantanément, à rouler sur lui-même. L'ex-forçat évacua la pièce sous averse comme un dératé en compagnie du matou et du Colonel, enjambant les corps des hussards assommés.

<< Et cet homme ? demanda le félin noir, inquiet du sort de l'ennemi qu'ils venaient de laisser dans la salle de travail.

— Je m'en occupe. >>

Górski arracha la couverture anti-feu qui, sur le mur, était placée auprès de la lance d'incendie et retourna immédiatement sur les lieux pour sauver la vie de l'ennemi.

Un ciel gris lâchait d'abondantes cordes d'eau sur le quartier de l'Oesling. Sania était toujours attelée au travail derrière son moniteur ; Sélène, elle, avait quitté leur bureau commun. Un signal sonore immédiatement suivi de quelques coups à la porte retentirent. La tête d'Hélios s'afficha sur l'écran de la quarantenaire. Elle pressa un bouton virtuel qui déclencha l'ouverture du vantail. Le chef d'État-Major fit son entrée dans la pièce.

<< Sélène n'est pas là ?

— Non ... Elle est allée réceptionner la thérapeute qui est spécialement venue pour s'occuper de votre sœur aînée.

— Ah oui ... C'est juste.

— J'ai donc beaucoup de travail ... Depuis qu'Aurore ne travaille plus avec nous, nous sommes surchargées.

— Je vais voir ce que je peux faire pour accélérer la procédure de recrutement pour une nouvelle secrétaire.

— Merci.

— Bonne journée, Sania. >>

Le militaire fit demi-tour mais la dame au beau visage méditerranéen et densément fardé le rappela.

<< Général ! >>

Il se retourna.

<< Oui ?

— J'ai oublié de vous dire ... Le responsable du service informatique m'a contactée tout à l'heure. Quelqu'un aurait tenté une intrusion sur une passerelle pirate à partir de ce quartier vers l'Internet ennemi.

— Comment ça ? De quoi parlez-vous ?

— Heu ... Et bien ... Vous savez que l'État Suggéré n'a pas accès au réseau internet des pays avec lesquels nous sommes en conflit politique et vice-versa mais que nous disposons, ici-même au Campus, d'une solution mise à place par nos ingénieurs ... Et ...

— Oui, des passerelles permettant un accès pirate et qui ne peuvent être utilisées qu'en car d'extrême nécessité. C'est grâce à elles que nous pouvons garder un contact avec les rebellions locales. Et ensuite ?

— Justement, c'est là le problème ... Un visiteur non-identifié s'est connecté frauduleusement.

— Comment ? À partir du Campus ?

— Oui ... La machine incriminée n'a pas encore été retrouvée, la personne devait disposer de bons outils. Elle s'est connectée sur des serveurs de la Confédération baltique afin de consulter un dossier médical. Mais elle n'a pu rester en ligne que quelques secondes avant que des Lettons ne réagissent.

— Un dossier médical ? En Lettonie ?

— Oui ... Je n'en sais pas plus.

— Vous devriez en parler à Sélène, elle connait très bien la Confédération baltique et plus spécifiquement la Lettonie.

— Je sais. Je comptais le faire.

— Tenez-moi au courant, Sania. Cette affaire est inquiétante. >>

Il s'en alla, l'air préoccupé. La collègue de sa cadette se remit à la tâche.

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant