Paris, 19h30. Je me prépare à aller en boîte avec mon pote Michael. Le gros flemmard s'est reposé toute la journée afin d'être prêt à fêter. Il a glandé dans la chambre d'hôtel à regarder la télé et à s'empiffrer de chips, ce qui ne me surprend en aucun cas. Nous avons regardé Nos Étoiles Contraires collés sur le canapé. Soyons honnêtes, nous avons pleuré dans les bras de l'autre. C'était mignon, presque romantique. Mais ce n'est qu'un copain.
Je me douche, je me frotte, je me lave et je chante sous la douche. Je chante Good Girls, parce que je sais qu'il adore quand je chante ses chansons. Ça le rend fier. À vrai dire, je fais plus crier les paroles que chanter, mais c'est du pareil au même, pas vrai?
19h45, je m'extirpe hors de la douche et m'enroule dans des serviettes. Je sors de la salle de bain et me dirige vers mes valises. Je me plains que je n'ai rien à porter, je chiale et je m'énerve toute seule. Michael, maintenant habitué, se lève en soupirant et me pousse avant de fouiller dans mes valises à la recherche de vêtements. Il me met dans les bras un paquet de morceaux avant de m'enfermer dans la salle de bain.
Je me maquille avec ce qu'il m'a donné, je m'habille avec ce qu'il a choisit et je me coiffe. Finalement, c'est plutôt pas mal. C'est une chance que Michael ait du goût! à http://www.polyvore.com/cgi/set?id=130220873&.locale=fr ß
20h01, je toque à la porte, fin prête mais ne pouvant pas sortir. Quel bâtard parfois ce mec, un vrai boulet!
«Qu'est-ce qu'il y a, Shannon?
-J'ai finie de me préparer.
-Et?
-Et je ne peux pas sortir, puisque tu m'as enfermée.
-Et?
-Merci de m'avoir trouvé de quoi me vêtir.
-Et?
-T'as bien choisis.
-Et?
-Je t'emmerde, Clifford.
-Je t'aime aussi, Smith.»
La porte s'est ensuite ouverte, laissant apparaître un Michael fier de lui. Il a souri en voyant à quel point j'étais belle. Il a aussi pris une photo avec son téléphone, photo qu'il a postée sur Twitter alors qu'il sait que je n'aime pas quand il m'affiche. Il me dit que je suis peut-être trop sexy et que je devrais me changer afin de ne pas me faire draguer, mais je ne l'écoute pas. Je le prends par le bras et l'entraîne avec moi.
20h20, nous arrivons en boîte. La musique est forte, la musique est bruyante et la musique est entraînante. On boit quelques verres avant de se diriger vers la piste de danse. On bouge et on se balance au rythme de la musique, l'énergie mélangée à l'alcool coulant dans nos veines. La fête peut commencer.
20h50, nous prenons une pause. Nous nous assoyons à une table afin de boire encore davantage, riant plus que nous parlons. Je crois bien être plus éméchée que lui, mais je m'en fiche. Je m'amuse. Lorsqu'il ne veut pas retourner danser et qu'il préfère rester là à siroter sa bière, je m'amuse moins.
20h52, je retourne sur la piste de danse, cette fois seule et sans Michael. Mais, même s'il est à plusieurs mètres de moi, je sais qu'il me regarde. J'ai pleinement conscience de son regard sur moi alors que je roule des hanches.
20h47, je ne suis plus seule. Un joli blond- je crois qu'il s'appelle Matt- danse avec moi. Il pose ses mains sur mes hanches et se colle à moi. L'ambiance est chaude et intense. Il m'embrasse le cou et mordille ma peau. Ça me plait.
21h, l'ambiance devient de plus en plus érotique et sensuelle. Nos corps se rapprochent au fil des danses. Le monde n'existe plus. Nous sommes seuls sur la piste. Ses lèvres se rapprochent des miennes. Tranquillement, elles embrassent ma mâchoire, glissant jusqu'à ma bouche. Mais, avant qu'elles ne se touchent, nous sommes brusquement séparés. Michael me regarde, fou de rage. Il m'emmène hors du club afin de discuter.
21h06, nous sommes à l'extérieur dans une petite ruelle miteuse. Il se tient devant moi, les bras croisés sur son torse.
«Qu'est-ce qu'il y a, ça ne pouvait pas attendre?
-Non, ça ne pouvait CLAIREMENT pas attendre.
-Pourquoi?
-Tu me demandes sérieusement pourquoi?
-Si je le saurais, je ne t'aurais pas posé la question.
-Pourquoi tu danses aussi près de Chad?
-Il ne s'appelait pas Matt?, questionnais-je, confuse.
-Tu vois? Tu danses comme une salope avec ce mec alors que tu ne sais même pas son nom! À quoi est-ce que tu joues?
-Je ne joue pas, je m'amuse!
-Parce que ça t'amuse de jouer les salopes auprès des français?
-Quoi? Michael, comment tu peux dire ça? Comment peux-tu oser prononcer ces mots alors que tu sais que John me les a dits? Comment peux-tu oser parler de moi de cette manière? Comment peux-tu simplement oser faire ça, Michael?!»
21h11, je m'éloigne, blessée. J'ai les larmes aux yeux, mais je tente de les retenir. John, mon ex, avait l'habitude de me crier ces mots presque tous les jours. Il me torturait mentalement, parfois même physiquement. Aujourd'hui, Michael les a dits.
21h12, Michael crie mon nom en marchant, mais je choisis de l'ignorer. Lorsqu'il arrive à ma hauteur, il tente de s'excuser, mais je n'écoute pas.
21h13, Michael se place devant moi afin de me barrer la route. Lorsque je fais un pas à droite, il fait de même. Lorsque j'esquive à gauche, il imite mon geste. Il agit avec moi comme un miroir afin de ne pas me laisser partir.
21h14, Michael essuie mes larmes de son pouce. Il caresse ensuite ma joue, puis mes lèvres. Je le fixe sans ciller, toujours énervée et blessée. Il prend mes mains dans les siennes et caresse mes doigts avec douceur, parce qu'il sait que ce geste finit toujours par m'apaiser.
« Et toi, comment peux-tu ne rien voir? Comment fais-tu pour ne pas t'apercevoir de ce que je ressens pour toi? Comment fais-tu pour ne pas réaliser que te voir avec un autre me tue de l'intérieur? Comment peux-tu ne pas remarquer la manière dont mes yeux brillent lorsque je te regarde? Comment tu fais, Shannon? Tu ne vois donc rien, tu es donc aveugle à ce point?
-Michael...
-Je t'aime, ok? Je t'aime comme un fou et te voir dans les bras d'un autre gars me rend jaloux, je l'avoue. Mais crois-moi, mes sentiments pour toi sont tout ce qu'il y a de plus sincères. Je sais ce que John t'a fait et je suis désolé d'avoir agit comme lui. Laisse-moi me racheter, s'il te plait. Donne-moi une chance de te montrer que je peux te mériter.»
21h17, je pose mes lèvres sur les siennes. Elles sont douces et charnues, mais aussi passionnées. Elles bougent parfaitement avec les miennes comme si elles étaient faites pour être emboîtées. Comme deux pièces de puzzles qui sont faites pour concorder.
Comme deux personnes qui ne peuvent s'empêcher de s'aimer.
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Mille et une vies. [Imagines]
Roman pour AdolescentsReccueil de plusieurs segments de vies de différents personnages dans des situations particulières. Parfois tristes, parfois romantiques, parfois violentes, ces histoires sauront peut-être vous émouvoir. Elles peuvent vous faire rire, elles peuvent...