soixante-et-un.

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J'ai très mal dormi

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J'ai très mal dormi. Vraiment très mal dormi.

Je me suis bêtement mise à pleurer hier soir, quand j'ai retiré le collier que Justin m'a offert et je me suis couché dans mon lit, ce sont les larmes qui m'ont endormi.

Comment j'ai pu bêtement tomber amoureuse de Justin franchement? Comment j'ai pu être aussi bête? Nous avons convenus de n'être que des sexfriends et pourtant, voilà où nous en sommes aujourd'hui: je l'aime.

J'aime Justin.

Je me déteste.

J'aurais aimé pouvoir continuer à vivre cet arrangement entre nous sans développer des sentiments. Est-ce forcément automatique? Mare et ma mère avaient raison? Il y a forcément des sentiments qui se faufilent entre deux sexfriends un moment donné?

Je crois que j'aurais préféré que ce soit lui qui tombe amoureux de moi franchement.

J'aurais préféré être celle qui lui brise le cœur plutôt que l'inverse.

Je sais que ça va arriver: Justin va me briser le cœur. Il n'éprouve aucun sentiment pour moi et il va simplement me dégager de sa vie. Je ne m'attends pas à grand-chose maintenant, je sais que notre petit arrangement va s'arrêter un moment et je me demande si je ne dois pas être celle qui le fait: tout arrêter.

Je devrais lui dire de venir ici et tout stopper. M'éloigner de lui le temps que je ne suis qu'au début de mes sentiments, comme ça, il sera plus facile de me séparer de lui.

Je souffle et me lève du canapé. Il est quatorze heures et j'ai envie de manger quelque chose. Du sucre. Je vais chercher quelque chose à grignoter dans mon garde-manger, il est rempli et pourtant, je ne sais pas quoi prendre. Je mords ma lèvre, M&M's? Skittles? Mars? Ou tout simplement du chocolat? Ou des gâteaux? Des fois, je déteste avoir trop de choix dans mon placard parce que je ne sais pas quoi prendre.

— Qu'est-ce que tu fais?

Je sursaute brusquement et me tourne vers Justin à l'entrée du garde-manger. Il est appuyé contre l'encadrement de la porte et il sourit.

— Tu as faim?

— Ouais.

— Et quel est le programme? Te goinfrer devant la télévision?

— Mmh, ouais.

J'attrape une poche de Shoko-Bons sur l'étagère et je me tourne vers Justin qui n'a pas bougé. Je mords l'intérieur de ma joue et me fais un passage entre la porte et lui pour rejoindre mon salon, je sens qu'il me suit.

J'aurais préféré qu'il ne vienne pas aujourd'hui. Soudainement, je ne sais plus comment agir avec lui, je n'ai plus envie de le voir pour le moment. C'est immature et débile mais peu importe.

— Tu as une sale tête Maia.

— Je sais...

— Tu as fait quoi cette nuit sérieux?

Il se fout de moi et s'assoit à côté de moi pour piquer des chocolats dans ma poche. Je hausse les épaules et regarde la télévision où tourne encore le dessin animé que j'ai lancé.

— Ce sont les bébés qui regardent les dessins animés.

— Non.

J'entends son rire puis plus rien un moment.

— Tu as mis mon collier.

Je le touche bêtement du bout des doigts. J'ai dit que je le mettrais tous les jours, j'ai dit que ça serait mon bijou quotidien tant je l'aime et je n'ai pas menti. Il est parfait et il va parfaitement avec ma tenue d'aujourd'hui.

— J'ai dit que je le ferais...

Je tourne mes yeux vers lui, il sourit simplement et ça étire doucement mes lèvres.

— C'est quoi le meilleur cadeau que tu as eu alors?

Je hausse les épaules.

— Peut-être la robe Chanel de mes parents.

C'est faux mais je ne lui dirais pas que celui que je préfère se trouve autour de mon cou.

— Ah ouais? Je pensais que c'était toi attaché au lit moi.

Je roule des yeux et regarde la télévision à nouveau. La pièce redevient calme et je me cale confortablement contre les coussins, Justin me fixe et je me demande sérieusement pourquoi.

— Tu es sûr que ça va Maia?

— Oui pourquoi?

— Je n'ai pas l'habitude de te voir aussi calme.

Je me demande si je dois lui demander d'arrêter ce truc entre nous. Je me dis que c'est la meilleure option que je peux avoir mais en même temps, si je veux arrêter, il va me poser mille questions, il va essayer de savoir pourquoi et je n'ai clairement pas envie de lui dire que je suis en train de tomber bêtement amoureuse de lui un peu plus chaque jour.

En plus de ça, si je lui demande d'arrêter, je suis certaine qu'il va aller voir d'autres filles et ça me serre le cœur de l'imaginer en train d'embrasser une autre fille. Je n'ai pas envie que ça arrive, j'ai envie qu'il reste avec moi, près de moi. Je n'ai pas envie de le pousser dans les bras d'une autre fille, de plusieurs filles d'ailleurs parce que je sais qu'il ne s'arrêtera pas à une seule.

Justin pique un Shoko-Bon et je le regarde du coin de l'œil.

— Tu ne travailles pas aujourd'hui?

— Non.

— Ton contrat est censé s'arrêter quand?

— La semaine prochaine.

J'espère pour lui qu'il va être prolongé, tout ceci semble plaire à Justin et j'espère pour lui qu'il pourra avoir accès à un CDI pour être enfin tranquille en ce qui concerne le travail.

Il faut dire que l'uniforme lui va plutôt bien. Quel dommage qu'il soit passé se changer avant de venir là.

Justin tire sur mon bras pour me remettre plus près de lui et je pose mes yeux sur son visage.

— Est-ce qu'il faut que je te réveille Maia? Parce que tu dors à moitié là.

Je vois son petit sourire en coin et je comprends son sous-entendu.

— Je suis fatiguée Justin.

— Je sais, je le vois. Tu as des cernes affreuses.

— Et toi, une gueule affreuse.

J'entends son rire et je mords ma lèvre.

— Dommage pour toi, j'aurais adoré te réveiller.

Je roule des yeux et le repousse pour qu'il me laisse tranquille. Je n'ai franchement pas la tête à ça.

— J'ai le droit de fouiller dans ton frigo?

Je hoche la tête et me repose comme j'étais au départ alors que Justin part faire comme chez lui dans la cuisine. Apparemment, il est décidé à squatter ma maison pour le reste de sa journée.

When Two Worlds CollideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant