Mille et une vies. [Imagines]

London Fire : Caserne 51.

Être pompier, ce n'est pas de tout repos. Durant 24h, tu es de garde. Tu travailles pendant une journée complète, répondant aux appels d'urgence dès qu'il y en a. Certains jours sont plus calmes que d'autres, mais il n'en reste pas moins que c'est éprouvant. Il faut toujours être prêt, autant mentalement que physiquement. Physiquement parce que, bien évidemment, c'est un boulot qui demande beaucoup de force et d'énergie, mais psychologiquement aussi, c'est épuisant. Tu assistes à des scènes horribles et difficiles. Parfois, certaines personnes, n'ayant pas pu être secourues, y laissent leur peau. Il faut être capable de surmonter les remords sinon, ça te bouffe de l'intérieur. Je le sais, je l'ai vécu.

Je suis le sergent Payne de la caserne 51. Je dirige l'escouade de secours de Londres depuis maintenant 3 ans. J'adore mon équipe, j'adore mes gars. J'aime mon travail, j'aime mon équipe, mais je déteste échouer. Ça n'arrive pas souvent, heureusement! On se démène à fond pour éviter que cela se produise.

Aujourd'hui, c'est vendredi. Il est presque 20h lorsque l'alarme retenti, indiquant un nouvel appel. Accident impliquant plusieurs véhicules près de Buckingham Palace. Nous nous levons tous de nos sièges, direction le camion. Après avoir enfilé nos bottes, nos manteaux et nos casques, on part vers le lieu de l'accident. Louis Tomlinson, le conducteur, roule vite, les sirènes en marche. Les voitures devant nous se rangent sur le côté afin de nous laisser passer. En moins de deux, nous sommes sur les lieux. Les pieds aussitôt sur le sol, j'observe la scène qui se trouve devant moi. 4 véhicules entremêlés, accidentées, et des passagers toujours à l'intérieur. Il faut faire vite, j'veux pas que ça explose.

« Tomlinson et Malik, évacuez le pick-up rouge. Horan et Styles, la Honda verte. Devine et Beales, la Toyota noire. Richards, on se charge de la Berline blanche.

– Hum, sergent? Vous devriez venir jeter un coup d'œil, me dit Devine, l'air presque mal à l'aise. »

Je m'approche de l'auto et, en jetant un coup d'œil dans la fenêtre ouverte du conducteur, je vois Leslie, ma petite-amie, assise sur le siège passager. Mon cœur rate un bond lorsque je réalise qu'elle se trouve là, dans une voiture esquintée. Le pick-up a foncé dans la voiture dans laquelle elle se trouve toujours et, comme par malchance, il a frappé la portière du côté passager, là où elle était assise. Il est impossible de la sortir avant d'avoir déplacé le camion rouge et il serait dangereux de la faire sortir du côté conducteur, j'ignore à quel point elle est blessée. C'est d'ailleurs ce qui me tue le plus. J'ignore si elle va bien, j'ignore comment elle va, j'ignore à quel point elle va bien.

« Devine et Beales, occupez-vous de la blanche. Richards, on va prendre celle-là en charge. Allez, on se magne! J'ai pas envie que ça nous éclate au visage. »

Et là, c'est le branle-bas de combat. Tout le monde se met au travail, ouvrant, découpant, scillant les carrosseries afin d'en extraire les passagers. Je vois mes hommes rassurer les victimes alors que d'autres s'affairent à les faire sortir. Moi, je rassure ma copine. Parmi tous les véhicules, il a fallu qu'elle se retrouve dans celui qui est le plus endommagé. Son front saigne – probablement que sa tête a heurté le tableau de bord. La personne qui se trouvait derrière le volant a été projetée hors de l'auto, ma collègue Teasdale est en train de se charger d'elle. Leslie semble d'ailleurs se rendre compte de son absence.

« Est-ce que Callie va bien? Où elle est, comment elle va? J'sais pas ce qui s'est passé, le pick-up est sorti de nulle part, mais notre lumière à nous était verte, donc la sienne l'était sûrement pas et..., débite-t-elle en vitesse.

– Hé, tout va bien, ok? Lou est avec ton amie, elle va s'en sortir et toi aussi. Respire, chérie.

– Oh mon dieu, c'est tellement... Je saigne, je suis blessée, je vais mourir!, qu'elle hurle en regardant la main couverte de sang qu'elle vient de poser contre son crâne. »