TU VEUX BIEN ME GARDER ? (janvier 823) Hanke Irmgard, un truand

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Ce bon vieux Kenny est toujours dans le coin, apparemment. Il a pas repris le boulot, comme je le pensais, mais a décidé de crécher ici cet hiver. A moins que ce soit parce qu'il a des ennuis aux fesses et veut faire profil bas ; la garnison, un client mécontent, que sais-je. Tant mieux, ça me fait un pote avec qui boire !

Il est pas très causant en ce moment. D'habitude, il parle pus fort que les autres, et là c'est à peine si on l'entend. Il a sans doute des soucis. Moi aussi, pour sûr ! Les gars de la garnison souterraine ont fait une descente chez un type avec lequel je travaillais, un gros bonnet de Mitras. Ils se sont visiblement pas encore soucié de trouver ses complices, mais autant ne pas faire parler de moi. Du coup, ma petite boîte a coulé, faute de mécène friqué pour me maintenir ; c'est toujours mieux que de finir en taule. Mais bon, je garde le moral : chaque jour il naît un pigeon, à moi de le plumer, c'est ma devise !

Fallait bien s'attendre à ce que la loi vienne mettre son grain de sel dans ce sous-sol plein de magouilles un jour. Ces temps-ci, on les voit davantage patrouiller, en uniforme, matos tridimensionnel et tout, la totale ! Ils ont une de ces allures quand ils traversent la grande rue, tout le monde est au balcon pour les voir passer ! Ils ont beau bien présenter, ils n'en restent pas moins des hommes comme les autres, avec des familles à nourrir ou des rêves de fortune, alors quand un pot-de-vin se présente, ils crachent pas toujours dessus...

Et puis, c'est bête à dire, mais tout ce beau monde là-haut sait très bien qu'on peut pas éradiquer la criminalité et la délinquance ; alors autant avoir tout ça sous leurs pieds que là-haut, sous leurs fenêtres, pas vrai ? Si le commerce illégal cessait tout à fait, qui sait ce que ce bon peuple des bas-fonds serait capable de faire pour tenter de s'en sortir... Forcer l'escalier pour déferler dans les rues proprettes des braves et honnêtes gens ? Personne ne veut de ça, pas vrai, ha ha !

Alors, les forces de l'ordre font ce qu'il faut, ni trop peu pour pas donner l'impression qu'elles se tournent les pouces, ni trop non plus car on veut pas que l'équilibre soit bouleversé, cet équilibre qui maintient les miséreux au bord du gouffre et les chanceux au sommet. C'est comme ça, que le monde doit tourner, j'imagine.

Pendant qu'on était au comptoir à se rincer le gosier, Kenny m'a demandé un truc bizarre ; il voulait savoir si je connaissais un endroit où on recueille les orphelins, dans les bas-fonds. Je lui ai dit que j'en savais rien mais que je pouvais me renseigner. Je me demande... ce serait pas en rapport avec ce gosse qu'il a chez lui, Livaï ? Ce serait donc pas le sien finalement ? Ou alors il s'est lassé de jouer au papa ? Ca aura pas duré longtemps en tout cas... Kenny est pas fait pour ce genre de vie, c'est un esprit libre qui a besoin d'espace !

Mais j'ai remarqué qu'il faisait particulièrement attention à sa coiffure en ce moment... Pas une mèche qui dépasse ! Et ce serait pas du parfum que je sens à chaque fois qu'il me donne l'accolade ? Bigre, Kenny, t'as bien changé ! Tu t'es trouvé une poule de luxe ou quoi ?!

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant