Je dormais. Je parle bien au passé, parce que ce n’est plus le cas. J’étais bien au chaud, emmitouflée dans les couvertures. Je rêvais…jusqu’à ce que Michael décide qu’il était temps que je me réveille. Je rêvais…jusqu’à ce qu’il décide qu’il était l’heure que je me lève.
« Akea, réveille-toi, c’est Noël!, s’exclama-t-il en entrant dans la chambre, et je constatai alors qu’il n’y étais plus – depuis un moment, à en juger par la froideur de l’espace vide qu’il avait occupée cette nuit.
– Considérant le fait qu’hier était la veille de Noël, je me doute bien qu’aujourd’hui, on est le 25. Quelle heure il est?, questionnais-je en levant ma tête de l’oreiller sur laquelle elle reposait.
– 7h du matin, dit-il en venant posant son menton sur ses coudes accotés sur le rebord du lit.
– Tu m’as réveillée à 7h du matin?!, haussais-je en lui jetant un regard étonné. 7h du matin…un jour de congé…
– Mais c’est Noël!, protesta Michael d’une voix boudeuse. C’est la première fois qu’Il vient dans notre appartement!
– Tu sais que le Père Noël existe pas pour de vrai…n’est-ce pas?
– Il existe! C’est juste qu’Il te fait pas de cadeaux, parce que t’en mérite pas, me nargua-t-il avant de se raviser, voyant que sa remarque ne me faisait pas rire.
– Pourquoi tu m’as arrachée à ce doux sommeil, Mike?, soupirais-je.
– Je t’ai fait des cadeaux et des surprises, moi, alors viens voir!, et il tira sur les couvertures, exposant mon corps chaud à l’air froid de décembre. »
Je frissonnai, mais me levai malgré tout, sachant qu’il me serait impossible de me rendormir. Une fois assise en tailleur sur le matelas, les bras croisés sur ma poitrine, je me mis à le fixer, une moue boudeuse sur le visage. Michael s’approcha de moi, posant ses mains sur mes joues. Sa tête se trouvait à quelques centimètres de la mienne, et il arborait un sourire niais.
« Tu vas venir voir tes surprises?
– Je te déteste quand tu me réveilles à des heures pareilles. »
Michael posa furtivement ses lèvres sur les miennes avant de décroiser mes bras – facilement, puisque je n’opposai aucune résistance. Ses doigts s’attachèrent aux miens afin de pouvoir mieux m’entraîner. Il m’extirpa du lit, ses mains tirant sur les miennes de manière pressante. Il me traîna jusqu’au salon où il me fit asseoir sur le sofa avant de se diriger vers le sapin, et il était plus excité que moi à l’idée de me donner des cadeaux.
« Qu’est-ce que tu veux ouvrir en premier, un sac avec du papier de soie ou un truc emballé? Un gros, un moyen ou un petit?
– Heu…
– Le rouge avec du doré ou celui avec de l’argent? Celui avec des bonhommes de neige ou des reines? À moins que tu préfères un sac? T’aimerais mieux celui avec le papier de soie rouge ou celui avec le vert? Celui…
– Michael!, coupais-je. Calme-toi, babe, d’accord? Je vais tous les ouvrir de toute façon, lui dis-je en riant, m’approchant pour ébouriffer ses cheveux. Combien de cadeaux il y a pour moi?
– Hum, beaucoup…
– T’as dépassé la limite qu’on s’était dit, pas vrai?
– …c’est notre premier Noël ensemble! Tu te rends compte?
– Tu te rends compte que tu m’as réveillée à 7h du matin aussi?
– Arrête de te plaindre!, soupira-t-il, exaspéré par mes râlements. Je sais qu’au fond, t’es contente, ajouta-t-il en me prenant dans ses bras, souriant. »
Et, bien que je refusais de lui avouer – ou du moins de le montrer –, il n’avait pas tort. J’étais effectivement touchée par tous les cadeaux qu’il avait emballés et placés pour moi sous le sapin. Michael s’était vraiment impliqué.
« Hey, hum, Mike…
– Oui?
– Dis-moi… est-ce que ces décorations étaient là hier soir?, demandais-je en pointant les guirlandes accrochées sur les murs du salon et de la cuisine.
– Je les ai peut-être mises ce matin…
– Mais à quelle heure tu t’es levé?!, m’exclamais-je. »
Les guirlandes colorées avaient été suspendues, ajoutant de l’éclat à l’appartement. Des rouges, des bleues, des argentés, des mauves, des dorées… Il s’était vraiment forcé. Des autocollants de lutins et de pingouins avaient été collés dans les fenêtres, et des flocons en papier avaient été scotchés un peu partout. L’appartement se trouvait entièrement décoré, complètement enjolivé. L’air était enfin – et pour de vrai – à la fête, celle de Noël.
« Ça te plait alors?, s’enquit-il, se dandinant d’un pied à l’autre comme s’il était anxieux à propos de la réponse que j’allais lui donner.
– Tu veux rire? C’est magnifique!
– Je sais que ton père était contre cette tradition et contre cette pratique catholique, et donc qu’il refusait de célébrer. Qu’il refusait que vous la célébriez, en fait. Je sais aussi que ça t’as déçu. Tu me l’as dit un soir où t’étais saoule, expliqua-t-il devant mon air interrogatif.
– T’as fait tout ça…pour moi?, murmurais-je, émue.
– Pour qui d’autre j’aurais pu faire tout ça? Je voulais que notre premier Noël ensemble soit mémorable. Je voulais que celui-ci surpasse tous les autres que t’as eus, et je voulais être à tes côtés pour célébrer comme il se doit. Je voulais que tu puisses vivre la magie au moins une fois dans ta vie et… »
Et je lui sautai dessus, littéralement. Je nouai mes bras autours de sa nuque avant de l’embrasser passionnément. Mes jambes s’enroulèrent à sa taille, et ses mains vinrent se placer sous mes fesses pour me supporter et pour éviter que je ne tombe. J’étais touchée comme jamais je ne l’avais été. L’émotion m’avait assaillie, je n’ai su comment réagir. Des larmes de joie coulèrent sur mes joues, mouillant nos deux visages collés. Il rompit le baiser pour les essuyer, sa main droite caressant ma pommette.
« C’est juste…
– Cucul? Quétaine?
– Magnifique, magique…et surtout, surtout, très réussi.
– Oui?
– Oui. C’est tout simplement le plus beau 25 décembre de toute ma vie! Je t’en remercie.
– Alors…lequel de tes cadeaux tu veux ouvrir en premier?
– Hé bien… je crois que je vais commencer…, susurrais-je avant de prendre une pause, répondant finalement, par toi. »
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Mille et une vies. [Imagines]
Roman pour AdolescentsReccueil de plusieurs segments de vies de différents personnages dans des situations particulières. Parfois tristes, parfois romantiques, parfois violentes, ces histoires sauront peut-être vous émouvoir. Elles peuvent vous faire rire, elles peuvent...