Drames suspects au Norwest Christian College. (Dark)

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         Un mort ne l’est jamais complètement, c’est ce que j’ai appris à mes dépens. Ce n’est pas parce qu’une personne s’est tuée qu’elle ne peut plus revenir vous hanter. Bien souvent, son âme erre ici et là, cherchant à faire savoir que, même morte, elle vit encore. Elle veut prouver que sa présence est partout et en tout temps. C’est assez effrayant. Je veux dire… avez-vous déjà vu un fantôme, un esprit, un revenant ou peu importe comment vous appelez cela?

         Au début, vous vous croyez fou. Vous pensez être en train d’halluciner une personne qui est décédée et vous tentez donc de vous raisonner. Vous vous secouez la tête les yeux fermés, priant pour que lorsque vous les rouvriez, vous aurez cessé de voir ce que vous ne devriez pas. Malheureusement, ça ne se passe que rarement comme ça. La plupart du temps, votre vision est toujours là. Et une fois que vous l’avez vue, vous ne pouvez plus prétendre le contraire. Une fois que vos yeux ont croisé ce revenant, impossible d’être tranquille. Le fantôme ne nous laissera plus tranquilles.

         Moi, le fantôme que j’ai vu est un jeune qui est mort – apparemment d’un suicide - il y a quelques années. Il est décédédans d’étranges circonstances qui n’ont d’ailleurs jamais été expliquées, d’où la raison pour laquelle ils ont déclaré que c’est ce qu’il a voulu.Les policiers ont refusé de croire à l’hypothèse du paranormal, bien que tous les faits semblaient mener à cette idée. Le seul témoin oculaire, Luke – avec qui je suis maintenant amie- n’a rien voulu dire.Tout ce que l’on sait, c’est qu’il a commis l’irréparable dans le couloir, celui que j’ai traversé pour me rendre à la bibliothèque.  C’est d’ailleurs là où je l’ai rencontré avant…

C’était au lycée, alors que tout le monde était rentré. Enfin… pas tout le monde, puisque j’y étais encore. J’étais à la bibliothèque en train de réviser pour le méga contrôle du lendemain, seule. Complètement seule, ou du moins je le croyais. L’école était en théorie déserte, même le concierge n’était plus ici.Assise devant mes manuels ouverts, j’essayais tant bien que mal d’étudier – d’assimiler cette théorie avant qu’il ne soit trop tard.

«Kat, concentre-toi, me répétais-je. T’as aucune raison d’être distraite, t’as rien pour te distraire! Y faut que tu te bouges, ma grande. L’examen est demain et tu dois pas le… »

J’étais en train de me sermonner pour mon manque d'attention, pour mon manque de concentration, lorsque j’ai cru entendre un bruit. Ce n’était rien de bien sourd ni d’alarmant, juste…troublant. Il ne devait plus y avoir le moindre chat, le concierge s’en était assuré avant de quitter. Pourtant, je venais d’entendre comme un léger coup sur la porte, signe que quelqu’un avait malgré tout réussi à échapper au gardien. Étrangement, c’était comme si les coups provenaient de l’intérieur de la bibliothèque. Je me suis penchée au-dessus de la table pour regarder, mais je n’ai vu personne dans le corridor. Pas le moindre mouvement.

Croyant que le farceur s’était abaissé pour demeurer caché, je me suis levée pour aller vérifier. En ouvrant la porte, je n’ai vu personne. Avais-je halluciné? C’est ce que j’ai pensé. Mais, après avoir fait à peine 2 pas, un nouveau coup a retenti contre la vitre. En me retournant, j’ai été confrontée à une scène atroce.

Un jeune homme – il devait avoir pas plus de 18 ans – était debout devant la porte, le cou ensanglanté. Ses yeux étaient rouges et sa peau, blanche comme la neige canadienne. Ses cheveux semblaient noirs comme l’ébène : on aurait dit une version masculine horrifique de Blanche-Neige. Sous le coup, je suis demeurée là à le fixer d’un œil terrifié.

Mille et une vies. [Imagines]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant