Mille et une vies. [Imagines]

L'apprentissage qui n'a pas suffi.

Alors qu’Harry était en pleine répétition, Holly apprenait à conduire. Elle se trouvait dans l’une de ces voitures réservées aux étudiants en formation, son professeur avec elle. Elle pratiquait sa conduite afin d’éventuellement obtenir son permis. Le trajet élaboré avait commencé en ville pour se diriger vers la campagne. Ils roulaient depuis une quinzaine de minute, peut-être vingt, et tout allait étonnement bien.

« Vos mains sont moins crispées sur le volant et votre corps est plus détendu que la dernière fois. Vous semblez nettement plus confiante qu’il y a deux semaines également, commenta M. Connors.  Je me trompe?

– Non, vous avez raison, admis la jeune fille, les yeux toujours fixées devant elle.

– Et comment cela est-il possible? Si ce n’est pas trop indiscret, ajouta-t-il avant qu’Holly ne puisse répondre quoi que ce soit, ne voulant pas la brusquer.

– Je me suis pratiquée quelques fois avec mon petit-ami.

– Hé bien chapeau, parce que vous vous débrouillez encore mieux! »

         Cette remarque lui fit chaud au cœur, mais surtout à l’orgueil. Holly était contente d’entendre que les efforts qu’elle avait mis avec Harry avait porté fruits. Elle se détendit encore davantage, relâchant ses muscles. Un petit sourire se forma sur son visage, mais s’effaça aussitôt.  Un cerf venait de bondir à moins de 5 mètres devant eux, s’immobilisant au milieu de la route.

« Attention!, hurla M. Connors. »

         Mais Holly n’était qu’une apprentie, une débutante qui a toujours conduit dans la sécurité, sans danger. En aucun cas elle ne possédait l’expérience pour se sortir d’une situation comme celle-ci. Son cœur se mit à battre à 100 à l’heure alors que la voiture approchait de l’animal. Un coup de volant ou bien un coup de frein? De toute façon, l’impact sera brutal.

         Elle opta pour la pédale alors que l’instituteur, ayant opté pour le champ, donnant un coup brusque sur son volant. Résultat de tout ça? La voiture dévia vers la droite et les roues perdirent contact avec le sol. Elle se mit à faire des tonneaux, provoquant les hurlements terrifiant et à vous glacer le sang des jeunes gens. Lorsqu’elle s’immobilisa, plusieurs mètres plus loin, plus personne ne criait.

         Un automobiliste qui passait par là remarqua le tas de ferraille en mauvais état et se dépêcha d’appeler les secours. Rapidement, l’ambulance ainsi que les pompiers arrivèrent sur les lieux de l’accident.  Les pinces de désincarcération pour furent nécessaire pour extirper les deux anglais du véhicule. Aussitôt sortis, on les emmena à l’hôpital. La voiture était gravement détruite, presque autant que ses occupants. Malheureusement, l’un d’eux ne se rendit pas jusqu’à l’urgence – du moins pas vivant.

         Holly mourut en cours de route. Puisque les Anglais roulent à gauche, puisque le conducteur est assis à droite et puisque l’automobile a dévié vers la droite, c’est elle qui en a le plus souffert. Sa tête a heurté le volant avant d’être propulsée vers l’arrière, maintenue prisonnière par le coussin gonflable. Elle a asphyxié. Comme si ce n’était pas assez, elle a fait une hémorragie interne. Lorsqu’ils l’ont déplacée, c’est là que tout s’est détérioré. Plusieurs vaisseaux sanguins se sont rompus suite à l’impact, ce qui n’a pas empêché son cœur de propulser le sang dans ses veines. Le sang s’est répandu dans sa tête, et accident pour elle a été mortel.

                   

         Arrivé à l’hôpital, ils n’ont eu d’autre choix que constater son décès. C’est alors qu’ils ont appelé Harry pour le prévenir, lui qui était en train de chanter Ready To Run avec son groupe. Alors que Zayn chantait, il regarda la provenance de l’appel : c’était le cellulaire d’Holly. Il s’éloigna afin de répondre, curieux et impatient de savoir comment s’était déroulé son cours pratique.

«  Allô?

– Harry Styles?

– C’est moi, mais qui parle?

– Vous êtes bien le petit-ami d’Holly Cox?

– À qui suis-je en train de parler?, insista-t-il.

– Je suis le Dr Logan de l’hôpital London Bridge, je…

– Pourquoi est-ce que je parle à un médecin sur le cellulaire de ma petite-amie?, insista le jeune chanteur,  exaspéré.

– Votre petite-amie a malheureusement eu un accident.

– Quoi? Non, c’est…c’est impossible, bégaya-t-il.

– Mes condoléances, Monsieur Styles. »

         Ses mains, maintenant trop faibles, laissèrent tomber le portable qu’elles tenaient un instant plus tôt. Ses jambes, incapables de le supporter plus longtemps, se dérobèrent sous son poids. Il tomba à genoux en coulisse et enfoui son visage entre ses mains. Lorsque ses copains vinrent le rejoindre, ils le trouvèrent roulé en boule dans un coin. Il fut incapable de dire ou d’expliquer quoi que ce soit, puisque lui-même n’arrivait pas à comprendre ce qui était en train de se passer. Ce matin, il embrassait Holly avant qu’elle ne parte et lui souhaitait bonne chance lors de sa conduite alors que ce soir, on l’appelait pour lui dire qu’elle était morte. Qu’était-il arrivé? Harry l’ignorait, mais il voulait savoir. Il devait savoir.

         C’est accompagné de Zayn, qui avait refusé que son ami ébranlé ne parte seul, qu’il se rendit à l’hôpital. À l’accueil, il demanda à voir Holly, ce qu’on lui déconseilla. Il insista et haussa la voix malgré les protestations de son ami. La secrétaire fit appeler le médecin à qui il avait parlé. Celui-ci venait à peine d’arriver qu’aussitôt Harry le bombarda de questions.

« Qu’est-ce qui… Comment va-t-elle, où est-elle? Est-ce qu’elle va bien? Dans quel état est-elle? Je veux la voir, il faut absolument que je la vois.

-Monsieur Styles, comme je vous l’ai dit au téléphone…

-Elle n’est pas vraiment morte, n’est-ce pas? Elle est seulement dans le coma, elle ne peut pas… »

         Le Dr. Logan le guida jusqu’au corps sans vie de sa petite-amie, décrivant les causes de l’accident ainsi que les blessures qu’elle avait subies. Il souleva le drap blanc qui recouvrait son corps et, après avoir posé sa main sur l’épaule du jeune homme, s’en alla, les laissant seuls. Harry caressa ce visage ensanglanté et meurtri, les larmes roulant sur son visage. Il s’accrocha au rebord métallique, incapable de se tenir debout. Zayn, qui était resté en retrait, s’avança vers lui. Il le releva et supporta son poids. Harry se laissa aller contre son ami et pleura sur son épaule, ses mains agrippées à sa veste.

« Je lui ai tout appris, Zayn. Je lui ai tout appris, mais ça n’a pas suffi. »