16.5 : Je ne suis pas sûre que je pourrai m'en libérer

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Au volant d'un cabriolet militaire tout-terrain, Mégaclès Arkoudas traversait la cour intérieure du quartier de l'Oesling et, au moment de passer devant le mât sur lequel avaient été hissées en matinée les couleurs de la Suggestion, repéra soudain...

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Au volant d'un cabriolet militaire tout-terrain, Mégaclès Arkoudas traversait la cour intérieure du quartier de l'Oesling et, au moment de passer devant le mât sur lequel avaient été hissées en matinée les couleurs de la Suggestion, repéra soudainement sa tante Aurore en compagnie de la thérapeute Sørensen. La première était clairement en plein état de crise et la seconde essayait de toute évidence de la calmer.

<< Je n'en peux plus ! pleurait la quinquagénaire en peignoir de bain.

— Je suis ici pour vous aider, Madame Arkoudas ! Personne ici ne vous veut le moindre mal !

— Il sait tout de moi ... Je ne suis pas sûre que je pourrai m'en libérer !

— Venez avec moi, retournons à mon bureau !

— Non ! Il continue ! Il recommence ! Je voudrais qu'il arrête !

— Vous n'allez pas bien, Madame Arkoudas. Je dois vous soigner. >>

Le véhicule du jeune homme lunetté s'arrêta brusquement à leur niveau. Le conducteur passa immédiatement par-dessus la portière et prit la patiente quinquagénaire dans ses bras après avoir, d'un geste de la main, écarté de son passage la thérapeute albinos aux cheveux tressés.

<< Tout va bien ... Tout va bien, Tante Aurore ... Il ne faut pas crier comme ça ... >>

La pauvre dame était pantelante. Elle s'apaisa instantanément.

<< Je vais te ramener à tes appartements. Tu verras, ça ira mieux. >>

Sørensen était complètement interloquée. Le jeune homme, sans adresser le moindre mot à cette dernière, emmena la quinquagénaire jusqu'à l'automobile.

<< Tout va bien ... >> lui répéta-t-il.

Il se replaça sur le siège conducteur et redémarra. La thérapeute les observa s'éloigner, bouche bée.


Léo Alekna effectuait les cent pas dans la pièce qui abritait le caisson hyperbare. Un homme mince et chenu, vêtu d'une chemise bleue aux manches retroussées et d'un stéthoscope qui pendait en compagnie d'une cravate mal nouée autour du cou, fit son entrée.

<< Bonjour, Maréchal.

— Bonjour, Docteur ... >>

L'individu, apparemment médecin, s'approcha de l'un des hublots de la capsule et zyeuta brièvement au travers. Il releva la tête.

<< ... Alors ? fit le milicien.

— ... Son état n'évolue guère depuis ces derniers jours ... Nous sommes toutefois parvenus à accélérer la cicatrisation. >>

Le Maréchal à la veste en daim semblait songeur.

<< Vous savez ... Pour être sincère avec vous, il ne nous reste que très peu d'espoir ... exprima le professionnel au stéthoscope.

— On m'a dit la même chose à Riga ... mais je suis persuadé que le son de ma voix lui fait du bien ...

— J'aimerais pouvoir vous l'assurer ... >>

L'homme à la moustache et aux cheveux châtains se mit à faire quelques pas.

<< J'ai terminé une mission dans la région ... Je dois bientôt repartir en Lettonie. Je ne compte pas y retourner seul.

— Vous l'emmenez décidemment partout ... >> conclut le médecin.

La conversation fut coupée court par un signal d'appel sur le poignet du milicien. Il déclencha l'affichage semi-holographique présentant la patricienne censée diriger l'examen du matou au sous-sol.

<< Oui ?

— Maréchal Alekna ... Nous avons un problème ! >>

KATZEN - Tome 1 : Mémoire morte [Wattys2021]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant