LA GUILDE LANG(avril 840)Jessika Lang, employée de la guilde Lang

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Voilà donc les bas-fonds

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Voilà donc les bas-fonds. Ce n'est pas aussi miteux que ce qu'on m'en avait dit. Enfin, si on oublie les poivrots qui chantent à tue-tête dans les rues et les catins, ça a son charme.

J'ai rendez-vous avec un gars important de chez Rovoff. Ce doit être un des bars du centre-ville ; le premier qui me passera sous le nez, on m'a dit. Je rajuste ma vareuse, mon chapeau sur ma tête pour éviter d'être reconnue. On ne sait jamais qui circule ici. Je n'ai pas peu de me faire agresser. En dernier recours, il me reste ma pétoire.

Cela fait quatre ans que je sui au service de la guide Lang. Et depuis deux ans, elle a prit de l'essor, avec le nouveau matériel militaire fabriqué à la chaîne. C'est notre organisation qui s'occupe d'assembler le matériel et de le distribuer aux divers branches de l'armée. Dernièrement, on s'est spécialisés dans les armes à feu, et les brigades spéciales nous en demandent en grande quantités. Nous avons des contactes avec tous les fabricants et intermédiaires de chaque étape de fabrication, qu'il s'agisse des récolteurs de bambou, des forgerons ou des mineurs.

Il y a peu, un type de chez Rovoff a pris contact avec moi en me parlant de façon un peu codée. J'ai vite compris de quoi il s'agissait ; quelqu'un a dû les informer que je n'étais pas satisfaite de ma position, que j'attendais une plus grosse part du gâteau... et je suis pas le seule. Quatre ans que je me crève à dégoter les meilleurs artisans au meilleur prix et à négocier les tarifs avec les brigades et le bataillon d'exploration, et pas une seule prime... Que je fasse partie de la famille Lang n'y change rien. Si on peut me proposer une combine pas trop risquée pour changer tout ça, je suis pas contre. Je suis venue écouter ce qu'on a à me dire.

Je rentre dans le premier troquet et je demande Lorenz Tielo. Le gérant me montre le fond de la salle et je m'y dirige sans me presser. Je me laisse tomber sur la chaise en face de lui, comme un homme le ferait, sans aucun grâce. Mon sexe n'a pas d'importance de toute façon, je suis ici pour affaire.

C'est bien Lorenz, un des hommes de main de Nicolas Rovoff à la surface, qui m'a déjà contactée sans m'en dire trop. Allez, je suis curieuse. Commande-moi une bière comme un gentilhomme bien élevé et discutons.

Il m'informe de la clientèle fortunée qui arpentent maintenant les bas-fonds incognito et de leurs demandes très spéciales ; du genre illégale en surface. Très bien. Et pourquoi tu me le dis, idiot ? T'as pas peur que je vous pique le marché ? Ah, cette clientèle recherche une absolue discrétion et refuse de faire affaire à la surface, là où les autorités pullulent. Hmm, c'est pas faux, je dois dire. Les bas-fonds sont idéals pour ça, surtout si le taulier du coin laisse circuler qui il veut quand il veut. Je vois le plan.

Faire venir de la marchandise détournée ici ne devrait pas vraiment poser de problème, et j'ai la totale confiance du patron. Si la milice de Rovoff fait en sorte que je puisse l'acheminer sans problème et sans être vue jusqu'à leur quartier négociant, ça devrait le faire. Je devrais mettre quelques gars dans le coup. Je sais déjà sur qui je peux compter. Et si il y a du fric à faire tomber directement dans nos poches, leur discrétion sera assurée.

C'est pas le tout, mais quel genre de matériel il veut, son boss ? Essentiellement des armes à feu. Ok, quelques caisses qui disparaissent de temps en temps, ça devrait passer inaperçu au vu de la quantité produite. C'est tout ce qu'il faudrait ? De l'équipement 3D, ça l'intéresse aussi ? Je demande parce que ça, ça sera plus difficile à escamoter. Et bien plus cher aussi. Lorenz est évasif, il me donne le feu vert pour en faire descendre si je peux, mais il garantit pas qu'il y aura des acheteurs. Je comprends, cet équipement demande de la formation pour être utilisé ; pas très rentable sur le court terme. Et ça passe pas inaperçu. Par contre, les lames en acier renforcé les intéressent pas.

D'accord, donc essentiellement des flingues, un peu de matériel 3D juste pour voir, pas de lames, mais des bonbonnes de gaz. Ca devrait pouvoir se faire. Maintenant parlons de ce qui m'intéresse vraiment : mon pourcentage.

Rovoff serait prêt à me céder vingt-cinq pourcents des recettes. Vingt-cinq pourcents, ah ouais ? De l'argent de poche ! Je cèderais pas à moins de trente-cinq, vus les risques que je prends. Et puis il faudra que je partage avec mes complices, donc montre-toi plus généreux. Trente pourcents ? Tu peux faire encore un effort, je suis sûre. Pense à mon mari et mes enfants, il faut bien que je les fasse vivre. Bon, ok, j'ai ni mari ni enfants, mais je suis encore jeune, laisse-moi le temps.

On se serre la main sur trente-cinq pourcents. Un joli apport d'argent en perspective. Et déductible des impôts en plus. Une affaire rondement menée. Je garantis à Lorenz que la came sera dans leurs réserves pas plus tard que dans trois jours. Et si la combine tient la route et que le clientèle continue d'affluer, je les réapprovisionnerai chaque fois qu'il faudra.

J'enfonce de nouveau mon chapeau sur ma tête et je sors en le saluant.


Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant