Incognito partie 2

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Je m'empare alors du fusil d'assaut et frappe violemment la créature. Elle valdingue à terre, se redresse rapidement en me regardant avec des yeux stupéfiés. Sans attendre, je lui donne un second coup qui l'assomme. C'est bien dommage, elle n'était vraiment pas offensive... du moins en ce qui me concerne.

— Érine ! Va chercher une autre caisse ! intime Cécile en ouvrant la mallette. Ce sera suffisant pour en éliminer la majorité.

J'opine du chef et rebrousse chemin, en courant, suivant le chemin laissé par la trainée de cendres sur la route.

J'attrape la caisse et la traîne. Cette fois, le chemin me semble mortellement long et je me sens oppressée. Je suis toute seule, le moindre bruit fait battre mon cœur à tout rompre. Je presse aussitôt le pas. Mais rapidement, je suis essoufflée. Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle, le vent hurlant dans mes oreilles. On dirait presque le hurlement d'agonie d'un monstre. Je parcours les alentours du regard. Les monuments en piètre état et les quelques épaves de véhicules sont tous recouverts de cendres. Il n'y a aucun signe de Dévihomulus. Sont-ils tous de l'autre côté de la ville espérant capturer de la chair fraîche ? Quoique. Il y avait cet enfant... Impossible qu'il ait été seul ici... Les autres doivent certainement se cacher.

— Érine... Est-ce que ça va ?

Je bats des paupières en entendant la voix de Saturn. Cela me rassure aussitôt.

— Oui, ça va, je réponds, j'arrive bientôt...

Je progresse à nouveau, me concentrant sur ma route et ma respiration, ne pensant plus à toutes les créatures qui pourraient se tapir dans l'ombre de ces maisons isolées. Dès que je perçois la lumière sur le mur, je fais de grandes enjambées.

Au sommet du mur, deux Défenseurs désassemblent des projectiles à l'intérieur d'une sorte de conteneur ressemblant à une fusée.

Saturn me regarde, l'angoisse qui déforme ses traits s'évanouit lorsque je lui fais un sourire.

— Bien joué, s'écrie Cécile en lançant la corde. Tu n'as pas rencontré de Dévihomulus ?

Je secoue la tête et me tourne vers l'enfant Dévi encore inconscient.

— À part lui, non. Mais j'imagine qu'ils se dissimulent quelque part.

J'attache la corde à la poignée de la mallette, Saturn et Réto la remontent aussitôt.

— Érine, tu vas te rendre dans le laboratoire, reprend Cécile. Dès que tu y seras, tu nous avertiras et nous attirerons les Dévis ici pour les exterminer. Tu pourras alors ouvrir les portes.

J'opine du chef.  

— Eh, attends ! (Elle me montre un bidon d'essence qu'elle attache à la corde). Tu vas déverser ça en chemin.

J'attrape le récipient après qu'elle l'ait fait descendre. Je retire le bouchon et répands le liquide en serpentant la rue, Cécile éclairant mes pas. Mais bientôt, la lumière s'amenuise, je me retrouve dans l'obscurité. Le bidon vide, je le jette et fixe la faible lumière venant du mur et qui semble être à ma recherche. Je me trouve à une quarantaine de mètres d'eux maintenant.

— Érine, tu es là ? s'enquiert Saturn.

— Oui, dis-je.

— Un brouillard est en train de se lever, on a du mal à te voir.

Je plisse les yeux, ma vue s'étant tellement accommodée à l'obscurité, j'arrive à voir ce qui m'entoure avec précision, je n'avais même pas remarqué ce brouillard.

A Girl Revolt - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant