•Gabriel• (Chapitre 86)

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En prison, au moment où il reçoit la lettre d'Azylis. (Donc avant l'enlèvement d'Azylis de la prison)

Je suis une fois de plus assis en silence sur le sol de ma cellule. Je ne pense plus à rien. Il y a trop de choses en désordre dans ma tête.

J'entends la porte de ma cellule qui s'ouvre. Un visiteur ? Mes yeux se relèvent presque malgré moi mais je ne bouge pas.

Ce n'est qu'un garde. Que vient-il m'annoncer ? Que ma peine est avancée de plusieurs jours ?

Je le fixe en silence. Il se contente de dire un mot avant de me tendre une lettre.

-Bonjour.

Je ne réponds même pas tant j'ai l'impression qu'il s'adresse à moi plus pour la forme que pour la politesse.

En revanche, le parfait rectangle de papier blanc que je tiens à la main m'intrigue au plus haut point.

Une fois le garde partit et la porte refermée, je déchire sans attendre l'abattant de la lettre.

Je remarque immédiatement la présence de deux feuilles de papier. Intrigué, je saisis la première, la plus petite.

Lorsque je reconnais l'écriture, je retiens un frisson de rage. Encore et toujours Edilyn...

Son mot est relativement court et plein de son habituel venin.

Quelle lettre touchante...
Après tout, il faut bien que quelqu'un contrôle ton courrier non ? Bref, tout ça pour te dire que ce...merveilleux message m'a profondément divertie ! Amuse toi bien...
Edilyn.
PS : je crois que la peine de mort c'est pour bientôt, non ? Réfléchis à tes dernières pensées grand frère...

C'est une vicieuse. Elle s'amuse de la peine des autres et prend un grand plaisir à l'augmenter si possible...

Je dois me raisonner pour ne pas jeter loin de moi le papier que je tiens encore à la main. Mais du coup, ma curiosité vis-à-vis de l'autre lettre a augmenté.

Qu'est ce qu'un message peut bien contenir de touchant ?

Je déplie lentement la seconde lettre en maudissant silencieusement le peu de lumière de ma cellule.

C'est lisible, mais ce n'est pas la grande joie. Je vais d'abord directement à la signature.

Azylis.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Depuis que je sais qu'elle a été condamnée, je n'en dors plus.

Lorsque je commence à lire, un curieux mélange de joie, d'amour et de tristesse me monte au cœur.

Elle m'avoue qu'elle m'aime... J'aimerai alors l'avoir devant moi pour lui répondre. Je crois que je me contenterai de lui dire que je l'aime...

C'est parfois tout à fait suffisant... Quand on les pense, ces quelques mots ont une force puissante que rien ne peut jamais balayer.

De la tristesse... Mes doigts se referment sur les bords de la lettre. A l'heure qu'il est, si j'en crois son message, Azylis doit m'avoir oublié...

A cette simple idée, il me semble que le sang cesse de circuler dans mes veines.

Et je ressens également de la colère. Contre Edilyn qui n'a pas pu s'empêcher de fouiller cette lettre intime, et contre le monde entier de nous avoir séparés...

Je me redresse lentement. Je m'approche de la porte de ma cellule et tambourine contre le battant.

Je hurle.

Intemporel T1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant