LE TEMPS DES ENNUIS(juin 843)Bastian Corbinian, homme de main de Rovoff

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Pas de visite menaçante du mec de chez Lang

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Pas de visite menaçante du mec de chez Lang. Je crois que le patron a trouvé le truc. C'était vraiment culotté de sa part, mais sa position l'a bien aidé, il faut le dire.

Je vais essayer de récapituler les choses, afin que tout soit bien clair dans ma tête.

Le patron a augmenté tous les prix possibles, aussi bien pour entrer que pour sortir des bas-fonds, et aussi les tarifs de notre came. Il sait bien que les revenus issus des ventes vont directement à la guilde, et que nos maîtres chanteurs considèreront pas ça comme faisant partie du remboursement, mais le patron veut s'attirer leurs bonnes grâces ; gonfler les prix permet de montrer sa bonne volonté.

Mais bien évidemment, y a un revers à la médaille : si les prix de passage augmentent, moins de clients potentiels. C'est le jeu. Il a bien fallu que le patron se trouve très vite une source de fric extérieure pour compenser. Et c'est là que ses positions et ses relations en matière de politique ont pu jouer. Décidément, il connaît vraiment tout le monde.

Ca fait déjà quelques années que le patron râle à propos des activités du bataillon d'exploration et du gouffre financier qu'il représente pour l'Etat ; que les dons qui lui sont alloués sont trop élevés et injustifiés au vu des résultats. Il faut donc pas s'étonner qu'il ait décidé de prendre ce "problème" sérieusement en main. J'espère seulement que ça va pas nous enfoncer encore plus dans les emmerdes. Plus ça va, plus j'ai l'impression qu'on va pas tarder à passer un point de non retour. Mais le patron a pas le choix : il doit payer ou se résoudre à finir en taule - et nous aussi. Ses relations pourront pas l'aider sur ce coup...

Je sais pas comment il a fait. Mais il a réussi à détourner les dons du bataillon à notre profit. Une partie seulement, pour pas que ça se voit trop, mais non négligeable.

Si personne ne prend la peine de mettre réellement son nez dans les comptes du bataillon, ça devrait passer inaperçu le temps qu'il faudra. Mais je peux pas m'empêcher de serrer les fesses quand même, en m'attendant à voir débarquer la cavalerie. Ces cinglés du bataillon, on peut pas savoir ce qu'ils sont capables de faire... Il leur faudrait une autorisation spéciale pour descendre et opérer ici, mais c'est pas ça qui les arrêtera...

Etant donné qu'on a eu aucune relance de Lang, la combine a dû fonctionner. L'argent du bataillon doit maintenant se trouver sur leurs comptes. Lang vérifie scrupuleusement nos journaux de ventes, ils doivent donc bien s'être rendus compte que ce fric venait d'ailleurs. Ils se foutent de la provenance, qu'il disait, le gars Niklaus.

Je suis de faction à l'escalier pour tout superviser, mais je suis pas tranquille. A chaque fois que des soldats se pointent à l'entrée, je peux pas m'empêcher de mater leur écusson comme si ma vie en dépendait... Ces putains d'ailes de la liberté... Si jamais je devais en voir dans le coin, je m'inquièterais sérieusement...

J'espère vraiment que le patron sait ce qu'il fait...

J'ai l'impression que ça fait des années que je me répète ça, mais à bien réfléchir, c'est à se demander s'il en sait quelque chose...

Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant