Chapitre 6 : Azylis

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Le bâtonnet semble brusquement m'échapper des mains.

Il disparaît dans l'armature métallique de la machine et celle-ci se met alors à émettre un léger vrombissement qui me fait prudemment reculer de deux pas.

Mon cœur s'accélère pourtant malgré moi lorsque mes yeux se posent sur un spectacle fascinant : l'un des panneaux coulisse pour m'ouvrir un passage.

Quelques secondes. C'est le temps que je prends pour me ressaisir et tenter de ne pas laisser la panique me submerger. À force de me l'entendre répéter, je commence à connaître mon principal défaut. Je suis terriblement impulsive... Est-ce la raison qui me pousse à brusquement entrer à l'intérieur ?...

Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée mais je me sens étrangement rassurée en pénétrant dans l'appareil. Mes doigts se posent sur les parois et je ne peux m'empêcher de songer que si je vivais un rêve quelconque, les sensations ne pourraient pas être aussi précises.

Cela me permet d'en déduire que je suis bien dans la réalité... Me répéter cette phrase me paraît obligatoire car j'ai toujours autant de mal à réaliser ce qui m'arrive. Je ne peux m'empêcher de penser à Gabriel. Suis-je enfin sur le point de comprendre et de trouver une explication ?

La porte de l'appareil se referme automatiquement derrière moi, mais je ne m'en inquiète pas car j'ai remarqué en entrant la poignée intérieure bien visible.

Plus facile de sortir que d'entrer, dans cette machine. Mes yeux se posent avec une curiosité insatiable sur tout ce qui m'entoure. L'endroit est exigu. Je n'ai d'ailleurs jamais rien vu de pareil nulle part.

Un léger coup d'œil me permet de constater que dans mon dos se trouvent deux dossiers avec des sangles pour s'attacher. J'aperçois également un casque blanc rangé dans un angle et...

Des tableaux de bords face à moi. L'informatique semble très présente dans l'appareil et des écrans couvrent une bonne partie de l'espace disponible sur les parois devant moi.

Alors que je détaille lentement avec une curiosité mêlée d'un peu d'appréhension tout ce qui m'entoure, découvrant à chaque passage de mes yeux de nouveaux éléments digne d'intérêt, une voix résonne brusquement dans le petit espace, me faisant sursauter.

Je me cogne le coude à la paroi et suis occupée à tenter de comprendre ce qui se passe lorsque la voix -féminine de toute évidence, agréable à écouter et très mélodieuse à mes oreilles- articule distinctement :

-Veillez entrer le nom de code s'il vous plait... Vous avez trois tentatives restantes, je répète, veuillez entrer le nom de code...

Devant mes yeux éberlués, l'écran face à moi s'allume.

Un clavier tactile apparaît, me permettant de saisir les lettres d'un code que je ne connais pas. De toute évidence la "voix" fait partie de l'appareil. Je ne vois pas de hauts parleurs mais il doit bien y en avoir quelque part.

Je me détourne pourtant de ces détails pour m'intéresser à l'écran. Je ne peux alors empêcher une légère hésitation de m'envahir lentement. Et une profonde question. Jusqu'ici, j'ai agi plus par instinct que par véritable réflexion...

Mais maintenant, il me paraît nécessaire que je me serve un peu plus de ma tête. Et je ne suis hélas sûre de rien, encore moins de la conduite à tenir.

Tous les événements qui me sont tombés dessus en quelques heures ont nettement dépassé les limites de ma pauvre compréhension humaine. Je m'adosse pensivement à l'un des dossiers, les yeux toujours fixés sur l'écran.

Intemporel T1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant