POURQUOI TU M'ABANDONNES ? (décembre 829) Kenny Ackerman

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Dès que j'ai noté le changement dans ses mouvements, j'ai su qu'il avait déjà gagné

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Dès que j'ai noté le changement dans ses mouvements, j'ai su qu'il avait déjà gagné.

Ca a pas fait un pli. Le gros a mordu la poussière, et l'autre s'est vite fait éventrer. Quand il a ouvert le bide du premier, je me suis dit qu'il y allait peut-être un peu fort, mais il maîtrise pas encore complètement sa force. Il apprendra, avec le temps. En tout cas, c'était fort impressionnant, le nain ! Et je suis pas le seul que ça a impressionné ; la moitié du public s'est tiré, et certains devaient avoir les boyaux noués.

Ils estimaient sans doute que le petit avait pas une chance. Voir des forts taper sur des faibles, ça excite toujours la populace. Uli déteste ça. Moi, j'en sais rien. J'ai toujours vécu dans un monde où les grands bouffent les petits. Je suis pas prêt de changer d'avis et de me dire que c'est pas juste. Enfin, les mêmes règles ne s'appliquent peut-être pas, là-haut.

Mais maintenant, môme, t'es un grand. Te laisse pas bouffer. Et peut-être que tu deviendras aussi grand que moi, ha ha !

J'ai enfin eu la réponse à la question que je me posais depuis des années : t'es un Ackerman, un vrai de vrai. Mais t'as pris autant de ta mère que de tes ancêtres ; fais gaffe que ça te joue pas des tours. Avec un coeur trop tendre, on peut vite se faire avoir.

J'ai plus rien à t'apprendre. T'as montré à tous les bas-fonds que tu savais te faire respecter. L'autre microbe a filé sans demander son reste. Il te cherchera plus des poux, je pense bien ! Baisse pas ta garde, fais confiance à personne et ouvre pas ton coeur à n'importe qui. Y en aura toujours un pour te baiser quand tu t'y attendra pas. J'en sais quelque chose.

Je suis en train de te donner des conseils que tu entendras jamais. Je me sens con. Tu mériterais bien au moins une claque dans le dos, mais compte pas sur moi pour m'y coller. Je vais me barrer sans me retourner. Tu te poseras des questions, tu vas me chercher, m'attendre, mais moi je serais loin.

Arrête de me regarder comme ça, le nain ! Ma décision est prise, bordel ! Tu m'auras pas une deuxième fois ! J'ai un destin, un poste prestigieux qui m'attend, et un grand seigneur à protéger de la réalité de la vie. C'est drôle, tu sais, de me dire que j'ai finalement trouvé un vrai sens à mon existence. Une crapule comme moi devrait pas avoir droit à ça. C'est pas juste, hein ? Mais c'est bien pour ça que je laisserai pas filer ma chance. Là-haut, on a besoin de moi, je serais réellement utile à quelqu'un, et qui sait, peut-être... peut-être que je pourrais devenir quelqu'un de bien. Hé, tu imagines ?

J'espère que tu connaîtra ça, toi aussi, cette sensation. Tomber sur une personne qu'on était prêt à zigouiller pour finalement se mettre à son service jusqu'à la mort, c'est pas commun. Ca arrive peut-être qu'une fois. Ta mère aura pas eu cette chance. Enfin si, elle t'a eu, toi. C'était peut-être ça, le sens de sa vie...

Bon, c'est pas tout ça, mais il est temps que je me casse de ce trou à rats. Je me retourne et je sens ton regard me transpercer le dos. Essaie même pas, gamin, c'est pas la peine. Mais tu vas me manquer. Tous les jours, je me demanderai ce que tu fais, qui tu vois, ce que tu deviens. Avec la satisfaction de me dire que j'aurai contribué à l'homme que tu seras. Qui sait, on se retrouvera peut-être là-haut. Tu m'en voudras, tu me détesteras peut-être, jusqu'à ce jour. Mais j'ai pas de regret ; parce que c'est ce que je dois faire.

Je suis fier, gamin. Fier de toi.

A la revoyure !

A la revoyure !

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Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant