That should've been me.

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C'est moi qui conduisais. C'est moi qui étais au volant de la voiture. C'est moi qui ai accéléré et c'est moi qui n'ai pas pu ralentir lorsqu'elle l'a demandé. C'est ma faute, tout ça. Tout est ma faute. La dispute était de ma faute. La mauvaise manœuvre était de ma faute. L'accident était de ma faute. La mort d'Eden... est de ma faute.

Eden et moi revenions d'un dîner organisé par ses parents, souper qui s'était mal terminé. Je m'étais disputé avec son père, lui qui trouvait qu'elle « pourrait avoir tellement mieux comme fiancé »! Parce que oui, nous nous étions fiancés le matin même. Lorsque nous leur avons annoncé... La troisième Guerre Mondiale a éclaté. Il lui a hurlé que c'était « la pire erreur de sa vie », ce à quoi j'ai rétorqué qu'il se trompait. « T'étais trop occupé à me détester pour apprendre à me connaître, trop occupé à m'haïr pour voir que je rends ta fille heureuse », l'ai-je provoqué. Madame Fairchild, la mère d'Eden, a tenté de calmer son mari alors qu'Eden a essayé de faire de même avec moi. Finalement, nous sommes partis sur ce grand malaise- cette grande confrontation, plutôt.

Je lui ai ouvert la portière avant de la refermer-claquer, vexé et énervé. J'ai contourné le véhicule avant d'y grimper à mon tour. J'ai également claqué ma portière avant de démarrer sèchement. J'étais pire que frustré. Je bouillonnais intérieurement.

« Calme-toi, Cal, c'est rien, qu'elle m'a dit en posant sa main sur mon épaule afin de me détendre.

-Au contraire, Eden, au contraire. C'est pas rien du tout, crois-moi, ai-je marmonné, les mains crispées sur le volant.

-Mon père veut seulement que je sois heureuse, chéri. Il veut seulement ce qu'il y a de bien pour sa petite princesse...

-Et j'le suis pas assez, c'est ça?, ai-je haussé.

-J'ai pas dis ça, Cal.

-Toi, non.

-Mais..?

-Lui, oui.

-Je t'aime, ok? C'est tout ce qui compte.

-...

-Calum, reste pas silencieux, s'il te plaît... »

Mais je n'ai rien répondu. Je me suis contenté de fixer la route, les muscles toujours tendus. J'étais enragé et, sans avoir réalisé, je me suis mis à accélérer. De 60 km/h, nous sommes grimpés à 120.

« Cal, tu dépasses la limite là... »

Mais, buté et déterminé à lui faire la gueule, je n'ai rien rétorqué. Je ne l'ai même pas regardée. Je l'ai ignoré tout comme j'ai ignoré son commentaire. Nous roulions maintenant à 130 km/h.

« Calum, tu vas t'aire arrêter et tu le sais, m'a-t-elle dit pour me mettre ne garde. »

Mais je m'en foutais. Je ressentais maintenant l'excitation d'un pilote de course qui roule à toute vitesse sur une ligne droite. Ma colère s'était transformée en adrénaline qui allait à fond dans mes veines. 150 km/h.

« Calum Hood, sérieux, ralentis maintenant. C'est plus drôle du tout, tu m'entends? Arrête ton petit jeu, c'est dangereux et j'ai peur moi. J'voudrais pas avoir à te perdre, babe. »

Et c'est quand elle a dit ça que j'ai réalisé. J'ai réalisé que je ne mettais pas seulement ma vie en danger, mais la sienne également. C'est à ce moment que j'ai voulu tout arrêter. C'est à ce moment que j'ai voulu reprendre une vitesse normale et sécuritaire pour elle. C'est également lors de ce moment que je me suis rendu compte de la vitesse à laquelle on filait. 170 km/h.

Lorsque j'ai vu la courbe qui se rapprochait vite -très vite-, j'ai tenté de ralentir. Malheureusement, j'ai échoué. La chaussée mouillée ne m'a rien facilité, au contraire. Ça n'a fait que tout empirer. On a fait de l'hydroplanage. J'ai essayé de donner un coup de volant afin de nous ramener dans la bonne voie, sans succès convaincant. Nous avons fracassé le garde-fou. Sous la colère, je ne m'étais pas attaché lorsque je suis embarqué. Lors de l'impact, mon corps a été propulsé vers l'avant. Ma tête a frappé contre le pare-brise -pare-brise qui a éclaté. Je suis ensuite retombé contre mon siège, totalement et complètement sonné. J'avais mal au crâne. J'avais l'impression que mon cerveau se cognait partout. Je ressentais des résonnances dans mon esprit. Ma vue était embrouillée. Je suis tombé dans les vapes, perdant conscience.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant