A Girl Revolt - Tome 3

20. LE RÉVEIL (Saturn)

Depuis que Palma s'est réveillé. Cael est venu trois fois. J'arrive à mieux bouger mes mains, mes orteils et je commence à battre des paupières. Ça m'enrage, moi qui suis robuste d'ordinaire, pourquoi j'ai du mal à ouvrir les yeux. Mon organisme se rétablit, mais pas aussi rapidement que je le souhaite. Je déteste ça, je ne sais même pas depuis combien de temps je suis alité.

Un son tonitruant, comme une alarme, me réveille brusquement et sans que j'en ai conscience, mes yeux sont ouverts. Je regarde autour de moi, les sources de lumières m'aveuglent. Mes yeux me brûlent, mais je résiste pour ne pas le refermer. J'ai peur de ne plus pouvoir les rouvrir.

J'essaie de bouger mais, j'ai des fourmillements dans tous les muscles de mon corps. Je pousse un hurlement en sentant la douleur me tenailler.

Je me rallonge et lève ma main pour retirer le masque à oxygène que je porte. Je suis alors pris d'une quinte de toux.

Soudain, la lumière devient plus vive, m'obligeant à fermer les yeux.

— Saturn ! Ciel, ne retire pas ton masque comme ça !

Je bats des paupières pour tenter de voir qui me parle. La silhouette floutée remet mon masque et m'aide à me rallonger.

— Il vaut mieux que tu restes au lit, ne bouge pas.

— Doc...teur... Fen...ry...?

Ma voix est rauque. Mes cordes vocales semblent rouillées.

— Oui c'est moi, répond-elle. Ne bouge pas, je vais prendre ta température. Josua et Tessia ont fait un peu de fièvre après leur réveil.

— Jo...sua...Tes...

— Ne parle pas ! Pas avant que tu ne sois guérie. De toute façon, dans la journée de demain tu te sentiras mieux. Votre capacité à guérir est fulgurante.

Fulgurante... J'ai l'impression d'avoir été mis KO depuis des décennies.

Elle utilise le thermomètre infrarouge, puis prend sa lampe diagnostic pour regarder mes yeux. J'essaie de les fermer, la lumière me fait trop mal, comme si elle me brûlait l'iris.

— C'est parfait, annonce-t-elle.

Parfait, alors que j'ai du mal à supporter la lumière ? C'est fou, mais je me sens énervé... J'enrage parce que je me sens affaibli. D'autant plus que je discerne mieux les sons environnants et le bruit qui ne cesse de retentir est celui de l'alarme.

— Qu...qu'est-ce... qu'il... se... pas...se ? demandé-je.

— Il semblerait qu'un intrus ce soit introduit ici...

— Un... in...trus ?

—Repose-toi, Saturn, c'est ce qu'il faut pour que tu récupère plus rapidement.

Elle quitte la chambre mais je ne suis pas rassuré. Un intrus ? Qui ? Pourquoi ? Cela m'angoisse de ne pas le savoir... si Cael est danger... Je trouve alors la force de me lever. Je retire le masque et m'arrache la perfusion au bras. Malgré la quinte de toux qui me harcèle,je jette mes pieds à terre et me lève. Par malheur, tous les fourmillements descendent vers mes jambes et je m'écroule.

Je pousse un grognement tellement ça fait mal.

— Bon sang, Saturn ! S'écrie le docteur Dona en revenant. Tu es toujours aussi têtu !

Elle se rapproche de moi et m'aide à me relever.

— Y...faut...j'y...aille... Cael...

Au même moment, l'alarme cesse.