On a tous bien travaillé aujourd'hui. Mais on est loin d'avoir fini.
Il faudra se réapprovisionner à la caserne demain car on a briqué une bonne partie du quartier. On est parti des extrémités et à la fin on se rejoindra tous au centre, près de la fontaine. Je me suis mis en devoir de vérifier si c'était bien fait, on est jamais trop prudent. Y en a que j'ai fait recommencer. C'est dingue ce que la notion de propreté peut varier d'une personne à l'autre. Faudra bien qu'ils se fassent à la mienne.
Je me fous bien de ce qu'en pense Egon. Ses gars retourneront au ménage demain, quoi qu'il en dise. Et qu'il vienne pas me faire chier, déjà que je me suis retenu de lui péter le nez tout à l'heure... C'est plus fort que moi, sa tronche me revient toujours pas. Je peux pas m'empêcher de penser qu'il occupe la place de Clem. Clem aurait emmené tous ses gars dans le projet avec enthousiasme, le connaissant. Enfin, je crois.
On s'autorise tous une pause clope avant la dernière ligne droite. Ils ont tous l'air fourbus mais plutôt contents. C'est agréable, même pour des truands, de constater qu'on peut faire autre chose de ses mains que de tordre des cous ou fouiller des poches. C'est une fatigue d'un genre différent. Pour une fois, je pense que je vais bien dormir.
Eh, jetez pas vos mégots, les gars ! Dans vos poches ou dans les sacs ! Je vous ai à l'oeil ! Et oubliez pas de vous inscrire à la caserne dès demain si vous voulez de la thune.
Furlan, qui conduit la charrette, nous fait signe de monter. On va aller brûler tout ça là-haut. J'y crois pas, y a au moins cinq ans de déchets là-dedans ! Sans compter l'autre chariot plein. Et on a pas encore débarrassé toutes les rues et baraques !
L'odeur est assez insupportable je dois dire, je remercie le foulard de maman. On détèle les chevaux, on renverse carrément la charrette sur le côté - vous inquiétez pas, je le redresserai -, on rassemble tout ça en tas et on arrose d'alcool. Un instant plus tard, un beau feu - mais à la fumée nauséabonde - s'élève et vient éclairer tous ce coin des bas-fonds comme un signe de victoire. On s'éloigne un peu à cause de l'odeur mais quelques-uns doivent rester pour surveiller le brasier. Les gars d'Egon rentrent chez eux, mais moi je reste, avec quelques autres, fasciné par le pouvoir purifiant de ces flammes.
Ca met un certain temps à cramer, mais finalement, il reste plus qu'un gros tas de cendres. J'ai pas pensé à comment les évacuer et je me gratte la tête en y réfléchissant. Bah, de toute façon personne ne vit ici, il n'y a que des ruines ; on peut les y laisser. On s'arrangera pour les mélanger à la terre - faudra la retourner sur quelques mètres - comme ça, le vent les dispersera pas n'importe où. On s'en occupera demain.
Pour l'instant, j'ai juste envie de me laver. J'irai chercher de l'eau à la fontaine avant de rentrer. Il paraît qu'ils ont des "baignoires" là-haut, des grands bacs en céramique à taille d'homme dans lesquels ont peut s'immerger dans de l'eau savonneuse... Franchement, je donnerai n'importe quoi à ce moment pour en avoir une... Rien que l'idée de la sensation me fait soupirer de plaisir comme un imbécile...
Un jour, j'en aurais une. Ca et le matériel qui fait voler. Je m'en fais le serment.
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Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]
FanficL'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité... Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me su...