Revirement.

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Marylou Clifford, femme de Michael. Oui, je suis sa femme depuis maintenant 2 ans. Nous étions jeunes, certes -il avait 19 ans et j'en avais 18-, mais nous nous aimions. Évidemment, parfois, c'est dur. L'amour à distance n'a rien de facile, croyez-moi. Il arrive souvent que je ne le vois pas pendant des semaines, parfois même des mois. Par moments, j'aimerais l'avoir près de moi. Malheureusement, lorsque ces envies me prennent, il se trouve généralement à l'opposé du globe. «Est-ce qu'il a pensé à moi aujourd'hui? Est-ce que je lui ai manqué autant qu'il m'a manqué?», que je me demande tous les soirs. Parfois, il m'arrive de pleurer, seule dans notre grand lit. J'aimerais me coller contre lui, sentir ses bras qui refusent de me laisser partir et surtout, sentir sa chaleur. Seule, je ne ressens que froideur et solitude. Heureusement, j'arrive à garder espoir. Chaque jour qui passe me rapproche de son retour.

Il revient à la maison aujourd'hui. Après 3 mois de tournées en Amérique et en Europe, il revient enfin chez lui, chez nous. Je vais retrouver mon mari ce soir! Je retrouverai ses câlins. Je retrouverai nos soirées collées à regarder la télé. Je retrouverai mes cours de guitare privés. Je retrouverai la chaleur de son corps et de son âme. Je retrouverai mon mari ce soir.

Je ne cesse de regarder l'heure qui passe en la maudissant d'être si lente. Les minutes semblent s'étirer indéfiniment, troublant l'espace temps ainsi que mes repères. J'étais assise sur le canapé à regarder les aiguilles de l'horloge tourner. En soupirant et en maugréant, j'ai empoigné le premier livre qui m'est tombé sous la main. C'était le dernier tome de Vampire Diaries, celui que j'avais commencé sans jamais le terminer. Je l'ai ouvert à la première page et l'ai relu du tout début. « En m'occupant, le temps me paraîtra moins long», me suis-je dis. Je me suis plongée dans l'histoire, tournant page après page, dévorant chapitre après chapitre.

Après avoir terminé la dernière page, j'ai refermé le livre que j'ai reposé sur la table basse du salon. J'ai regardé l'heure, soulagée. Il devrait bientôt être rentré, ce n'est plus qu'une question de minutes. Je me mis à contempler les murs de notre maison, n'ayant rien de mieux à faire. Lorsque je vis les phares d'une voiture éclairer la cour, je me mis à sourire comme une idiote. Il est là, il arrive.

Lorsque Michael eut franchi la porte, je me précipitai vers lui en courant. Je lui sautai dessus, enroulant mes jambes autours de sa taille et nouant mes bras à sa nuque. Je l'embrassai avec plus de passion et d'amour que jamais auparavant. S'il y a bien une chose que j'apprécie des départs et des absences, ce sont les retrouvailles. Elles sont magiques et romantiques, c'est fantastique.

«Mickey, tu m'as tellement manqué!, m'exclamais-je.

-Tu m'as manqué aussi, dit-il avec un manque d'enthousiaste qu'il tenta de cacher par un sourire. »

Il m'a reposé par terre avant de m'entraîner vers le canapé. Il s'y est assis et a simplement attendu que je fasse de même. D'habitude, il m'aurait doucement tirée pour que je m'installe près de lui- ou sur lui, dépendant des jours. Là, il n'a rient fait. Pas le moindre geste. C'est étrange...

Je me suis donc assise par moi-même après être restée debout à attendre, comme une conne, un geste qu'il n'a jamais fait, et ce, pendant 2 minutes. J'étais à une quinzaine de centimètres de lui et, étonnement, il n'a rien tenté pour combler cette distance, ce qu'il aurait normalement fait.

J'ai glissé ma main sur sa cuisse, main qu'il a retirée et posée entre l'espace qui nous séparait. Je suis incapable de me retenir plus longtemps, il faut que je sache.

« Michael, qu'est-ce qui ne va pas, qu'est-ce qui se passe?

-Rien, tout va bien.

-Si tout va bien, quel est le problème alors? Pourquoi es-tu si...froid et si distant avec moi?

-...

-Pourquoi repousses-tu les contacts que j'essaie de créer avec toi?

-...

-Je ne t'attire plus, c'est ça? Je suis devenue fade à tes yeux, et ce, après seulement 2 ans de mariage?

-Non, ça n'a rien à voir!, intervint-il enfin.

-Michael, je t'en supplie, explique moi!

-Je ne peux plus te toucher.

-Quoi?

-Je ne peux plus te...

-Mais pourquoi?

-Je ne le mérite plus.

-Qu'est-ce que tu racontes?

-Je ne TE mérite plus. »

Je ne comprends pas, je ne comprends plus. Qu'est-ce que c'est que ces conneries?! Bien sûr qu'il mérite de me toucher, c'est mon mari, le seul à qui j'ai dit oui!

« Chéri, de quoi parles-tu?

-J'ai trahi mes vœux.

-Pourquoi... Pourquoi dis-tu ça?

-Un soir, alors que nous étions en Italie...

-Oui?

-Les gars m'ont trainé dans un club. On s'est amusé, on a bu, on a dansé, on a discuté et...

-Et?

-On a rencontré des filles.

-Michael, non...

-J'imagine que j'ai trop bu, parce qu'en me réveillant, je ne me souvenais de rien. J'étais pourtant dans ma chambre d'hôtel, mais je n'y étais pas seul.

-Arrête, tais-toi...

-Je suis désolé, je ne voulais même pas y aller, c'est juré!

-Peut-être, mais c'est arrivé. Tu... Tu m'as trompée!, m'exclamais-je.

-C'était un accident, c'était un imprévu!

-J'espère bien!, hurlais-je.

-Marylou..., murmura-t-il en s'approchant de moi alors qu'il était trop tard. »

Je me suis relevée avant de croiser les bras sur ma poitrine, me promenant de long en large dans le salon. Je n'arrive pas à y croire, il m'a trompée... Il a couché avec une autre femme que la sienne...

« On s'était juré fidélité, Michael. On s'était juré de renoncer aux autres, Michael. On se l'était juré devant des centaines de personnes merde!

-Bébé, écoute...

-Comment oses-tu encore m'appeler ainsi? Comment oses-tu encore utiliser ce surnom que tu m'as donné lorsque tu disais m'aimer?

-Mais je t'aime, tu le sais bien!

-Pourquoi t'as couché avec une autre poufiasse alors hein?!

-Tu me manquais et...je me sentais seul...

-Hé bien moi aussi, figure toi! La seule différence est que, moi, j'ai choisi de rester seule plutôt que de combler ma solitude avec le premier venu. Je n'arrive...pas à croire que tu ais pu...

-Lou, s'il te plait, laisse-moi une chance, me supplia-t-il, les yeux humides.

-Comment pourrais-je te faire confiance à nouveau? Tu m'as trahi!

-...

-Si je t'ai laissé partir, c'est parce que j'avais foi en toi. Je t'ai cru capable de te maitriser, de maitriser tes hormones. J'avais visiblement tort.

-Je comprends que tu ais besoin de temps pour digérer tout ça, mais...

-Je ne pourrai jamais digérer ça, tu m'entends?!, haussais-je. Jamais je ne pourrai te pardonner cette trahison. »

J'ai retiré ma bague, celle qu'il m'a offerte lorsqu'il a voulu me marier, et l'ai déposée sur la table basse avec rage. Sans un dernier regard -je ne voulais pas qu'il voit les larmes qu'il venait de faire couler-, je suis sortie de la maison. Je suis partie sans jamais revenir.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant