Ces mots gravés.

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Étant dans ce que l'ont peut appeler la "haute-société", je me suis toujours tenue à l'écart de tous ces gars aux vêtements déchirés et aux cheveux colorés. Je ne les juge pas, seulement... Je ne suis pas comme eux. Je suis bien élevée, je ne fume pas, je ne bois pas et je ne couche pas avec tout ce qui bouge. Je suis simplement moi, une jeune fille de 16 ans qui est choyée par ses parents.

Enfin...Sauf aujourd'hui. Je me suis disputée avec eux. J'en avais mare de leurs règles trop strictes. J'avais envie de me rebeller un peu, d'être une adolescente normale pour une fois. Je suis donc descendue rejoindre mes parents vêtue ainsi -->(voir lien externe)<--, ce qui les a totalement outré. Moi qui avait l'habitude de porter de jolies robes chères et des vêtements de marques, quel scandale! Je suis tout de même partie pour l'école dans cette tenue, à leur plus grand découragement d'ailleurs. Je voulais être comme les autres. Je ne voulais plus être différente, car la différence fait mal pour celui ou celle qui la porte.

En arrivant au lycée, je fus grandement observée par les autres élèves. Ils semblaient tous aussi étonnés que mes parents, voir même plus. Je marchai devant eux, la tête haute et le regard droit. Je me rendis à ma case afin d'y déposer mes effets personnels, exactement comme je le fais tous les jours. La seule différence est que...je suis habillée différemment.

Lorsque Chuck, le plus punk de tous les étudiants du bahut, vint s'adosser à la case de mon voisin, je ne lui jetai même pas un coup d'œil. Je me contentais d'être indifférente à sa présence, comme je le fais si bien depuis le début de ma scolarité. Je m'apprêtais à me rendre à mon cour de science lorsqu'il m'agrippa le bras, m'obligeant à lui faire face.

"Alors, on se la joue rebelle maintenant?, qu'il me demanda en souriant avec malice.

-C'est pas tes affaires.

-Tu vas te joindre à notre bande? Maintenant que tu as le look...

-Quoi? Mais t'es cinglé!

-J'en conclus donc que c'est un non?

-T'es brillant aujourd'hui, est-ce que t'as finalement décidé de te servir de ton cerveau après toute ces années d'inutilité? "

Vexé par mon commentaire, il se mit à serrer mon poignet avec force. Il s'approcha de moi. Plus il avançait, plus je reculais. Je commençais à avoir peur. Une boule se formait dans ma gorge. Peut-être avais-je été trop loin avec lui, et probablement que j'allais regretter.

"Chuck, laisse-la tranquille!, intervint Michael en posant son bras sur son épaule.

-T'as entendu ce qu'elle m'a dit?! Ce n'est pas parce que c'est une fille qu'elle peut tout se permettre.

-Je me charge de son cas.

-Quoi? Mais je...

-Tais-toi et viens, me marmonna-t-il en m'empoignant par la taille. "

Michael me guida jusqu'à la sortie de l'établissement, poussa la porte et m'entraîna dehors. J'étais forcée de le suivre, ne pouvant pas résister à sa force grandement supérieur à la mienne.

"Michael, qu'est-ce que tu fais?

-Je t'emmène au parc, dit-il simplement.

-Quoi? Mais il faut que...

-Arrête de discuter et vient!

-Et toi, arrête de me couper à chaque phrase que j'essaie de dire! "

Pour seule réponse, il se contenta de marcher plus vite. Je peinais à le suivre. J'aurais dû m'écouter et choisir des talons plus petits...

**

Je m'adossai à l'arbre, n'adressant mot au punk qui m'y avait emmenée. Je croisais les jambes, signe que je me renfermai à lui.

"Anaëlle...

-...

-Anaëlle, écoute-moi...

-...

-Ananouille...

-Ne m'appelle plus comme ça.

-Pourquoi? On était amis avant, non?

-Justement, c'était avant. C'était dans le temps où tes cheveux n'avaient qu'une couleur naturelle et où tu n'avais pas de tatouages. C'était avant que tu entres dans la bande dont Chuck est le chef. C'était avant que tu ne deviennes ce que tu es maintenant.

-J'ai changé physiquement, mais je suis resté le même! Je suis resté le même pour toi, Ana...

-De quoi est-ce que tu parles?

-Tu n'as donc jamais rien vu...

-Rien vu de quoi, qu'est-ce que tu veux dire?

-Je t'aimais, Ana. Je t'ai aimé comme un fou! Et je n'ai jamais cessé d'ailleurs.

-Mikey... "

Il s'avança vers moi alors que je ne pouvais plus reculer. Il soupira avec nostalgie en pointant des mots qui avaient été gravés dans l'écorce, juste à côté de mon épaule.

"Michanaëlle à jamais, lisais-je.

-Il faut croire que j'avais tort..., murmura-t-il.

-C'est toi qui a écris ça?

-Oui.

-Pourquoi?

-Parce que je t'aimais! Et parce que je t'aime toujours, Ana. Tu te souviens du jour où tu m'as promis que l'on serait toujours là pour l'autre? Où l'on s'était juré de rester ami quoi qu'il arrive?

-On a échoué...

-Mais il n'est pas trop tard pour essayer de se reprendre. "

Son visage se pencha vers le mien avant de s'arrêter à quelques centimètres de mes lèvres. Je pouvais sentir son haleine de melon d'eau qui caressait ma peau. Bordel, pourquoi ne m'embrasse-t-il pas?! J'ai envie de l'embrasser. J'ai toujours eu envie de poser mes lèvres sur les siennes, et ce, depuis de nombreuses années. "C'est maintenant ou jamais", me répétais-je.

Refusant de gâcher cette chance, je l'attirai vers moi afin de réduire l'espace qui nous séparait à néant. Il posa ses coudes sur l'arbre, de chaque côté de ma tête, avant de répondre à mon baiser. Ses lèvres étaient encore plus douces que je ne l'avais cru.

Ses mains descendirent doucement jusqu'à ma taille, effleurant mes côtes au passage. Lorsque notre étreinte prit fin, nous étions à bout de souffle et haletant.

"Qu'est-ce que mes parents vont dire lorsque je vais leur dire que mon petit-ami a les cheveux multicolores..., dis-je en riant.

-Tu n'as qu'à leur dire qu'il s'agit de moi, ils m'ont toujours apprécié, souria-t-il.

-Mikey, je t'aime.

-Je t'aime aussi, Ana. Depuis si longtemps!

-Alors ne me quitte plus jamais.

-Jamais. "

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant