Un retour plus tôt que prévu -Ashton & Katalina

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         Lors des vacances des Fêtes, ma mère a insisté pour nous emmener, Harry, Lauren et moi, à New York. Elle voulait que l'on aille célébrer  la nouvelle année là-bas, à Time Square. L'idée me tentait, mais... J'étais quelque peu déçu de quitter ma copine, déjà que je ne la voyais pas souvent. Étant régulièrement absent, j'ai peu de temps à passer à ses côtés – j'ai peu de congés. Quand j'en ai la chance, j'aime bien en profiter au maximum. Je croyais que ma mère voulait m'empêcher de la voir... et, tout compte fait, elle n'avait pas tort. Elle m'a permis d'ouvrir les yeux sur la véritable personne que Katalina était. Elle m'a permis de réaliser à quel point je me suis fait berner. Elle m'a permis de réaliser que je dois me fier à mon intuition et à ma première impression, parce que c'est souvent la bonne.

         Quand j'ai annoncé à Katalina que je partais pour une semaine, elle a semblé triste! ...l'espace de trois secondes et quart. Un mince sourire est apparu sur son visage, sourire qu'elle a aussitôt effacé en croyant que je ne l'avais pas vu. Erreur.

« Tu vas être avec ta famille, Ash, qu'elle a dit pour me motiver. Tu vas passer du bon temps avec ton frère, ta sœur et ta mère! Le jour de l'an à New York, ce n'est pas une punition tu sais.

-Ça l'est de m'éloigner de toi.

-Ils ont le droit de profiter un peu de toi, tu crois pas? Après tout, ils étaient là avant moi.

-Tu dois avoir raison, sans doute... Sauf que je voulais pouvoir profiter de toi moi, ai-je répondu, une moue boudeuse sur le visage.

-Tu le ferras à ton retour, a-t-elle murmuré en caressant ma joue. »

         Au début, sa réaction m'a étonné. J'ai cru qu'elle était contente que je parte. J'ai cru que mon absence la ravissait de bonheur. Après y avoir réfléchi, je me suis dit qu'elle devait avoir une idée en tête. Je me suis imaginé un cadeau qui vaudrait plus que tout l'or du monde. Je me suis imaginé une fête qu'elle aurait organisé en mon honneur. Je me suis imaginé des surprises magiques. Effectivement, des surprises, lorsque je suis revenu, il y en a eues. Elles étaient seulement loin d'être fantastiques. À vrai dire, elles étaient complètement horribles. À vrai dire, ma première impression était la bonne : mon départ ne la dérangeait pas, au contraire. Mon départ la ravissait vraiment. À vrai dire, j'aurais préféré revenir à la date qui avait été fixée. À vrai dire, je crois que j'aurais préféré ne pas savoir.

         J'aurais préféré ne pas savoir ce qui se passait lorsque je partais. J'aurais préféré ne pas savoir ce qu'elle faisait en cachette. J'aurais préféré ne pas découvrir son secret, j'aurais préféré qu'il reste caché. J'aurais préféré ne pas rentrer pour la trouver au lit, dans les bras de mon meilleur ami.

         Aussitôt à la maison, je l'ai appelée. En allant porter ma valise dans ma chambre, j'ai composé le numéro de son portable. À peine une sonnerie plus tard, son répondeur prenait le relais. « Bonjour, c'est bien moi, Katalina! Comme vous le remarquez sûrement, je ne peux vous répondre pour le moment. Laissez un message ou rappelez plus tard! » Je me suis dis que, encore une fois, elle devait avoir éteint son portable avec sa fesse – son portable est presque toujours dans sa poche arrière. En soupirant, j'ai pris ma veste et, après avoir hurlé à ma mère que je sortais voir Kat, j'ai quitté la maison. Sur le chemin, j'étais tout excité à l'idée d'enfin la retrouver. Ce que je ne savais pas, c'est que quelqu'un était plus excité que moi.

         Quand je suis arrivé chez elle, sa voiture était dans l'entrée, signe qu'elle n'était probablement pas partie. Comme à mon habitude, je suis entré sans frapper.

« Kat? C'est moi, je suis là!, me suis-je exclamé en accrochant ma veste sur la patère. »

         Personne ne m'a répondu, enfin pas comme je l'espérais. Le seul bruit qui a comblé le silence était semblable à un lit qui craque. Ce bruit, c'était le bois secoué par les coups de reins d'un amant. Ce bruit, c'était mon meilleur ami qui était en train de sauter ma copine.

         J'ai ensuite entendu un cri – son cri. Ce cri qu'elle pousse lorsque je lui fais l'amour. Je suis monté au quart de tour, dévalant les marches quatre à quatre. Une image s'est imposée dans mon esprit, image que j'ai tenté de chasser. Lorsque je suis entré dans la chambre de Katalina, l'image que j'avais imaginée... avait pris vie. Ma petite-amie se faisait littéralement baiser par un homme sans visage, mais j'étais certain d'avoir déjà vu ces fesses auparavant. Aucun des deux amants ne semblait s'être aperçu de ma présence, et j'étais trop choqué pour me manifester. Mon amour, ma Katalina était en train de me tromper.

Je me sentais mal. Je sentais mon cœur se déchirer en morceaux trop petits pour être recollés. Je les sentais exploser un à un comme des pétards, s'enflammant dans ma cage thoracique. Je sentais un feu ardent qui brûlait dans ma poitrine. Je ne sentais plus mes jambes. C'était comme si la circulation sanguine s'était brusquement arrêtée. Je me suis agrippé à la commode pour ne pas tomber, et j'ai fait tomber la lampe qui se trouvait dessus. Celle-ci s'est écrasée sur le sol, le ver s'étendant partout autour de moi. Katalina a hurlé, et l'homme sans visage aux fesses parfaites s'est interrompu dans son élan. Le coït n'a pas pu se poursuivre.

         Après être sorti de son corps, il a roulé à côté d'elle. Ils se sont précipitamment cachés à l'aide de la couverture, et l'homme sans visage a pris celui d'une des pires personnes qu'il aurait pu : Calum. Mon meilleur ami, Calum. Le bassiste de mon groupe, Calum. Le non-chinois-ni-asiatique, Calum. Mon ancien meilleur ami, Calum.  

« Ashton, je... Je croyais que tu rentrais seulement demain, bégaya-t-elle.

-C'est ce qui était prévu, oui. Alors c'est pour ça que mon départ te dérangeait pas, parce que tu saurais que t'aurais une autre bite disponible pour te baiser? Et quand il est pas là non plus, t'as un autre remplaçant? T'as combien d'amants, un pour chaque jour de la semaine?

-Ashton, arrête, c'est...

-Toi, tu t'es pas arrêtée pourtant. Toi, t'as continué de me tromper. Ça fait longtemps que tu me joue dans le dos comme ça?

-Ash, c'est pas important...

-Combien, Katalina?, insistais-je, les dents serrées.

-7 mois.

-Et on est ensemble depuis 6 mois...

-Ashton, c'est pas toi...

-Je sais bien que c'est pas moi! Je sais bien que j'ai toujours été loyal, moi! Visiblement, c'est un concept qu'aucun de vous ne connait, crachais-je. Et toi, ajoutais-je en pointant le traître, comment t'as pu? Comment t'as pu m'écouter parler de mon couple sans rien dire? Comment t'as pu écouter nos problèmes et me conseiller sur la façon de les régler alors que tu la baisais en secret? Comment t'as pu me regarder dans les yeux, Cal?!

-Ashton, écoute, c'est pas sa faute...

-Essaie pas de l'innocenter, parce que tu te baises pas tout seul. Non. J'veux rien entendre, Kat. Il est trop tard pour avouer maintenant. Vous voulez être ensembles? Parfait! Ce sera sans moi. »

         Sans même me retourner, je suis parti. J'ai dévalé les escaliers, empoigné ma veste et claqué la porte derrière moi, sachant pertinemment que je ne reviendrais plus jamais.

Pendant 6 mois, ils m'ont trahi. Pendant 6 mois, ils ont ri de moi. C'est fini maintenant. Je ne me laisserai plus avoir. J'ai découvert la vérité, ils ne pourront plus me faire croire à des mensonges. Je sais tout, j'ai tout compris.

Son portable était en fait éteint... pour qu'elle puisse avoir du cul.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant