Azylis (Chapitre 187)

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Je regarde le poste de contrôle avec un léger sourire presque déjà teinté de nostalgie. J'aimerai être certaine que tu vas bien en ce moment-même, Gabriel...

Je pousse un léger soupir avant de me remettre à sourire pour ne pas laisser mes pensées se marquer sur mon visage.

Tugdual et Meredith se sont mis à marcher sur quelques pas. Ils s'extasient à haute voix sur la beauté du bâtiment.

C'est vrai que c'est splendide... Et il ne sont même pas à l'intérieur, dans la grande salle avec l'immense baie vitrée...!

Meredith se tourne vers moi et s'exclame :

-C'est décidé, je serais architecte ! Rien que pour reconstruire cette pure merveille chez nous !

-Je croyais que tu te dirigeais plutôt vers les sciences ?

-Bah, la réorientation ça existe tu sais ! Plus sérieusement, je commence lentement à intégrer ce que nous venons de vivre... Nous sommes... Sept cent ans après notre propre époque ? Cela paraît si...

-Si impressionnant...!

C'est Tugdual qui vient de compléter la phrase. Il se tourne vers moi lui aussi pour me demander :

-Ne pourrions nous pas... Visiter ?

-Heu... Tu te rends compte que tu me demandes de visiter un pays actuellement en pleine guerre civile ? Même chez nous, personne n'aurait une idée pareille !

-Parce que personne n'a jamais eu l'occasion d'explorer le futur ! Et...

-Allons bon, nous voilà avec un futur explorateur en herbe et une architecte...

-Azylis !

-Quoi ?... Je suis sérieuse !

Mais le sourire que je ne peux m'empêcher d'ébaucher démentit mes paroles. Je redeviens pourtant rapidement sérieuse.

-Venez, maintenant on rentre. On ne va pas s'éterniser ici et attendre les ennuis...

-Mais qu'est ce que tu crains ? L'endroit est désert !

Je songe fugitivement aux caméras de surveillance et à tout leur attirail pour observer. Je ne dirais pas que nous ne sommes pas surveillés. Juste que personne n'a encore pris le temps de nous repérer. Je décide d'être franche.

-Ecoute Tugdual, je vais te dire ce que je crains. Pas d'être bloquée ici, nous pourrons toujours partir en quatrième vitesse, non, ce qui me fait réellement peur, c'est de ne pas pouvoir revenir...

Ma soeur garde un prudent silence tandis que Tugdual baisse les yeux pour me cacher ses pensées. Meredith ne tarde pas à intervenir.

-Rentrons. Nous n'allons pas nous battre pour quelque chose d'aussi insignifiant et je comprends tes raisons Azylis... Même si ta curiosité s'explique aussi très facilement Tugdual.

Il relève la tête et pousse un soupir de frustration.

-Vous avez toutes les deux raison... Mais je ne me suis jamais sentis aussi curieux de ma vie... On reviendra un jour Azylis ?

Je réfléchis quelques secondes. Je doute que ce soit une excellente idée mais j'ose rester évasive.

-Je ne sais pas. Peut être oui...

-Ok, on y va.

Et il se dirige vers la machine toujours sous tension et juste derrière nous. Il grimpe à l'intérieur et je ne tarde pas à le suivre, moi-même suivie de Meredith.

Intemporel T1 & 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant