Un conte de Fay.

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Partout, on ne parle que des histoires tragiques et dramatiques. Les manchettes sont remplies par les meurtres de ces jeunes filles qui ont rencontré des gens trouvés sur le net et qui ont naïvement cru avoir trouvé le vrai amour. Oui, c'est bien vrai, ce sont des faits. 81% des couples qui ont débuté à distance sur le web se basaient sur des mensonges, que ce soit sur l'âge de la personne, de leur apparence ou encore de leurs intentions. Mais qu'en est-il des autres?

Les 19% qui restent sont peut-être en minorité, mais ils sont là quand même. Ils existent. Il arrive que ces rencontres se passent bien et sans encombre. Oui, il arrive que des filles normales rencontrent des gars normaux. Pas de tueurs, ni de pédophiles, ni de chercheurs de reins à vendre sur le marché noir, ni de gens en recrutement d'humains à trafiquer. Juste un gars timide et une fille introvertie.

Ce que j'ai à vous raconter, c'est la rencontre d'un petit blondinet charmant et d'une jolie châtaine aux yeux verts. C'est la rencontre d'un musicien et d'une artiste. C'est la rencontre de Niall et de Fay, la superstar et la fille normale. Cette rencontre, cette histoire, c'est la nôtre.

*

« Tu crois que l'amour à distance, ça existe? »

Un matin, en me connectant sur Skyrock, j'ai vu que j'avais reçu ce message. Le destinateur, dont le pseudo AnOrdinaryBoy ne me rappelait personne, m'avait posé cette question à 3h15 une nuit de semaine. Sur le coup, j'étais un peu troublée. Pourquoi m'avait il posté cette question, pourquoi à moi et pourquoi à une heure pareille? Quelle urgence y avait-il à trois heure et quart du matin, un mardi, pour qu'il ressente le besoin de me demander cela? J'ai réfléchi à la réponse que j'allais lui donner. À vrai dire, j'ai réfléchi à l'opinion que j'avais sur l'amour à distance.

« Y'a des millions de gens sur Terre, pourquoi se contenter seulement de ceux qui se trouvent à proximité?, que je me suis dis. Quoi que... pourquoi chercher si loin quand on a déjà ce dont on a besoin tout près?, que j'ai auto-argumenté, revenant au point de départ.

L'espace d'une bonne heure, je me suis torturé les méninges à réfléchir et à me contredire. Je trouvais des raisons pour y croire, mais je les détruisais aussitôt avec des arguments contraires. J'essayais de trancher, de me positionner. Je voulais à tout prix faire un choix, mais j'avais tort. Je me trouvais dans une zone grise dont je faisais tout pour en sortir. J'ai perdu mon temps. Finalement, tout n'est peut-être pas seulement blanc ou noir.

« Peut-être. Après tout, qui sait ce qui peut arriver sur le web. »

C'est vrai après tout, qui sait? Qui connaît l'avenir? C'est peut-être le cas de Nostradamus, mais ce n'est certainement pas le miens. Je ne suis pas voyante ou devin. Je ne suis qu'une adolescente, voir même une jeune adulte, à la recherche de l'amour et de l'âme sœur. Où se trouve-t-il? Je n'en sais rien. Je ne prendrai pas le risque de passer à côté sous prétexte qu'il n'est pas si près de moi. Je dois rester ouverte. L'amour peut se trouver n'importe où, dans n'importe quel pays. Je suis prête à le chercher.

*

Les mois passent. Les saisons défilent. Le temps ne s'arrête pas, pas plus que mes conversations avec ce garçon. Pour des raisons qui lui appartiennent, il a préféré me donner son surnom plutôt que son prénom. Nini. C'est mignon je trouve. C'est attachant, ça fait penser à un enfant. Un enfant adorable. Ça lui va bien, puisqu'il est vraiment adorable.

Il m'a appris qu'il était Irlandais. Il vient de Mullingar, il a 21 ans et il jour de la guitare. Ni – c'est comme ça que moi, je l'appelle – a les cheveux bruns et les yeux bleus, il n'est pas très grand et il a de belles dents blanches. C'est la description qu'il m'a faite de lui. Il semblait mignon et sympathique, ou du moins je l'imaginais comme ça.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant