AU VOL ON RECONNAÎT L'OISEAU(août 841)Yan

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On est en route pour tendre l'embuscade sur le lieu choisi

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On est en route pour tendre l'embuscade sur le lieu choisi. C'est Hagen qui mène la marche. On porte tous nos couteau, comme toujours, mais aujourd'hui, on espère ne pas s'en servir.

Ca doit être un gros chargement, cette fois. Toute la bande prend part à l'opération. Mais faut bien dire que si tout le monde a voulu venir, c'est pour voir ce que ça va donner. Le spectacle promet d'être mémorable.

On se met en faction dans les recoins de la rue, prêts à surgir quand la charrette se pointera à portée. J'entends déjà le pas de deux chevaux. Un pas prudent, à l'image de l'humeur des conducteurs, je suppose. Ils ont raison, ils savent pas ce qui va leur tomber dessus. A moins que ce soient des habitués qu'on a déjà dépouillés. Dans ce cas, faudra vraiment faire gaffe. Ceux-là sont armés en général.

La charrette apparaît. Elle semble très chargée... Mais on s'y laisse plus prendre maintenant. Il me paraît évident vu d'ici qu'il y a des types planqués derrière. Hagen fait signe à tout le monde d'attendre le signal. Il garde les yeux en l'air pour les guetter... Quand la charrette atteint la moitié de la rue - les livreurs sont sans doute en train de souffler de soulagement -, on peut tous entendre de façon distinct le bruit des filins qui se tendent et celui des gaz propulseurs.

Les livreurs s'arrêtent ; ils doivent se demander si les brigades spéciales leur font pas une escorte. Non, mes jolis, c'est pas ça du tout, vous allez comprendre. On se prépare à bondir à la moindre occasion, quand tout à coup les silhouettes de Livaï et Furlan, claires sur le plafond sombre, se découpent nettement au-dessus de nos têtes. Tout comme nous, ils portent des foulards pour cacher leur visage. Ils se mettent à tourner autour de la charrette, à distance, un peu au-dessus du niveau des toits. Les livreurs sont interloqués, mais quand Livaï fonce sur un des conducteurs, les jambes en avant, pour l'en faire tomber, les autre comprennent ce qui se passe.

Les tireurs embusqués entrent en action mais aucun ne peut viser les deux voleurs volants qui les assaillent. Ce sont des cibles trop mouvantes. Et ils sont lents à recharger... Je constate qu'ils commencent à manquer de poudre... J'entends Furlan lâcher un "yahou !" exalté et il fait à son tour tomber un type de la charrette. Les tireurs sont occupés, presque à sec et les chevaux commencent à s'affoler... C'est le moment je crois.

Hagen donne le signal d'attaque. On tombe tous sur les tireurs à court de munitions, et on les désarme le temps qu'ils comprennent. Putain, cette livraison est vraiment énorme ! Même sans tous ces gars planqués dedans, il fallait au moins cette grosse carriole pour déplacer tout ça ! On fait descendre les livreurs - enfin, on les pousse hors de la charrette plutôt - et l'un d'entre sort un autre fusil qui devait être caché quelque part et tire dans le tas. Il me manque d'un bon mètre car Livaï lui a plongé dessus juste à temps. Il git sur le sol, inconscient, et notre chef le garde bien en vue, un pied sur sa tête.

Les autres se rendent sans trop discuter et Furlan atterrit à nos côtés. Il donne des instruction pour que le chariot soit emmené en lieu sûr pendant que Livaï et lui calment les derniers mécontents. Je grimpe dans la carriole qui s'enfonce dans les ténèbres, en leur jetant un dernier regard. Je m'inquiète pas pour eux : avec leur harnais ils peuvent se tirer comme ils veulent, et tiennent les types en respect.

Ah, merde, j'entends les brigades spéciales ! Elles doivent être au taquet depuis que leurs membres se sont faits détrousser ! Ils se dirigent vers nous ! C'est pas bon ! Hagen, guide ce chariot à couvert ! Raah, donne-moi les rênes !

Livaï et Furlan filent au-dessus de nos têtes. Je distingue les soldats en rangs qui remontent la rue en mettant les gaz. Nos amis se dirigent droit sur eux. Alors qu'ils sont plus qu'à quelques mètres, ils se séparent et prennent chacun une rue différente, pour dérouter les brigadiers. Ca marche : les soldats quittent notre rue et se lancent à leur poursuite. On va pouvoir se rentrer en toute sécurité.

Faites gaffe, les gars ! On se retrouve à la planque ! Essayez juste de pas amener ces oiseaux de malheur avec vous !

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant