A Girl Revolt - Tome 3

19. LA RÉVÉLATION (Érine)

Mon cœur me lance douloureusement en entendant les mots de Saturn.

« Je ne suis plus une coquille vide. Ma vie a maintenant un sens. Je sais qui je suis, même si... même si je ne connais toujours pas ma mère. »

La boule qui était dans mon estomac depuis que j'ai appris que Dame Helmet était en Prison explose. Je ne cesse de me dire qu'elle va bien, qu'elle est juste enfermée et qu'on va la retrouver. Mais j'ai peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose. Je ne peux plus lui cacher ça et j'ai l'impression que si je ne lui dis rien, il va m'en vouloir.

— Érine, est-ce que ça va ? me demande-t-il, le visage maintenant alarmé.

Son beau sourire, un sourire que je n'avais jamais vu auparavant a disparu. Le voilà maintenant inquiet. Et il le sera certainement davantage si je lui dis. Il pourrait peut-être ne plus jamais sourire comme il vient de le faire, mais... Je ne peux plus... Je ne peux plus garder ça pour moi.

J'ouvre la bouche, mais aucun son ne sort, tellement ça me paralyse. Comment va-t-il réagir ? Dame Helmet n'était pas prête à le lui dire. Elle voulait le lui expliquer elle-même. Mais maintenant, tout a changé.

Saturn pose soudain les mains sur mon visage.

— S'il y a quelque chose qui ne va pas, qui te préoccupe, tu dois me le dire. Nous nous l'étions promis.

Je hoquette et avale ma salive. C'est vrai, nous nous sommes promis de tout nous dire.

— Ta... parviens-je enfin à prononcer... Ta mère... Ta génitrice, la compagne de Charles... C'est Dame Helmet. Je l'ai su quand nous sommes allés vivre chez elle... Mais elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas encore te le dire et aujourd'hui... alors qu'elle est en Prison... Je... Je suis si inquiète pour elle.

Il bat des paupières, au bout d'un moment j'ai même l'impression que sa respiration se bloque. Ses mains se mettent à trembler sur mon visage et mes larmes ne cessent de couler.

— Hey ! 400 ! Pardon, Saturn ! s'écrie 450 en revenant vers nous. Qu'est-ce que...

Il s'arrête en voyant dans quel état nous sommes.

Tout le petit groupe finit par nous rejoindre.

— Érine est en train de pleurer ! Saturn, qu'est-ce que tu lui as fait ? grogne Flèche. Je croyais qu'il y avait une règle qui disait de ne pas faire pleurer les filles !

Je sèche mes larmes.

— Non, c'est moi ! J'avais très mal aux yeux ! m'écrié-je en séchant mes larmes.

— Hein ? Mais il fallait le dire plus tôt ! On doit te conduire à l'hôpital !

Je secoue la tête.

— C'est passé maintenant ! Mais je vais rentrer ! Il se fait tard et demain nous devons faire la décoration du grand hall pour l'arrivée des filles !

— Oui c'est vrai, dit 566, j'ai tellement bien mangé, que j'ai envie de dormir moi !

Je tourne les talons et marche la tête baissée, en posant ma main sur mon cœur. Ça me fait mal. Je ne sais pas ce que ressent Saturn maintenant. Il doit certainement être sous le choc, mais est-ce qu'il va me détester maintenant que je lui ai dit ?

— Érine, m'interpelle Palma.

Je la regarde.

— Est-ce que ça va ?