Ce que la vie a repris.

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Elle est morte. Mon soleil, mon bonheur, ma source de vie, ma Lilly, est partie. Ma fille, qui n'était même pas encore prête à seulement voir le jour, l'a accompagnée. C'est elle qui l'a guidée.

*Flashback*

Je regardais la télé lorsque Lilly, en train de faire la vaisselle, se mit à hurler de douleur. C'était un cri à fendre n'importe quoi, même le cœur le plus dur et le plus glacial. Elle était pliée en deux, les mains sur son ventre arrondi de 6 mois de grossesse. Je bondis du canapé et me précipitai vers elle.

"Lilly? Lilly! Qu'est-ce qui t'arrive, mon amour?

-Mon ventre... J'ai l'impression que l'on m'ouvre de l'intérieur et que tout y est broyé, tordu et déchiqueté, haleta-t-elle, les larmes aux yeux.

-Hum, ne t'en fais pas chérie, tout...ira bien. Je vais...je vais appeler les secours, bégayais-je, paniqué. "

J'empoignai le combiné et composai le numéro d'urgence. J'essayais tant bien que mal de formuler des propos clairs et cohérents, et ce, malgré la peur et l'inquiétude. Une ambulance fut envoyée en peu de temps, embarquant notre petite famille en devenir. Mon cœur battait à 100 à l'heure dans ma poitrine, cognant contre ma cage thoracique. Lilly était allongée sur le brancard, blême et grimaçante de douleur. Ça me tuait de la voir ainsi. L'infirmer, après avoir fait quelques vérifications sur son ventre en palpant, marmonna à son collègue de rouler plus vite, ce qu'il fit.

Je stressais à mort, j'angoissais, je paniquais. Léa n'est pas censée venir au monde maintenant : il est trop tôt! Ma puce, elle n'est pas encore prête à nous rejoindre...

Aussitôt arrivés à l'hôpital, ils l'ont emmenée. Ils les ont emmenérs toutes les deux. Ils m'ont fait asseoir dans la salle d'attente, puis ils sont partis avec ma copine et ma fille. Je n'ai reçu aucune explication de la part de ses médecins et infirmiers. Je tournai en rond entre les chaises tel la sourie prisonnière de ce labyrinthe. Je voulais savoir ce qu'il allait advenir d'elles. Je devais m'assurer qu'elles allaient bien et s'en sortiraient.

Après plus d'une heure de tourment, le médecin les ayant prises en charge vint me voir. -À écouter avec ceci : http://listenonrepeat.com/watch/?v=fASCN_yAWK4 - Il me guida jusqu'à la chambre où Lilly était allongée avec la petite dans les bras. Je me précipitai vers elles, espérant un quelconque pleur ou un simple mouvement, un signe de vie, n'importr lequel. Lilly ne bougea pas, Léa ne cria pas. Elles étaient figées ainsi à jamais...

Le médecin m'expliqua que le bébé l'a déchiré de l'intérieur en essayant de sortir. Sa tête était mal positionnée et il y a eu hémorragie internes; certains organes ont été touchés. Il se trouvait à être déjà trop tard lorsqu'elle a atterrie au bloc opératoire. Aucune d'elles n'a survécue.

J'enroulai ma copine de mes bras, englobant également le petit être sans vie que se trouvait être ma fille.

"Lilly, je t'aime mon amour Et Léa, mon petit ange... Papa avait tellement hâte de te voir, c'est vrai. Mais ce n'était pas une raison pour être si pressée! ! Pourquoi m'abandonnez-vous comme ça? Pourquoi me quittez-vous maintenant? On devait former une famille, tous ensembles! Maintenant...Maintenant, je n'ai plus rien!, m'exclamais-je en laissant couler un torrent de larmes. Lilly, nous devions nous marier et être heureux, vieillir tous les deux avec les petits! Qu'est-ce que tu fais de tous ses rêves irréalisés? De tous ses projets que l'on avait planifiés? De nous?!"

Je pleurais. Je pleurais au-dessus du corps sans vie de celle qui devait être la mère de ma fille, fille tout aussi froide et...morte. Je pleurais en pensant à ce mot. Je pleurais ces moments que je ne vivrai jamais. Je pleurais cet amour que je venais de perdre. Je pleurais ces soirées en amoureux qui ne se reproduiront plus. Je pleurais cet enfant qui ne grandira jamais. Je pleurais ses premiers pas qui ne fouleront jamais le sol du salon. Je pleurais ses cadeaux de fête des Pères que ma petite ne me donnera jamais. Je pleurais ces rencontres parents-élèves auxquelles je n'aurai pas à assister. Je pleurais ses petits-copains que je n'aurai pas à virer de la maison à grands coups de pied. Je pleurais ses disputes qui ne se présenteront jamais. Je pleurais ma fille et aussi ma fiancée. Je pleurais une vie anéantie par la perte, une vie maintenant dénuée de sens et d'amour.

*Flashback*

Je me rends tous les jours au cimetière depuis plus d'un an. Je visite les tombes de celles que j'ai aimées et dont je suis maintenant privées. J'y pose des fleurs également. Mais la souffrance, celle qui me transperçait autrefois le cœur, est encore là. Elle ne s'est jamais complètement guérie, toujours douloureuse malgré le temps qui passe. C'est de l'une que je ne peux oublier et qui fait désormais partie de moi. Je dois vivre avec ce passé qui ma hantera à jamais.

La vie est dure. La vie est cruelle. La vie et de ces pétasses qui enlève ce qui compte le plus. La vie, c'est une de ces garces qui prend des décisions selon ce qui sera le plus pénible à vivre. C'est une de ces égoïstes qui ne rend pas ce qui a été injustement pris. La vie est une chienne et je l'emmerde pour ce dont elle m'a privé, ces vies qu'elle a injustement prises.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant