AU VOL ON RECONNAÎT L'OISEAU(juillet 841)Yan

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Livaï et Furlan passent leur temps suspendus à leurs câbles

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Livaï et Furlan passent leur temps suspendus à leurs câbles. Ils négligent pas pour autant le travail de groupe, mais ils vont bien finir par se casser quelque chose.

Ca a commencé par des séances de suspension, dans le quartier nord, près de la grosse colonne de pierre. Ils restaient des heures comme ça, entre sol et plafond, pour trouver le bon équilibre ; ils demeuraient immobiles jusqu'à ce que les câbles soient eux-mêmes tendus et tout à fait statiques. Puis, ils bougeaient les bras et les jambes en cherchant à tout prix à pas se retourner. C'est arrivé de temps en temps. Mais ils se sont pas démontés et ont repris inlassablement l'exercice jusqu'à être parfaitement à l'aise dans cette position.

Furlan a été réticent pour se lancer réellement la première fois. Il s'agissait juste de faire le tour de la colonne, mais je voyais bien que ça l'effrayait. Je lui ai assuré qu'il pouvait le faire - quoi, ces andouilles de la garnison y arrivaient, non ? -, et quand il a vu Livaï tenter le coup, il a suivi le mouvement.

Ils ont tous les deux disparu derrière la colonne, pour reparaître de l'autre côté, en utilisant habilement le jeu de câbles pour avancer avec aisance. Furlan a dû trainer pour lancer son câble car Livaï est revenu bien avant lui. Mais quand je l'ai vu se repointer, il était tout sourire ; il avait l'air de pas y croire ! Il a atterri devant nous dans un grand jet de gaz et Livaï l'a félicité. Moi, je les ai carrément applaudis.

Ca veut dire quelque chose, je crois, que certains d'entre nous puissent faire ce genre de truc, soi-disant réservé aux gens du dessus, les citoyens. Comme une revanche. J'aimerais bien essayer un de ces jours. Livaï voudra sûrement pas me prêter son harnais - il a l'air d'y tenir plus que tout -, mais Furlan voudra bien, je pense. Pas pour faire des trucs trop compliqués ; juste quitter le sol quelques instants.

Les gars et moi, on vient les voir quand on est désoeuvrés. Ca vaut bien toute les parties de cartes ou de billard des bas-fonds. L'autre jour, ils ont fait quelque chose de plus difficile : avancer dans une rue en utilisant les câbles à tour de rôle. Ca demande une bonne synchronisation et une sacrée résistance physique. Ils ont remonté la rue jusqu'en haut, ont fait demi-tour et sont redescendus. Ils soufflaient tous les deux comme des vieilles carnes chargées à mort. Après une petite pause, ils ont recommencé, plus rapidement cette fois.

Tout ça m'intéressait beaucoup mais je pouvais pas m'empêcher de me demander à quoi ça servirait, au final. J'ai posé la question à Furlan, et il m'a répondu que Livaï et lui avaient quelques idées d'application pour le harnais, mais qu'ils étaient pas encore tout à fait prêts à les tester. Ils doivent y plancher toutes les nuits car la lumière dans la planque reste presque toujours allumée.

Je leur fait confiance, ils savent ce qu'ils font.

A l'heure d'aujourd'hui, ils sont tous les deux plutôt doués avec le harnais. J'ai qu'une vague idée des possibilités de cet équipement, mais de mon point de vue, et d'après ce que j'en sais, ça me paraît tout à fait acceptable. Si les brigades spéciales voyaient ça, elles les embaucheraient, ha ha !

Se tirer d'ici avec le harnais... C'est forcément une option qui leur a traversé l'esprit. Mais on est pas stupides ; on ira pas bien loin là-haut sans les papiers de citoyen. Moi aussi j'aimerais me tirer, dire adieu à ce décor minable et recommencer une nouvelle vie là-haut. C'est ce qu'on veut tous, au fond.

Ce harnais de manoeuvre 3D, c'est comme un petit bout du ciel qui serait tombé ici, sous terre.

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant