BAPTÊME DE SANG(mai 844)Furlan Church

458 56 30
                                    

Putain, dites-moi que c'est un mauvais rêve

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Putain, dites-moi que c'est un mauvais rêve... Je vais me réveiller...

Si j'avais ces trouvé ces satanés documents, on serait pas là, à chevaucher avec des dingues qui savent même pas où ils vont ! Et Isabel qui en rajoute en trépignant d'impatience... Livaï, lui, trouve pas mieux que de me sortir son humour noir habituel... Je suis le seul à me rendre compte qu'on fonce droit vers les pires ennuis qu'on ait connus ?!

On est en queue de peloton, Sairam et Faragon sont en deuxième ligne derrière nous, et d'autres soldats nous entourent, ajoutés hier à notre escouade en renfort ; juste devant se trouve l'équipe de la foldingue qui vénère les titans. Quand tous ont enfin décollé, on suit le mouvement. Nos montures savent à quel moment il faut bondir, elles sont plus habituées que nous. Nous passons sous l'arche de la bien dite "porte de devant" et au-delà, le vert éblouissant des prairies m'aveugle un instant.

Je me retourne avec regret... Je me demande si je reverrai ce Mur un jour...

Après quelques minutes de chevauchée sous ce ciel bleu où flottent quelques nuages, je sens mon corps se réchauffer. On a attendu un bon moment à l'ombre du Mur Maria, et cette chaleur fait du bien. Isabel folâtre comme une gamine et même Livaï semble agréablement surpris par la sensation de totale liberté... Aucun obstacle devant nous... et aucun titan, pour l'instant...

Reprenez-vous, les gars. On est dehors, sur un territoire inconnu arpenté par des machines à tuer. J'en ai vues hier du haut du Mur, ils étaient effrayants. Vous y avez peut-être pas fait attention, mais moi, ça me travaille. Non, Isabel, j'ai pas la frousse, mais soyons réalistes : ces géants ont rien à voir avec les adversaires qu'on a eu à affronter jusqu'à présent. Reconnais-le, Livaï. Tu es fort, et je sais que tu le sais, mais même toi tu peux pas être sûr de gérer...

Isabel arrête pas de jacasser en répétant qu'elle va leur faire leur fête, aux titans. Je m'apprête à la remettre à sa place quand Sairam intervient. Il nous balance que les titans sont de vrais monstres qui nous feront mourir de peur bientôt. Et en profite aussi pour nous traiter de racailles... Faragon intervient pas, il doit s'en foutre que son petit protégé nous casse...

Et si on se calmait un peu ? Faut se serrer les coudes pour s'en sortir, non ? Mais Isabel arrive jamais à fermer sa grande gueule quand il le faut... Elle continue d'asticoter Sairam en lui demandant si la racaille qu'elle est vaudra mieux que tous les autres soldats quand elle aura tué son premier titan. Evidemment, Sairam en loupe pas une non plus... Faut que je m'en mêle ou bien ils vont s'étriper l'un l'autre sans l'aide d'aucun titan...

Au moment où je formule cette pensée, Livaï semble avoir la même. Il se place entre Isabel et Sairam en jetant un de ses regards noirs à ce dernier. Et Sairam le traite alors de "petite tête". Belle gaffe, mon gars. Si Livaï te transforme pas en tache noire sur le sol dans la minute, tu auras bien de la chance...

Enfin, Faragon intervient en ordonnant à Sairam de se taire - plutôt inattendu. Il nous rappelle que l'ordre des lignes du bataillon doit être irréprochable et que s'il entend encore un mot plus haut que l'autre, on sera tous de corvée ce soir. J'ai bien conscience que la mauvaise entente qui règne dans notre équipe doit en faire rire plus d'un... ou pas. Y a tout de même une certaine solidarité entre soldats, et puis on risque tous notre vie.

Il ajoute que le terrain c'est pas comme l'entraînement, et que c'est pas parce qu'on a cartonné derrière le Mur qu'on sera aussi bons ici. Il a pas tort. Et s'il voulait me refiler la trouille, c'est réussi. Livaï peut faire sa fête à n'importe quel être humain ; mais ces monstres sont d'un autre calibre. Faut pas fanfaronner. Même si Livaï reste tout à fait calme et détendu, je peux pas totalement me fier à son ressenti ; il a trop l'habitude de gagner, même s'il a pris son lot de mauvais coups par le passé.

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant