J'ai eu leur peau ! A tous ! Ces maudits gamins qui ont pas su tenir leur langue ! Je les ai tous faits cramer !
On était plus que quatre : Yvo, Betti, Parsifal et moi. Tous les autres s'étaient fait choper. Quand on a déboulé dans le bar pour piquer les bouteilles, le gérant a sorti son fusil de dessous le comptoir, mais Pars lui est tombé dessus ; il a dû le planter, je sais pas. Les clients se sont barrés en courant et on volé toute sa marchandise ; enfin tout ce qu'on pouvait porter.
C'est Yvo qui a eut l'idée. Comme j'arrêtais pas de marmonner que je voulais tous les brûler, il m'a dit qu'il savait comment faire : une bouteille de gnôle, une mèche enflammée et on balance. Facile. On a fabriqué tout ça - mes mains tremblaient d'excitation - et on s'est dirigé vers le refuge ; qui allait finir en four dans pas longtemps !
Betti s'est dégonflée ; elle voulait pas tuer des gosses innocents, qu'elle a dit. Innocents ?! Ils nous ont dénoncés, pauvre conne ! Tu veux quoi de plus ? Elle s'est cassée en courant, la lâche, et j'avais pas le temps de lui courir après. Le refuge était encore sous la surveillance de la garnison, mais elle pouvait pas couvrir tout le périmètre. Atteindre une fenêtre n'a pas été difficile. Après l'avoir pétée, on a balancé nos munitions et les rideaux ont pas tardé à cramer ; puis les tapis ; puis les poutre en bois... Ca se propageait vite, et on s'est éloignés tous les trois.
Avec un peu de chance y en aurait bien quelques-uns qui cuiraient là-dedans. J'entendais déjà des cris.
On était à peine remontés tout en haut de la rue que le refuge était en feu. Le temps qu'on amène suffisamment d'eau, ce serait une ruine. La garnison s'activait autour pour tenter de sauver des mioches, mais ils étaient pas équipés - et pas assez payés - pour risquer leur vie pour ces pouilleux.
Et si on en profitait pour s'occuper de la caserne, que j'ai balancé ? Les deux autres étaient d'accord et ricanaient. Il nous restait quelques bouteilles, que Pars avait chargées dans un sac sur son épaule. Et moi j'avais encore envie de voir ces magnifiques flammes s'élever pour me venger ! La vue de l'incendie avait éveillé en moi quelque chose que je savais pas être là avant. J'avais trouvé ça tellement beau, tellement pur... Je voulais revoir ça !
On s'est grouillés dans les rues de la ville, alors que tous les autres semblaient attirés par le feu de joie dans le quartier ouest. Personne nous a vus ou arrêtés, on était comme seuls au monde. Et la caserne était quasi déserte. On a sorti nos armes, et j'ai allumé ma mèche. Il restait plus beaucoup d'allumettes... Y'avait pas de fenêtres dans la caserne, il a fallu qu'on force la porte. Un type en uniforme nous a fondu dessus mais Pars l'a plaqué contre le mur, le couteau sur le cou. Un autre a fondu sur nous, ses lames en avant, et sans réfléchir, je lui ai balancé ma bouteille. Bordel de merde ! Il s'est embrasé comme du petit bois ! Il gesticulait comme un démon ! C'était trop génial ! Pars a assommé l'autre et on l'a cramé aussi. C'était parfait ! Même l'odeur de chair brûlée me filait la trique !
Y'avait pas de bois ici, que de la pierre. C'était chiant. Pendant que Pars se défoulait sur ce qu'il pouvait, on a cherché un coin pour un départ de feu avec Yvo, mais on a fini par tomber sur les cellules. Avec qui dedans ? Tous nos potes ! Tous nos traîtres de potes, plutôt. Ils s'attendaient peut-être à ce qu'on les libère, mais fallait pas y compter. Je leur aurais bien balancé une bouteille si y'avait pas eu ces fichus barreaux... Z'avez de la chance, bande de ploucs.
On a cramé ce qui pouvait l'être et on est ressortis. Personne en vue, normal, puisque la caserne était intacte vue de l'extérieur. Et maintenant on traîne nos godasses au hasard. Je me sens pas satisfait. J'ai pas eu mon deuxième feu de joie. Il m'en faut un ; avec de préférence une victime dedans. C'est là que j'ai une idée de génie.
J'emmène les autres dans le quartier des hauteurs. Pars et moi on sait où se planque ce rat de Livaï. Pars se met à se marrer. Il a compris. A défaut d'autre chose, on va faire cramer Livaï dans sa planque, et avec son père en prime avec du bol ! On va balancer tout ce qui nous reste pour être sûrs qu'il puisse pas sortir ! Ce rat nous a aussi cafardés, c'est obligé...
Sa planque est juste devant ; pas moyen de s'assurer qu'il est bien dedans, mais plus question de reculer. Pars empile quelques caisses devant la porte pour le coincer. Je sens qu'il est dedans, je le sens... S'il arrive à se tirer malgré tout, on le chopera et on le tabassera avant de le brûler. Je pense pas au paternel, je visualise seulement le petit rat dans son trou, et son visage qui fond dans les flammes... Ca va être chouette !
On se met tous les trois autour de la baraque, qui a deux ouvertures en guise de fenêtres ; aucun volet pour les couvrir, c'est donc qu'il doit y avoir quelqu'un... Yvo et moi on balance nos bouteilles par les fenêtres et on les entends se briser à l'intérieur. Puis de la fumée commence à sortir. Je me colle l'oreille contre le mur de bois et j'entends des bruits de pas dans tous les sens. Il est bien dedans ! Crame, Livaï ! Allez, ça me fera plaisir !
Des flammes se mettent à sortir par les fenêtres ; la baraque flambe comme du bois mort. Ce sera fini bientôt. Et toi, tu me gâcheras plus la vue. Bon débarras ! Je commence à m'éloigner avec les potes pour admirer le spectacle d'un peu plus loin, quand j'entends un bruit sourd. Je me retourne : je vois un corps par terre, les fringues noircies et les cheveux fumants. Il se roule sur le sol pour éteindre le feu... Je réalise pas tout de suite... Ce connard de Livaï a dû sauter par la fenêtre ! Comment il a fait ? Elles sont trop hautes pour lui ! Bordel, faut le choper ! Il me reste une bouteille, je peux la lui jeter... Mais il se remet sur ses pieds, nous lance un coup d'oeil rapide et s'enfuit vers le quartier ouest.
Je suis pas assez bon pour le viser dans ces conditions... Pas de signe de son père... Parfait. Il faut le rattraper ! Pars, Yvo, coincez-moi ce cafard qui veut pas crever ! On le finira à la main s'il le faut !
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Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]
FanfictionL'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité... Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me su...