7.7 : Le fusil à foudre

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Une vingtaine de jeunes militaires, vêtus d'un treillis similaire à celui d'Anselme Rojas, se trouvaient réunis en salle de cours, chacun derrière une table de travail ; le Commandant Francis Stewart-Murray s'occupait de leur donner une leçon

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Une vingtaine de jeunes militaires, vêtus d'un treillis similaire à celui d'Anselme Rojas, se trouvaient réunis en salle de cours, chacun derrière une table de travail ; le Commandant Francis Stewart-Murray s'occupait de leur donner une leçon. Trois étudiants étrangers au groupe étaient présents au fond de la classe, les chemises en lin bleu foncé les distinguant très nettement des autres ; il s'agissait de Mégaclès et de ses deux camarades habituellement assistés par le Docteur Moen, ce dernier étant absent de la pièce. Le fils d'Hélios Arkoudas était vraisemblablement de loin le plus jeune élève présent, les autres ayant approximativement trois à cinq années de plus que lui.

L'officier aux jambes de fer tenait un fusil à foudre en main et diffusait des diapositives sur l'écran mural derrière lui afin d'illustrer son cours : << Je vais à présent revenir sur la technologie Zater, avec laquelle vous êtes déjà familiers ... Je vais rappeler quelques fondamentaux et nous passerons à la suite ... Le Zater est donc une arme permettant de neutraliser un ennemi sans le tuer, à moins de la régler à pleine puissance. >> expliqua-t-il en tournant, dans le sens des aiguilles d'une montre, un bouton placé au-dessus de la crosse.

Il poursuivit en rétrogradant le commutateur avant de placer le fusil en joue : << ... Autrement, la charge électrique assomme la cible, pour un certain temps selon l'énergie libérée. >>

Il déchargea un éclair magenta sur le mur, sans provoquer pour autant la moindre dégradation.

<< ... Cela nous permet ensuite de récupérer les corps ennemis et d'en faire ce que nous voulons ; des citoyens d'une région conquise, des forçats, des cobayes, des soldats ... >>

Les élèves se mirent à rire, à l'exception de Mégaclès, plongé dans les lignes de commandes qu'il tapotait sur la surface plane de sa table de travail. Son oncle par alliance continua : << ... Cette arme présente néanmoins de sérieux inconvénients. Elle est particulièrement vulnérable à l'eau et donc extrêmement dangereuse pour son utilisateur sous la pluie ; sa puissance moyenne s'amoindrit très sensiblement au-delà des deux cents mètres ; plus la décharge est forte, plus la batterie perd en énergie ; et, enfin, l'origine du tir est facilement repérable. Par contre, il faut voir le ... >>

Il s'interrompit, visiblement importuné par le criant manque d'attention de son neveu. Tout le monde se retourna. Dérangé par le silence, l'adolescent releva la tête de son écran, se découvrant pris en flagrant délit. Il défia ensuite son professeur du regard. Ce dernier perdit le duel visuel et, légèrement perturbé, reprit sa leçon : << Il faut ... Il faut voir le bon côté des choses ... Cette arme est trois fois plus légère qu'un fusil d'assaut, plus précise et ... Heu ... Elle n'a pas besoin d'être rechargée tous les trente tirs ... Elle demande également peu d'entretien, elle ne s'enraye pas et ... Hum ... Elle dispose d'une grande autonomie ... >>

Le jeune homme se replongea dans son interface en ligne de commande.


Un pick-up filait à toute berzingue sur la bundesautobahn-2 allemande, croisant un panneau de signalisation routière indiquant que la ville de Berlin était située à deux cent cinquante kilomètres. Klaus Friedrich était posé sur le siège conducteur, le chat et Zoran sur les deux autres sièges à sa droite. Le volant étant ployé, ils roulaient en mode automatique.

L'ex-forçat alluma l'écran tactile placé au centre du tableau de bord ; différentes prises de vues hétérogènes en terme de contenu y étaient diffusées, se succédant les unes aux autres toutes les quatre secondes dans un fondu enchaîné. Ils purent y voir les images d'archives d'un défilé militaire manifestement français ; une jolie vue aérienne sur le grand canyon ; un extrait de Trolley Troubles, le premier dessin-animé de la série Oswald le lapin chanceux produit par Walt Disney en 1927 ; une fillette, la tête levée, déambulant sous les lanternes colorées d'un marché oriental ; des fusées éclatant en feu d'artifice au-dessus du pont de Rialto à Venise ...

<< Zoran ... Tu m'as expliqué hier matin qu'il s'agissait d'images stimulantes ... Qu'est-ce que c'est ? À quoi servent-elles ? questionna l'animal, assis entre les deux hommes.

— Bon ... Heu ... Si mes souvenirs sont bons, tu ignores ce qu'est un stimulateur ?

— Non ... J'ai compris qu'il s'agissait d'une sorte de puce électronique implantée dans les cerveaux des citoyens mais je n'ai pas la moindre idée de son utilité ... >>

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant