UN MÔME ENCOMBRANT (novembre 821) Livaï

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Je sais pas encore trop quoi penser de ce type-là.

Quand il a brûlé maman, je suis pas sûr, mais je crois qu'il a pleuré. Je l'ai vu s'essuyer les yeux. Est-ce qu'il aimait ma maman ? Et d'abord, qu'est-ce qu'il faisait là ? Maman m'a jamais parlé d'un type qui s'appelle Kenny. Il a mis maman dans une petite boîte qu'il a rangée dans sa poche. Je voulais qu'il me la donne. Je lui ai demandé, mais il m'a répondu "pas question".

J'ai failli me mettre en colère. C'est ma maman, je veux la boîte ! Pourquoi il me la donne pas ?!

Il a paru réfléchir un moment, et il m'a dit qu'il fallait que je vienne avec lui. J'avais pas vraiment envie, mais il avait la boîte, alors je l'ai suivi. J'ai essayé de mettre la main dans sa poche, mais il a l'oeil, pas comme les clochards que je vole d'habitude. Il m'a attrapé et a voulu me mettre sur ses épaules. J'ai essayé de le griffer, mais mes ongles sont tous rongés... et puis j'avais mal aux pieds. Je l'ai laissé faire. Je volerai la boîte plus tard.

Il m'a donné à manger, et comme j'avais faim, je me suis pas fait prier. Je devais reprendre des forces pour me tirer à la première occasion. Mais pas avant d'avoir la boîte ; je pars pas sans maman.

Sa maison était pas mal du tout, bien plus grande que celle de maman ; mais c'était pas très propre et j'ai eu du mal à me décider à entrer. Une couche de poussière pas possible... Je me suis mis à tousser...

Après, je suis allé me laver, Kenny avait apporté un gros seau d'eau, elle était tiède, c'était agréable. Et y avait du savon. Ca coûte cher, le savon. Kenny doit avoir de l'argent. Si je peux, j'essaierai d'en prendre un peu avant de partir ; faut juste que je trouve où il le planque.

Kenny allait un peu partout dans la maison, et il est revenu avec un truc qui ressemblait à rien mais qui était être une chemise à lui, il paraît. Il me l'a donnée et est allé jeter la mienne. C'était maman qui me l'avait faite... Je voulais pas qu'il la jette ! Pour qui il se prend ?! Bon, sa chemise était pas trouée, elle tenait chaud et semblait propre... C'était pas si mal, mais c'était pas une raison pour jeter celle de maman...

Je me suis vite rendu compte qu'il gardait la boîte dans sa poche. Je me demande s'il sait que je suis là seulement pour la récupérer... Il doit le savoir, il a pas l'air bête. Je me suis juré de tenter le coup demain, et même demain-demain s'il le fallait. Dés qu'il a eu le dos tourné, je me suis faufilé dans la petite pièce avec le grand lit ; j'ai essayé de fermer la porte, mais la poignée était trop haute. Pas question que ce type vienne me faire des cochonneries pendant mon sommeil, j'ai pas confiance en lui. Je le connais pas, et si ça se trouve il ment, pour maman ; c'est peut-être un de ces méchants hommes qui venaient lui faire mal. J'ai juste claqué la porte, et il a dû entendre car il est entré juste après.

J'ai fait semblant de dormir. Je suis très doué pour ça. Je jouais souvent à ça avec maman. Je voulais voir ce qu'il ferait, s'il en profiterait ou quoi. Je me suis dit que je pourrais lui arracher les yeux, ou le mordre, et quand il serait par terre, lui prendre la boîte et filer. Mais il a juste soupiré et il s'est assis à côté du lit. Je sentais ses yeux fixés sur moi... J'étais pas sûr de pouvoir le battre...

Quand j'ai rouvert les yeux, il me regardait encore, mais il avait toujours rien essayé. J'ai commencé à souffler un peu. C'est peut-être pas un méchant homme finalement. Mais il fallait qu'il comprenne à qui il avait affaire. J'ai continué de le regarder jusqu'à ce qu'il décide de partir. Bien fait pour lui.

Là, j'ai les yeux ouverts, je regarde le plafond. Je pense à maman. Je ne la verrais plus jamais... Elle sourira plus jamais... Elle me fera plus jamais de câlins... Je sais pas ce qui est en train d'arriver, qui est ce type, ni ce qu'il va faire de moi... J'ai pas vraiment peur, non... enfin, juste un tout petit peu...

Y a une grosse araignée pendue au coin... Je déteste ces bestioles. Je vais lui faire sa fête. Je sais pas comment, mais je vais le faire. Et tant mieux si ça empêche Kenny de dormir ! De toute façon, j'ai pas sommeil.


Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant