Je l'ai bien eu ! Ca lui apprendra !
Je cours avec la boîte bien serrée dans ma main, et les poches pleines de billets. Je regarde pas derrière moi. Cette grande perche pissait à l'arrière en sifflotant ; j'ai encore un peu de temps avant qu'il se rende compte qu'il s'est fait blouser. Je suis sûr que c'est un sale type, en fait. Il connaît pas maman, c'est des bobards. On farfouillant dans ses grandes poches, j'ai trouvé aussi un couteau. J'avais les mains pleines, je pouvais pas le prendre ; mais je suis sûr qu'il m'aurait égorgé avec un de ces jours. Si ça se trouve, c'est un de ces horribles géants dont maman m'a parlé, et qui bouffent les gens.
Je cavale jusqu'à une ruelle sombre où je me cache. Je jette un oeil : il me suit pas. Génial. Je continue dans la rue, en faisant attention à pas me faire remarquer. Des types louches me reluquent, mais je file trop vite pour eux. Je me glisse sous une charrette de foin, et j'attends que le monde passe. Puis je traverse une grande rue et j'arrive à un croisement. Je me colle contre une porte et je souffle un peu. Et je réfléchis aussi. Je sais même pas où je vais.
Et puis je vois plein de gens qui avancent tous dans la même direction. Je me dis que c'est une bonne cachette. Je me fonds dans la masse et je me laisse porter. Je fais bien attention à mes poches, pas question qu'on me pique mes biffetons ! Mais je suis trop petit pour qu'on puisse me voler. Les grands me marchent presque dessus, mais ça veut dire au moins qu'on fait pas attention à moi.
Je m'écarte un peu quand les gens s'arrêtent. Je me cache dans l'angle d'une maison et j'observe ce qui se passe. Il y a un grand escalier qui semble mener au-dessus. Au-dessus... à l'air libre... Les gens se poussent pour essayer de l'atteindre. De grands messieurs, bien peignés et bien propres, repoussent la foule en arrière ; ils ont tous la même veste... Visiblement, leur boulot, c'est d'empêcher les gens de monter.
Je veux monter là-haut. Comme ça, je pourrais emmener maman voir le ciel. Je tente ma chance.
Quand vient presque mon tour, je regarde ce que font ceux qui sont devant moi ; ils tendent des paquets de billets. Des fois, les messieurs les prennent et les laissent passer, et des fois non. Ceux qui sont repoussés repartent en arrière, certains en pleurant. Je comprends pas trop tout ça, mais j'ai de l'argent aussi. Mais... j'en ai besoin, de ce fric. Si je vais vivre là-haut, il m'en faudra bien...
Quand arrive mon tour, je tends un billet au monsieur qui me regarde d'en haut. Il pince le nez comme si j'étais une crotte de chien. C'est vrai que je me suis pas lavé ce matin - pas eu le temps - et que mes fringues sont un peu sales et déchirées. Il me demande si je suis tout seul, et où sont mes parents. Je lui réponds pas mais je lui tends un autre billet. Je veux pas tout lui donner... Il me fait signe de reculer, alors j'en montre un troisième ; et là, il me flanque une rouste. Je glisse sur une marche, et je m'étale par terre. Mes billets volent dans tous les sens. Je les fourre vite dans mes poches avant que quelqu'un les voit.
Je me relève, la boîte de maman toujours bien dans ma main, et je m'éloigne un peu. Faut que je trouve une solution. Faut que je monte.
Pendant que je réfléchis, je remarque pas tout de suite les quatre types qui se mettent à me suivre. Je fais semblant de regarder ailleurs, mais du coin de l'oeil, je vois bien qu'ils m'encerclent. Je me mets à marcher plus vite, et je cherche l'entrée d'une maison, ou d'un bistrot, pour m'abriter. Je sens bien qu'ils me veulent pas du bien... Toutes les portes sont fermées sur le chemin et je me retrouve dans une impasse... Merde !
Ils sont là tous les quatre à ricaner ! Je vais vendre chèrement ma peau ! Je vais pas me laisser faire, ça non ! J'appelle pas à l'aide, je sais bien que personne viendra...
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Les Chroniques de Livaï ~ Tome 1 [+13]
FanficL'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité... Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me su...