Edilyn (Chapitre 170)

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L'aéronef atterrit sur une autre plateforme en douceur. Je sors, sans même m'en rendre compte, et un soldat, le dénommé Denis je crois, me mets aux poignets des menottes tandis qu'Esteban explique, dardant son regard calme sur moi :

-Simple mesure de sécurité.

À vrai dire, je me sens... complètement ailleurs. Comme si je n'avais pas réellement conscience de tout ce qui était en train de se passer autour de moi. Je resserre mes bras autour du dragon, et les anneaux tintent dans un bruit de métal.

On m'entraîne à l'intérieur dans un bâtiment qu'une part lointaine de moi reconnaît. J'ai du mal à réfléchir tout à coup.

Avant de franchir la porte, je jette un dernier coup d'œil rapide au ciel incroyablement bleu et limpide puis me laisse conduire.

C'est la dernière fois que je vois le ciel d'Astra... Puisque d'ici quelques heures, je serais dans les étoiles.

-Vrrrrr...

Dynah vrombit contre mon ventre, réclamant de nouveau des caresses, mais je n'ai pas le temps, pressée par les gardes d'avancer.

Esteban propose alors tandis que nous franchissons une nouvelle porte :

-Voulez-vous que je prenne le dragon ? Juste le temps d'arriver à la salle de décollage ?

Je refuse d'un mouvement de tête. Je n'ai brusquement pas envie de le voir s'éloigner de moi, même pour passer dans les mains d'Esteban pourtant à mes côtés.

Nous nous arrêtons à une dernière sécurité. Tout a été renforcé pour me recevoir visiblement... La main d'Azylis ou celle de sa fille ?

Mais quelle importance après tout ?

À cette dernière porte à franchir la plupart de mes gardes restent en arrière tandis que viennent avec moi Esteban et le dénommé Denis.

Malgré le fait que je l'ai déjà vu des milliers de fois, je marque un léger temps d'arrêt en entrant dans la nouvelle salle. Celle du départ de Thaïs, d'Aevin, de Gaëtan...

Ma gorge se serre un peu plus en posant alors mes yeux sur ce qui occupe la plupart de l'espace disponible : un appareil qui ressemble à un immense train. À ceci près que celui-ci circule dans l'espace...

Les rails s'avancent en dehors de la salle, ouverte sur l'extérieur, sur plusieurs mètres. Je n'ai jamais eu peur d'un défaut de technologie et je fais donc parfaitement confiance à l'appareil pour qu'il décolle des rails avant que ceux-ci s'interrompent.

Les mécaniciens, les centaines de personnes œuvrant aux préparatifs de départ, ne se sont pas interrompus si ce n'est quelques uns qui me jettent de sombres regards.

Je relève les yeux, affiche un sourire ironique sur mes traits, avant que cette attitude ne s'efface pour un sourire franc qui me surprend moi-même la première, lorsqu'Ysaïne apparaît seule, se frayant un passage parmi les caisses, les techniciens et tout le reste.

-Enchantée de vous revoir ma tante...

Elle veut me serrer la main mais ses yeux se posent alors sur les menottes qui enserrent mes poignets. Elle relève les yeux vers Denis d'abord, puis sur Esteban, avant de demander froidement :

-Qui est responsable de ceci ?

Le jeune homme rétorque :

-Moi.

-J'avais dit...

Elle s'interrompt tout à coup et fronce les sourcils en le dévisageant avant de lâcher :

Intemporel T5 & 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant