Ce n'est pas une histoire d'amour, mais une histoire de jalousie.

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Mia était tout pour moi. Elle était ma raison de revenir en Australie, mon pied à terre, celle qui m'empêchait de me laisser contrôler par un ego de célébrité que j'aurais pu développer au fil des années. J'avais un avenir avec elle, tout était planifié dans ma tête. Le futur et ces projets ne me serviront pas, ils ne se concrétiseront pas. Pas avec ma petite Mia.

Vous vous attendriez à ce que je vous annonce qu'elle est morte, n'est-ce pas? J'aurais préféré vous dire qu'elle a eu un accident de voiture ou un cancer, mais ce serait mentir. Mia m'a quitté. De son plein gré. Elle ne m'a pas été enlevé par la vie, ce n'était pas à cause d'un destin tragique non plus. Elle a fait ce choix.

J'ai essayé de l'oublier. J'ai tout fait pour passer à autre chose. J'ai pleuré, j'ai mangé de la crème glacée, j'ai écouté des tas de chansons différentes : tristes, joyeuses, sans paroles, avec paroles... Je suis sorti, j'ai fait la fête, j'ai bu à en oublier mon nom, j'ai couché avec un tas de belles filles (pas en même temps) en pensant qu'avec elles, peut-être, j'aurais pu enfin, ne serait-ce que pour un minime instant, sortir Mia de ma tête...

Finalement, j'ai abouti sur ses réseaux sociaux. Toutes mes tentatives ayant échoué, je me suis résolu à vivre avec elle à travers un écran, à travers son compte Instagram. Elle est si belle. Elle a changé de couleur de cheveux, plusieurs fois d'ailleurs. Une fois tous les deux mois environ. Elle met des selfies dans sa story à tous les jours. Au moins 3.

Je la regardais sourire sur ses photos, et j'entendais son rire dans mon esprit. Je revivais nos bons moments. Je me sentais mieux, j'allais mieux. Tout était redevenu comme avant – ou presque. Jusqu'à ce que Mia publie une photo d'un gars. Puis une photo d'elle en compagnie de ce gars. Suivi d'une photo d'eux en train de s'embrasser.

« @MiaBanana : Dylan_Taiwan love you to the moon and back, my love. »

À la première photo, je me suis dit que c'était peut-être un ami, rien de plus. Mais le baiser et le « mon amour » m'indiquent le contraire. Elle m'a remplacé. Un gars au pseudo débile a pris ma place. On a sorti ensemble pendant plus de deux ans! Et elle me remplace en moins de 7 mois? C'est injuste! J'ai toujours mal à l'intérieur de moi. Je suis toujours brisé en mille morceaux et mon cœur est toujours en pièces détachées. Pas une seule minute ne passe sans qu'une image de son visage ne fasse irruption dans mes pensées. Il m'arrive de me réveiller la nuit, sanglotant, hurlant le prénom de Mia.

Je dors peu, je peine à trouver le sommeil. Quand j'y arrive, je suis harcelé par des cauchemars, par des images de l'amour de ma vie en compagnie du sien. L'appétit me fait défaut. J'ai l'impression d'avoir subi une chirurgie bariatrique, mon estomac me semble aussi petit qu'un œuf. Après quelques bouchées, je suis plein. Une de plus et c'est direction les toilettes. Je n'ai plus envie de rien, je n'ai plus envie de personne. Je passe mes journées à regarder les photos de Mia sur les réseaux sociaux. Je suis l'ombre de celui que j'étais. J'ai même quitté le groupe, je n'avais plus l'énergie de suivre les autres. Je n'écris même plus, j'ai trop mal. Les mots ne rendraient pas hommage à ma peine.

Au bout du huitième mois, je n'en peux plus. Mia ignore mes messages sur Twitter, elle a bloqué mes messages sur Instagram et a désactivé les commentaires de toutes ses photos. Elle a tout fait pour éviter que j'entre en contact avec elle. Elle est heureuse avec son Dylan alors que je m'enfonce un peu plus chaque jour dans la déprime. Je dois la reconquérir.

Si je lui chantais mon amour, est-ce qu'elle me reviendrait? Non. Tant que Dylan sera dans le décor, je ne pourrai pas reprendre ma place à ses côtés. Je dois l'éliminer, me débarrasser de la compétition, coûte que coûte et advienne que pourra.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant