Mille et une vies. [Imagines]

Trahie par sois-même.

Mon petit-copain est ce qu'on peut appeler un «badboy». Il fume et il boit, mais je l'aime comme ça. Évidemment, notre relation a suscité de nombreux débats. «Qu'est-ce que tu fais avec un homme comme ça?» Son corps est parsemé de tatouages alors que son visage a été percé plus d'une fois. Alors qu'il est considéré comme étant en marge de la société, j'y suis pleinement acceptée. Je suis belle, je suis intelligente et je suis brillante. Je suis la fille modèle alors qu'il est le jeune rebelle. Un peu surprenant, non?

Je n'y peux rien, car je l'aime. J'aime ce côté dur qu'il affiche avec les autres alors qu'il est adorable avec ses petites sœurs. Louis a un cœur tendre qu'il cache derrière une façade. De plus, il m'aime. Il me l'a dit et me l'a démontré en m'emmenant ici, à Paris. Il s'est montré relativement romantique lors de notre séjour. Il a été doux et attentionné à mon égard.

Je me suis habillée avec glamour pour notre dernière soirée (http://www.polyvore.com/cgi/set?id=129908607&.locale=fr ) romantique avant de repartir. Je tenais à être belle pour lui. Je tenais à lui montrer à quel point j'ai apprécié cette semaine passée à ses côtés. Ceci dit, j'ignore ce qu'il a prévu. J'ignore comment elle se déroulera, mais j'ai confiance. Je lui fais confiance.

Il est venu me chercher vêtu très simplement. Lorsque je l'ai vu, j'ai été un peu déçue. J'ai pris une demi-heure à me préparer alors que lui, il se contente d'un jean et d'un tee-shirt ordinaire? Je veux dire, il aurait pu faire un petit effort, non? Il sera donc habillé ainsi lors de notre dernière nuit à Paris? C'est classe...

Dans cette voiture empruntée, il a roulé. Il n'a pas parlé, il s'est contenté de rouler. Il a roulé jusqu'à la Tour Eiffel avant de se garer devant. Il a coupé le moteur avant de sortir du véhicule. Il a ensuite fermé sa portière avant de commencer à marcher. Il s'est ensuite retourné, réalisant que j'étais toujours assise sur mon siège. Je n'avais pas bougé.

«Tu fais quoi?

-J'attends.

-T'attends quoi pour venir?

-Que tu ne daignes de faire preuve de romantisme pour une fois dans ta vie.

-T'es sérieuse?

-Mais allez quoi, fais un effort pour cette fois! Tu m'as bien emmenée dans la Ville Lumière pour une bonne raison, non?»

En soupirant, Louis est revenu sur ses pas. Il m'a ouvert la portière avant de la claquer, exaspéré. Il a ensuite pris ma main avant de m'entraîner vers l'emblème de la ville. Il m'a fait monter jusqu'au sommet sans même me dire pourquoi.

Je me suis avancée vers la balustrade, émerveillée par la vue. Louis m'a suivie, les mains dans les poches.

«Mia, il faut que j'te parle, a-t-il déclaré.»

Je me suis à peu près tout imaginé. Je l'ai imaginé s'agenouiller avant de me demander en mariage. J'aurais pleuré avant d'accepter, heureuse. Je l'ai imaginé me dire que, du haut de ses 19 ans, il aimerait qu'on ait un enfant. Je l'ai également imaginé me dire qu'il aimerait trouver un appart où nous aurions pu vivre heureux tous les deux. Je me suis imaginé un tas de scénarios à la «ils vécurent heureux». Je me suis donné de faux espoirs qui étaient bien loin de la réalité. Nous ne vivrons pas heureux, du moins pas tous les deux.

«C'est fini.

-Quoi?

-Nous deux, c'est fini, répéta-t-il. Notre histoire s'arrête là.

- Mais...pourquoi?, questionnais-je, abasourdie.

-On est trop différents, toi et moi.

-C'est ce qui te plaisait pourtant...

-Oui, avant. Mais plus maintenant. J'en ai mare que tu essaies de faire de moi une autre personne, quelqu'un de meilleur. Tu essaies de faire de moi quelqu'un de bien et je n'en peux plus. En sortant avec moi, tu as cru pouvoir y arriver, n'est-ce pas? Tu t'es dis que tu arriverais à rendre le badboy gentil et adorable, c'est ça?

-Hé bien, je...

-Hé bien, tu as eu tort. J'aime l'alcool et j'aime m'amuser, Mia. Ça ne changera pas. J'aime fumer comme une cheminée tout comme j'aime m'envoyer en l'air.

-Mais, nous deux...

-Il n'y a plus de nous, désormais. Ce n'est que toi et que moi, mais séparément, tu vois?

-Louis, je t'aime!

-Et je t'aimais, Mia. Ou, du moins, j'ai cru t'aimer autrefois.

-Tu as CRU m'aimer? Tu as donc fais semblant pendant 6 mois?!»

Je me suis éloignée afin de mieux respirer. Je me suis éloignée afin de me calmer. Je me suis éloigne afin de reprendre mes esprits. Je dois admettre que, sur le coup, ça m'a ébranlé. Il ne m'aurait donc jamais aimé?

«Louis, réponds à ma question. M'as-tu déjà aimé, oui ou non?

-Oui, mais...

-Mais quoi, Louis?!

-Mais j'avais besoin de plus.

-Plus que quoi?

-Plus que toi.

-M'avoir moi, ce n'était pas assez pour toi? Tu avais besoin de plus d'une fille dans ton lit, c'est ça?

-C'est ça, oui.

-Tu m'as trompée?

-Peut-être.

-M'as-tu trompée, oui ou non?!, répétais-je avec colère.

-Oui.

-Combien de filles?

-Mia, arrête de te faire du mal...

-Combien, Louis?!

-Peut-être 8...

-Et au total?

-...

-Tant que ça?, murmurais-je, les larmes aux yeux.

-Mia, ne cris pas comme ça...

-Tu m'as dis que j'étais la seule pour toi! Tu m'as dis que j'étais la seule à compter à tes yeux! Tu m'as dis qu'il n'y avait que moi!

-J'ai mentis, faut croire.

-T'es un connard!

-Tu l'as pourtant toujours su.

-Quoi?

-Tu as toujours su que j'étais un connard, non? Ça ne t'a pas empêché de m'aimer.

-Parce que j'ai cru que...

-Tu as cru pouvoir me faire devenir ce que je ne suis pas. Tu as rêvé être celle qui me rendrait meilleur, mais tu as eu tort. Comme toutes les autres avant toi, tu t'es plantée. Tu t'es laissé bercer par tes illusions, illusions qui ont finies par t'aveugler. Tu t'es fais berner, chérie.

-T'es un salaud de première.

-Nous le savions tous les deux, et ce, dès le début. Je t'avais prévenue.»

Je me suis avancée vers lui et, sans qu'il ne voie rien venir, je lui balançai ma main manucurée en pleine gueule. Il s'est ensuite massé la joue, joue endolorie.

«Ça t'a fais du bien, tu te sens mieux?

-Je ne me sentirai jamais mieux, Louis. Tu m'as trahie.

-Tu t'es trahie toi-même en croyant pouvoir me changer. Tu t'es trahie toi-même en te berçant de fantasmes irréalisables. »

Alors que les larmes franchissaient mes paupières, je m'éloignai de lui. Je m'éloignai de lui, le cœur brisé et blessé.